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Accueil > Ressources > Points de vue > 2024 > L’impact des Points d’échange Internet sur l’économie numérique nationale

L’impact des Points d’échange Internet sur l’économie numérique nationale

mercredi 3 avril 2024

Point de vue

Dans l’écosystème mondial de la connectivité, les points d’échange Internet (IXP) se révèlent être des infrastructures clés pour le renforcement de l’efficacité du trafic numérique. Ils servent de plateformes cruciales où différents réseaux, tels que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI), les opérateurs de réseau, et les fournisseurs de contenu, peuvent échanger des données directement. Cette interaction directe entre les réseaux réduit la dépendance aux routes internationales coûteuses et souvent surchargées, favorise une meilleure qualité de service et contribue significativement à l’économie numérique locale. L’objectif de cet article est de démystifier le fonctionnement de l’Internet à travers le prisme des IXP, d’explorer leur impact économique et technologique, et d’examiner le cas spécifique du Sénégal dans sa quête d’une connectivité améliorée et autonome.

Le fonctionnement de l’internet

L’Internet est un réseau de réseaux. Lorsqu’un utilisateur souhaite envoyer des données via Internet, une série de mécanismes se met en place. Parmi ceux-ci, nous allons nous intéresser spécifiquement aux accords de peering qui se produisent entre différents opérateurs, tant locaux qu’internationaux. Cette exploration nous permettra par la suite de mettre en évidence l’importance d’un point d’échange internet national, sujet que nous aborderons dans le prochain paragraphe.

Une image contenant capture d’écran, cercle Description générée automatiquement

La figure n°1 nous montre le fonctionnement de l’internet. Nous pouvons dire qu’internet fonctionne comme une chaine.

Qu’il soit statique ou en déplacement, lorsqu’un utilisateur souhaite communiquer avec quelqu’un via Internet, il doit passer par un opérateur, connu sous le nom de Fournisseur d’Accès à Internet (FAI). Ce FAI a alors deux options : il peut soit passer par un autre FAI local, soit par un opérateur de transit international. La première option est appelée peering, et la seconde, transit. Ces deux technologies ont des coûts différents, sachant que le transit est généralement plus coûteux.

L’Importance d’un Point d’échange Internet (IXP)

Un point d’échange internet peut être considéré comme un point de convergence de tous les Fournisseurs d’Accès Internet d’un pays. Son principal rôle est de faire communiquer les opérateurs locaux sans faire du transit vers l’international afin d’améliorer la performance des réseaux et des services délivrés aux clients finaux mais de réduire les couts.

Pour illustrer le fonctionnement d’un IXP, prenons un exemple simple. Imaginons deux voitures de même marque et puissance motrice qui souhaitent faire le trajet de Kaolack à Dakar un dimanche matin. Les conditions climatiques sont idéales, étant donné que nous sommes en avril, un mois généralement ensoleillé au Sénégal. Notons qu’il n’y a pas d’embouteillage et que le trafic est fluide. Bien que les deux voitures partent du même point et en même temps, elles empruntent des itinéraires différents.

La voiture A prend l’itinéraire via les autoroutes Dakar-Mbour puis Mbour-Fatick-Kaolack. En revanche, la voiture B emprunte les routes nationales Dakar-Diourbel puis Diourbel-Gossas-Kaolack.

Dans cet exemple, la voiture A, qui utilise les autoroutes de haute qualité, symbolise le trajet effectué via les points d’échange Internet. Elle arrive nettement plus rapidement grâce à un itinéraire direct et des conditions de route optimales. Cependant, la voiture B, qui emprunte des routes de moindre qualité, représente le transit Internet international. Elle arrive plus tard, après avoir traversé des routes en moins bon état.

Cet exemple illustre comment les IXP, similaires à un réseau d’autoroutes bien conçu, permettent un échange de données Internet plus rapide et plus direct, contrairement aux itinéraires de transit international qui sont souvent plus longs et moins efficaces. Parmi les avantages d’un point d’échange interne, nous pouvons citer :

Amélioration de la qualité de service : Avec un point d’échange internet mature nous pouvons prétendre à une nette amélioration de la vitesse de navigation sur internet. Ceci va largement impacter la qualité de service et la qualité d’expérience utilisateur. Il faut noter qu’Internet est une chaine ou interviennent beaucoup d’opérateurs de transit internationaux localisés dans différents continents. La mise en place d’un point d’échange internet nous permettra de se passer de ces opérateurs de transit pour le trafic local d’où un impact positif sur la vitesse de connexion des utilisateurs finaux. Le figure n°2 donne une parfaite illustration d’un IXP.

Réduction des couts : En permettant l’échange direct de trafic, les IXP aident à réduire les coûts de transit pour les fournisseurs de services Internet (FAI) et autres réseaux. Cela peut également se traduire par des coûts plus bas pour les utilisateurs finaux.

