Airtel RDC s’engage à fournir l’Internet gratuit pour former 250 000 jeunes au digital
lundi 13 octobre 2025
Le renforcement des compétences numériques fait partie des priorités du Plan national du numérique 2026-2030 en cours d’élaboration en RDC. Ce document stratégique prévoit un budget de 1,5 milliard $ pour faire du pays d’Afrique centrale un hub numérique d’ici 2030.
Airtel RDC a annoncé le samedi 11 octobre avoir rejoint le Programme national de formation numérique, fruit d’un partenariat révélé en septembre dernier entre le gouvernement et les entreprises technologiques américaines Cisco et Cybastion. La société de téléphonie mobile s’engage notamment à fournir un accès à Internet gratuit pour les 250 000 bénéficiaires ciblés.
« Concrètement, Airtel RDC s’engage à offrir un accès gratuit aux contenus éducatifs en lien avec les modules de formation via son réseau, une salle de formation bien équipée pour la formation des formateurs et à créer des opportunités de stage, d’emplois et d’entrepreneuriat pour certains jeunes parmi les plus méritants », a déclaré l’opérateur télécoms dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux.
Ce partenariat intervient dans un contexte où la cherté des offres est considérée comme l’un des principaux obstacles à l’adoption et à l’utilisation de l’Internet mobile par la GSMA. En RDC, les dépenses en Internet mobile représentaient 9,09% du revenu national brut par habitant en 2024, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui a fixé à 2% le ratio pour que le service soit considéré comme abordable. L’organisation estime qu’environ 70% de la population du pays n’utilisait pas Internet en 2023.
L’Internet permettra aux bénéficiaires d’accéder aux différents modules qui couvrent notamment la cybersécurité, la data science, la programmation, les systèmes d’exploitation, l’anglais technique, la transformation digitale et l’entrepreneuriat. Des compétences que les autorités congolaises considèrent comme essentielles pour les métiers d’avenir dans un contexte de transformation numérique accélérée où la Banque mondiale estime à 230 millions le nombre de métiers qui nécessiteront les compétences numériques à l’horizon 2030.
Par exemple, la GSMA estime que la transformation numérique du secteur agricole qui emploie déjà 55% de la main-d’œuvre locale devrait créer 1,7 million d’emplois supplémentaires d’ici 2029. « Les récents progrès des technologies numériques appliquées à l’agriculture permettent désormais de fournir des conseils et un accompagnement aux agriculteurs de manière plus efficace. La technologie peut également relier les agriculteurs aux marchés de façon bien plus efficiente grâce à de nouveaux modèles d’agrégation, de logistique et de gestion de la chaîne d’approvisionnement », indique l’organisation dans son rapport « Driving Digital Transformation in the DRC Opportunities, policy reforms and the role of mobile » publié en septembre dernier. En outre, 300 000 emplois sont attendus dans le secteur industriel et 500 000 dans le secteur des services.
Les autorités congolaises considèrent le numérique comme un levier essentiel de développement économique et social, mais aussi comme un vecteur de création d’emplois et d’émancipation pour la jeunesse. D’après une étude publiée en 2022 par le ministère du Plan, les jeunes âgés de 15 à 29 ans représentent 50,44 % de la population en âge de travailler. Leur taux de chômage reste toutefois supérieur à celui des adultes, avec 2,5 % contre 1,4 %. Le chômage de longue durée demeure également préoccupant, touchant 61,8 % des jeunes et 61,2 % des adultes. L’étude estime en outre que, pour maintenir stables le taux de chômage et le taux d’activité, le pays devra créer environ 9,6 millions d’emplois entre 2022 et 2030, et près de 35 millions d’ici 2050.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 13 octobre 2025)