Le limogeage brutal de Fatou Blondin Ndiaye du Ministère chargé des Technologies de l’Information et de la Communication a nourri les supputations, surtout pour la brutalité de la mesure, qui a surpris plus d’un. En vérité, tout s’est joué lors de la dernière rencontre du Conseil des ministres ayant précédé son départ. Des sources autorisées renseignent que Fatou Blondin Ndiaye a fait une intervention qui a surpris bien de ses collègues, et pour cause. Arguments à l’appui, elle a soutenu haut et fort que le département des Télécommunications, sous la coupe de Moustapha Guirassy, devait être rattaché, pour plus de cohérence, à son Ministère.
À la suite de son argumentaire, le Président a donné la parole au ministre de la Communication, qui a ramé à contre-courant des arguments défendus par son collègue. Pourtant, Me Wade n’a pas tranché sur le vif, ni coupé court aux arguments des uns et des autres. Des sources renseignent que le chef de l’Etat a pris la parole pour indiquer qu’il allait poursuivre la réflexion sur le sujet et donner un avis. Et c’est à ce moment que le sort de Fatou Blondin Ndiaye s’est joué, puisque des très proches du Président indiquent qu’elle a envoyé une note à Wade pour soutenir les mêmes arguments. « C’était agaçant et le Président ne comprenait pas qu’elle lui envoie une note, alors qu’il avait dit qu’il réfléchissait », renseigne une source autorisée.
Me Wade a été tellement agacé par ses notes, selon des proches, qu’il a scellé sur le champ le sort de Fatou Blondin Ndiaye. La preuve de cet empressement : le décret n° 2010-1522 du 16 Novembre 2010 portant réaménagement du Gouvernement est contresigné par le Président et par...Me Ousmane Ngom, à ce moment intérimaire à la Primature en raison du pèlerinage à La Mecque du Premier ministre. Wade aura au moins accompli le « souhait » de réunir les Télecom et la Technologie...
Cheikh Mbacké Guissé
(Source : L’As, 2 décembre 2010)