OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2016 > L’ère des perturbations numériques : Opportunité ou défi pour les (…)

L’ère des perturbations numériques : Opportunité ou défi pour les gouvernements ?

dimanche 31 juillet 2016

Point de vue

Tout au long de son histoire, l’espèce humaine a toujours dû s’adapter à un environnement en perpétuel changement. De la période des chasseurs-cueilleurs à la révolution industrielle et des services en passant par l’ère de l’agriculture, les changements et les perturbations ont été constants et permanents. De nos jours, les technologies numériques et l’omniprésente connectivité combinées à d’énormes capacités de stockage en constante évolution ont créé une économie du savoir, déclenchant ainsi de grandes transformations jamais soupçonnées.

En seulement deux décennies, nous sommes passés du Web 1.0 où les créateurs de contenus étaient peu nombreux et essentiellement limités aux webmasters, au Web 2.0 où chaque utilisateur devient un acteur du Web et un créateur de contenus. Nous avons créé plus de données au cours de ces deux dernières années que dans toute l’histoire de l’humanité.

Des technologies de plus en plus avancées dans les domaines de la mobilité, de l’internet des objets, du big data, du cloud computing, de l’intelligence artificielle, de l’impression 3D ou encore de la robotique, favorisent des innovations perturbatrices qui remodèlent nos façons de travailler, de consommer, d’apprendre et de nous divertir, et tout cela à une vitesse exponentielle.

La rapidité à laquelle ces technologies changent nos sociétés et modifient notre façon d’interagir avec les autres provoque ces bouleversements communément appelés perturbations numériques – Digital disruption – et occasionne de nouvelles façons de faire des affaires plus profitables aux consommateurs.

Il n’y a pas encore très longtemps, des capitaux colossaux étaient nécessaires à une entreprise pour atteindre de manière significative la concurrence. Ce n’est plus toujours le cas aujourd’hui, car les innovations « perturbatrices » traditionnelles qui mettaient des décennies à perturber les marchés ont été remplacées par des innovations technologiques dont l’adoption se fait de plus en plus vite. Aujourd’hui, une simple application IPhone peut suffire à perturber une entreprise leader dans son domaine d’activités. Il aura fallu par exemple environ 38 ans à la radio pour atteindre 50 millions d’utilisateurs dans le monde, ce que l’application Angry Bird a accompli en seulement 35 jours.

Kodak qui est pourtant à l’origine du premier appareil numérique et dépositaire de plus de 1000 brevets en rapport avec la technologie numérique, n’a pas su (voulu) adapter son modèle d’affaires à cette technologie. La marge que la compagnie se faisait sur les ventes de pellicules argentiques était si importante que les dirigeants n’ont pas osé remettre en question ce modèle d’affaires pourtant voué à échec inexorable. Résultats des courses, après avoir régné sans partage sur le monde de la photographie pendant près d’une décennie, Kodak assista à la chute vertigineuse des ventes d’appareils argentiques. Ceci entraîna par extension l’effondrement du business de la pellicule argentique et par là même, l’effondrement de Kodak.

La santé est également un des domaines profondément touché par les progrès rapides de la technologie. Par exemple, l’espérance de vie moyenne des nord-américains (Canada, États-Unis) a régulièrement augmenté depuis deux décennies, passant de 76 ans en 1994 à 80 ans en 2014, et elle continue de progresser. Les nouvelles technologies, plus particulièrement les biotechnologies sont en grande partie responsables dans l’amélioration de la vie des nord-américains ainsi que de leur survie.

Les avancées technologiques ont également transformé la façon dont les médecins posent des diagnostics et traitent des maladies. La cartographie du génome humain combinée aux systèmes d’intelligence artificielle et au traitement analytique des données est désormais utilisée dans les procédures de diagnostics. Par exemple, une expérience a été menée par une équipe d’oncologues du « Memorial Sloan Kettering Cancer Center » de New York consistant à utiliser Watson, le célèbre système d’intelligence artificielle d’IBM pour établir des diagnostics et préconiser les meilleurs traitements dans la prise en charge de patients atteints du cancer.

