Algérie : vers une plus grande participation du privé au marché télécoms…
vendredi 10 janvier 2025
En août 2022, le gouvernement algérien a racheté la totalité des parts de la société néerlandaise VEON dans Djezzy pour 682 millions de dollars. L’entreprise est devenue le deuxième opérateur de téléphonie mobile sous le giron de l’État.
Le gouvernement algérien commencera par introduire 30 % de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy en bourse, a révélé Kamel Mansouri, directeur général du Fonds national d’investissement (FNI), dans une interview accordée la semaine dernière au média local La patrie News. L’opération, prévue pour le premier semestre de cette année, ciblera à la fois des institutions et le grand public. Son succès pourrait ouvrir la voie à une plus grande participation du secteur privé sur le marché de la téléphonie mobile algérien.
Le marché de la téléphonie mobile en Algérie est animé par trois opérateurs principaux : Algérie Télécom Mobile (Mobilis), Optimum Télécom Algérie (Djezzy) et Wataniya Télécom Algérie (Ooredoo). L’État algérien détient une participation de 100 % dans Mobilis, 96,57 % dans Djezzy, et 29 % dans Ooredoo. En matière de concurrence, ces trois sociétés détiennent des parts de marché respectives de 43,39 %, 30,88 % et 25,73 % selon les dernières données de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE).
L’intention d’introduire Djezzy en bourse avait été évoquée dès mai 2024 par Laaziz Faid, ministre des Finances, qui avait souligné l’importance de cette démarche dans la diversification des sources de financement de l’économie nationale. Selon lui, ce projet s’inscrit dans une stratégie visant à dynamiser le marché financier algérien, en le positionnant comme une alternative crédible pour soutenir le développement économique.
Cependant, il est important de préciser que le succès de l’opération pourrait dépendre de plusieurs facteurs. L’introduction de 30 % du capital de Djezzy, bien qu’importante, pourrait ne pas suffire à modifier significativement la structure du marché. De plus, bien que Mansouri ait précisé qu’il s’agit d’un « début », il reste à voir si le gouvernement poursuivra ce processus avec une ouverture progressive de capital dans l’avenir.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 10 janvier 2025)