Favorisation des contenus locaux : Les IXP peuvent aussi favoriser le développement des contenus locaux en hébergeant leurs infrastructures. Les institutions financières, sanitaires et les plateformes de streaming locales peuvent héberger leurs services dans les IXP. Il faut noter aussi que les points d’échanges ne sont pas juste dédiés aux opérateurs de télécommunications.

Amélioration de la Résilience : Les points d’échange Internet, possédant de nombreux points de présence dans le pays, assurent une haute disponibilité du trafic Internet grâce à des itinéraires diversifiés. En cas de panne ou d’incident majeur sur internet, ils pourraient maintenir la communication en locale.

Maitrise du trafic local : Le trafic local reste en local, c’est la définition simple d’un IXP. Ceci nous permet de maitriser notre trafic local et d’anticiper les augmentations de bande passante en cas de congestion.

Catalyseur économique : Les points d’échange Internet peuvent également stimuler l’émergence de startups et favoriser l’innovation dans divers secteurs clés.

Les IXP joue un rôle crucial dans le développement d’un pays. Ils participent à l’amélioration de la qualité de service internet tout en réduisant les couts.

Une image contenant texte, capture d’écran, cercle, conception Description générée automatiquement

FAI : Fournisseur d’Accès Internet

FC : Fournisseur de Contenu

AS : Autonomous System

Les IXP, le Cas du Sénégal

Le mardi 29 aout 2017, le Sénégal avait lancé son IXP hébergé a Orana un site appartenant à SENUM-Sénégal Numérique (ex ADIE-Agence de l’informatique de l’Etat du Sénégal), 6 ans après, ou en sommes-nous exactement ?

« Depuis près d’une décennie, le Sénégal a inscrit la mise en place d’un Point d’Echange Internet (IXP) parmi ses projets de développement de l’économie numérique. L’ARTP avait démarré le processus qui n’a malheureusement pas abouti, dû à de nombreux facteurs tels que la présence d’un seul opérateur dans le pays. Cependant, depuis, l’écosystème a évolué, de nouveaux acteurs ont fait leur apparition et l’environnement est devenu plus propice à la mise en place d’un IPX.

C’est ainsi qu’en 2012, sur instruction de l’Union Africaine, qu’une initiative multi acteurs, sous l’égide du Ministère des Postes et des Télécommunications, a engagé le Sénégal dans la voie de se doter de points d’échange internet. Cette initiative comprenait les pouvoirs public (composé du Ministère des Poste et des Télécommunications, l’Agence de l’Informatique de l’ETAT- ADIE, l’Autorité de régulation des Télécommunications et des Poste-ARTP), de la société civile (composé des associations de consommateurs, du chapitre sénégalais ISOC,) du secteur privé (composé des opérateurs de télécommunication des fournisseurs d’accès).

Les conclusions de l’initiative ont conduit de mettre sous la forme associative l’élaboration et la gestion du Point d’échange Internet du Sénégal qui sera dénommé SENIX. »

Le but principal de ce premier point de présence du SENIX était d’établir des peering entre les différents opérateurs afin d’éviter de passer par les opérateurs internationaux pour le trafic local.

J’ai eu l’occasion et le privilège de travailler sur ce projet au sein de deux structures différentes. Chez SENUM, j’étais membre de l’équipe projet et j’avais l’opportunité de participer aux différentes formations dispensées par les équipes du NRSC (Network Startup Resource Center). Tous les opérateurs avaient des représentants lors de ces sessions de formation et de transfert de compétences.

Cette session de formation m’a personnellement permis de comprendre non seulement l’importance des points d’échanges, mais aussi le fonctionnement de l’internet, qui est un réseau de réseaux. Tous les opérateurs ont déployé leurs routeurs dans la baie du SENIX située dans ce site du SENUM. Il reste maintenant à déterminer si les peering entre les différents acteurs fonctionnent toujours. Le site du SENIX n’étant pas à jour ne nous permet pas de confirmer cela.

Six ans après, le SENIX devrait disposer d’au moins 4 à 5 points de présence localisés à l’intérieur du pays. Le Sénégal mérite un point d’échange internet mature hébergé par un site neutre qui stimulerait l’innovation et le développement de services à valeur ajoutée.

Le SENIX devrait jouer le rôle d’un point de convergence commun pour tous les opérateurs afin de faciliter l’hébergement de services informatiques critiques dans des domaines tels que la santé, les finances ou l’économie. L’État du Sénégal, via son autorité de régulation des télécommunications, doit créer ce cadre d’échange pour sensibiliser les acteurs de l’écosystème sur l’importance des points d’échange internet.

Notre souhait est de voir SENUM être au même niveau que TORIX (Toronto Internet Exchange) ou encore NAPAAFRICA qui est le plus grand point de peering en Afrique avec plus de 380 membres et 50 pays représentés.

Un point d’échange internet de haut potentiel contribue largement à la haute performance des applications locales tout en réduisant les coûts.

Amadou Moctar Ndiaye

(Source : Seneweb, 3 avril 2024)

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