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« L’intégration du e-naira dans le e-commerce nigérian, oui, c’est une révolution »

mercredi 21 septembre 2022

Selon We Are Tech Africa, la fintech nigériane Flutterwave va intégrer le e-naira dans les options de paiement en e-commerce. Idriss Linge, auteur du rapport « La Régulation des Fintech », nous explique les changements que cette option annonce dans les services de paiements.

Agence Ecofin : Au Nigeria, le e-naira fait son entrée dans le e-commerce. Est-ce le début d’une révolution ?

Idriss Linge : Sans vouloir paraphraser, c’est une toute petite annonce mais qui peut être le début d’un grand changement. Jusqu’ici, le canal de transmission exclusif de la monnaie, qu’elle soit fiduciaire (billets et pièces) ou scripturale (informations inscrites dans des comptes), était les banques commerciales. Aujourd’hui on assiste effectivement à une situation où la monnaie créée par une banque centrale est transmise entre les agents économiques, par une société de paiement non bancaire et qui n’est pas non plus une société de paiement rattachée à des opérateurs de téléphonie mobile. Donc la réponse est oui, nous assistons à une révolution. Pour comprendre l’ampleur de l’évolution, il faut se rappeler que Flutterwave offre à ses utilisateurs, un accès unique à des solutions multiples de paiements, qui intègrent la carte, le virement bancaire, le code QR, l’utilisation des réseaux téléphoniques et le troc. Nous avons vu le Mobile Money venir bousculer le marché des services des paiements en offrant plus de possibilité que n’en offraient les banques. Aujourd’hui, nous voyons, les opérateurs de service de monnaie électronique être concurrencés par des sociétés de paiements qui ne sont ni des banques, ni des opérateurs de télécommunication. Dans notre rapport intitulé « La Banque africaine de demain », nous expliquions déjà que la création par la banque centrale du Nigéria de son eNaira (Naira digital), constituait une pression pour le segment service de paiement effectué par les banques commerciales. Même si ce risque est réduit sur le court terme, l’accord avec Flutterwave annonce de probables changements pour ce qui concerne des services de paiements.

AE : Dans votre rapport de janvier dernier sur les perspectives de croissance du Mobile Money africain, vous évoquez le danger que représentent les monnaies numériques de Banque centrale pour les millions d’agents de services MoMo. Faut-il s’attendre à des tensions sociales ?

IL : Le rapport dont vous faites mention s’appuie sur les données publiées par le GSMA, une organisation qui regroupe l’essentiel de ce que compte le monde en termes de sociétés de services via la téléphonie mobile. Il indiquait déjà qu’à la fin de l’année 2021, on retrouvait en Afrique 2,4 millions d’Agents de Mobile Money qui étaient actifs principalement en Afrique de l’Ouest (avec le Nigéria en tête) et de l’est. Leur rôle reste très important dans la circulation de la monnaie électronique émise aujourd’hui par les sociétés de paiement, filiales des compagnies de téléphonie mobile. Notre rapport sur le Mobile Money africain rappelle en effet que les opérations de cash-in (Dépôts) et cash-out (Retraits), dominent encore dans les transactions d’argent via le mobile. De ce point de vue, il faut des agents qui reçoivent cet argent pour le transformer en monnaie électronique, ou pour l’opération inverse, à savoir convertir la monnaie électronique en monnaie fiduciaire. Si en effet on en arrivait à une généralisation dans l’utilisation des monnaies digitales de banques centrales, le rôle des agents serait progressivement réduit. Mais la menace sur les agents ne date pas d’aujourd’hui. Déjà cette fonction est sortie du domaine exclusif d’individus ayant un box de transaction, pour être élargie à des PME financières qui offrent des services de plusieurs sociétés de paiement. Mais il est clair que leurs revenus seront progressivement érodés et que des centaines de milliers de personnes se retrouveront sans emploi. Mais le secteur a, au fil des dernières années, montré que les défis laissent toujours la place à de nouvelles opportunités et les banques centrales auront besoin de relais pour certains types ou volumes de transactions.

