Bénin : le numérique peut rapporter 309 millions $ à l’agriculture d’ici 2028
lundi 10 février 2025
La transformation numérique est au cœur du plan de croissance du Bénin. Au cours des dix dernières années, de nombreuses réformes ambitieuses ont été engagées. Toujours en cours, elles portent les promesses d’un développement économique et social du pays.
En 2020, le gouvernement béninois a adopté une stratégie quadriennale pour l’e-agriculture. Si les réalisations concrètes de cette initiative restent peu documentées, une étude récente de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) souligne son potentiel transformateur : le numérique pourrait augmenter la valeur ajoutée du secteur agricole de 197 milliards FCFA (environ 309 millions $) d’ici 2028.
Selon la GSMA, l’adoption des technologies numériques dans l’agriculture béninoise pourrait générer une augmentation de 4,3 % de la valeur ajoutée totale du secteur. Cette croissance s’accompagnerait de la création de 82 000 emplois supplémentaires et d’une hausse des recettes fiscales estimée à 33 milliards FCFA.
Pour les agriculteurs, les bénéfices seraient tout aussi significatifs. L’utilisation d’outils numériques pourrait augmenter leur productivité de 10,5 à 20 % et leurs revenus de 23 %. L’accès à des informations précises sur les cultures, les marchés et les conditions climatiques permettrait également de développer de nouvelles chaînes de valeur dans des filières stratégiques comme l’huile de palme, l’ananas, les noix de cajou, les légumes, le riz, le maïs, le manioc, les produits laitiers et la volaille.
L’agriculture est un secteur clé au Bénin, représentant 27 % du PIB total. Toutefois, les exportations de produits agricoles sont très concentrées, le coton étant le produit de base (30 % des exportations), suivi des noix de cajou et des oléagineux, ainsi que de certains produits du bois.
Malgré le potentiel prometteur de l’e-agriculture, le Bénin doit surmonter plusieurs obstacles pour atteindre ses objectifs. Le manque d’infrastructures numériques dans les zones rurales, la faible littératie numérique et le coût d’accès aux technologies sont autant de freins à l’adoption massive de ces outils.
Pour relever ces défis, la GSMA recommande une collaboration accrue entre le gouvernement, les opérateurs télécoms et les acteurs du secteur privé. Des initiatives telles que la formation des agriculteurs aux outils numériques, la subvention des équipements technologiques et le développement de plateformes locales adaptées aux besoins des exploitants pourraient accélérer cette transition.
Muriel EDJO
(Source : Agence Ecofin, 10 février 2025)