AE : Selon Chainalysis, le Nigeria, le Maroc et le Kenya figurent dans le top 20 mondial des pays dont les populations détiennent le plus de cryptomonnaies. Comment expliquez-vous cet engouement des Africains ?

IL : Alors déjà ce que Chainalysis dit c’est que ces pays sont dans le top 20 des populations les plus engagées à investir une part conséquente de leurs ressources financières sur des cryptomonnaies et effectivement ce rapport complète un autre où il est clairement dit que ces pays sont ceux où les individus détiennent le plus les monnaies digitales décentralisées. Cet engouement pour ces produits financiers s’explique de plusieurs manières. La première, qui selon moi est la plus importante, est la recherche du gain. Dans beaucoup de pays africain, les Bitcoins et autres cryptomonnaies sont associés à des opportunités de devenir très rapidement riche en millions $. Secundo, dans des marchés comme le Nigéria, ce rêve a été rendu possible par un environnement favorable, où les gens ont pu acquérir facilement des cryptomonnaies. La troisième raison c’est que les monnaies digitales décentralisée ont connu une réelle évolution et sont perçues sur certains marchés comme une alternative à la règlementation de change. A un certain niveau, il est devenu plus facile pour les personnes d’échanger des bitcoins au niveau international plutôt que de trouver des dollars US. Enfin, les Africains ont accès à très peu de produits financiers. Les actions et les obligations, restent limitées dans leurs disponibilités, faibles en termes de profondeur et de capacité à être rapidement échangées, et complexe à acquérir en raison de l’obligation de recourir à des intermédiaires qui, au passage, prélèvent des commissions non négligeables.

AE : Comment, selon vous les banques commerciales peuvent-elles faire face à la future concurrence générée par les monnaies numériques de Banque centrale ?

IL : Techniquement la monnaie numérique des banques centrales n’est pas en concurrence avec la monnaie crée par des banques commerciales. Il faut se rappeler que 80% de la monnaie en circulation en Afrique l’est sous la forme de code numériques dans les ordinateurs des banques commerciales. Lorsque les individus souhaitent effectuer des paiements, ils peuvent directement transférer de banque à banque, et désormais de banque à compte de mobile money. Mais ils peuvent aussi effectuer des retraits en billets ou pièces de monnaies. Dans notre rapport sur la banque africaine de demain, nous évoquons le fait que cela pourrait même être une opportunité pour les banques de réduire leurs coûts. Les instruments de paiement fiduciaires sont onéreux en termes de transport, d’entretien, et même de service à la clientèle, avec la nécessité d’avoir des agents de guichets. Si désormais la monnaie scripturale dans les ordinateurs des banques peut être transformée en monnaie digitale de banque centrale, les opérations de paiement seront plus rapides et moins onéreuses. En revanche, la concurrence peut venir des sociétés de paiements comme Flutterwave, ou encore les sociétés de paiement des opérateurs de téléphonie mobile. Mais la banque continue d’avoir un avantage sur ses nouvelles concurrentes, c’est qu’elle au cœur d’une importante composante de l’économie moderne, à savoir le crédit. Ainsi, ce sont les banques qui font de la structuration financière, de la transformation des ressources de courts termes en crédits à long terme. Aussi, elles jouent encore un rôle prépondérant sur la satisfaction des besoins de financement exprimés par les Etats ou des grandes entreprises sur le marché monétaire. Enfin, les monnaies digitales de banque centrales ne sont pas une création monétaire, mais la fabrication d’un instrument de paiement. La différence ici est qu’au lieu de billets et de pièce, les banques commerciales recevront des unités de monnaies digitales de banques centrales, et pourront les réinjecter au sein de l’économie, dans le respect des régulations qui encadrent leur secteur.

(Source : Agence Ecofin, 20 septembre 2022)

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