Dans un autre domaine, Blockbuster, qui a jadis été la plus grande chaîne de clubs de location de vidéo au monde, a été dépassée par Netflix sur le marché de la diffusion vidéonumérique en continu. Cet ex-géant américain n’a pas su s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation qui ont bouleversé les codes de la distribution traditionnelle et en l’espace d’une décennie, l’entreprise qui a valu 5 milliards de dollars US à son sommet, a déclaré faillite, emportant avec elle le modèle traditionnel du club vidéo.

Les exemples d’innovations perturbatrices sont nombreux et touchent toutes les entreprises quel que soient leur taille, leur secteur ou leur lieu d’exploitation. On peut également citer Expédia qui a bouleversé le modèle d’affaires des agences de voyage, Uber celui du transport, Amazon celui de l’édition, Skype, WhatsApp celui des télécommunications, Airbnb celui du logement, Kickstarter, Apple pay celui des finances, Spotify celui de la musique, Coursera celui de l’éducation etc.

Toutes ces innovations de rupture qui ont fondamentalement révolutionné leur marché respectif ont comme point commun la rapidité d’innovation, une accessibilité permanente, et une expérience utilisateur centrée sur la mobilité et l’utilisation des réseaux numériques.

Les gouvernements régulent les impôts et les dépenses et ont un rôle majeur à jouer dans la définition du cadre juridique (droit de la concurrence, droit à la consommation, etc.) dans lequel les marchés fonctionnent, se développent, adoptent et diffusent de nouvelles technologies. Les investissements et les approvisionnements des gouvernements peuvent avoir un impact direct sur le développement de certaines technologies au détriment d’autres. De la même manière, les impôts et les subventions peuvent inciter les entreprises et les consommateurs à développer et /ou adopter des nouvelles technologies. Ces derniers ont donc un rôle primordial à jouer pour relever le défi des technologies perturbatrices.

Dans un premier temps en jouant leur rôle de facilitateur dans le développement et l’adoption des nouvelles technologies. Il s’agit ici de promouvoir la littératie numérique et la création d’une réglementation habilitante en mettant l’accent sur l’établissement d’infrastructures publiques et de normes pour assurer l’interopérabilité entre les technologies. Dans un second temps, les gouvernements doivent aussi jouer pleinement leur rôle de régulateur des marchés dans lesquels les entreprises évoluent.

En Afrique, il urge de généraliser les investissements d’infrastructures à toutes les régions et zones isolées afin de passer des investissements dans l’infrastructure aux investissements dans la création de contenus et l’innovation. Bien que des efforts non négligeables soient consentis dans nombreux pays africains pour déployer d’importantes infrastructures numériques, force est de constater qu’à ce jour nombreuses sont les zones rurales ou isolées où ces infrastructures sont inexistantes. Le maillage numérique complet des territoires augmenterait considérablement la capacité des citoyens de participer à cette révolution numérique en améliorant la connectivité des ménages et en favorisant l’installation des entreprises dans ces zones reculées.

Ces investissements axés sur l’innovation par les technologies vont non seulement soutenir l’activité économique à travers les transactions en ligne (commerce, éducation, finances, mobile money, etc…), mais également apporter aux populations quelle que soit leur location, l’information et le service publics dont elles ont besoin.

De manière générale, utiliser les nouvelles technologies numériques pour soutenir les activités qui génèrent de la richesse va permettre aux populations à très faibles revenus de sortir de l’état de pauvreté dans lequel elles se trouvent, et aux pays en voie de développement de tendre vers une croissance inclusive synonyme d’accélérateur dans la voie du développement.

Oumar Watt
Gestionnaire GI/TI, Spécialiste en intelligence économique

(Source : ITmag, 31 juillet 2016)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4224/4548 Régulation des télécoms
  • 351/4548 Télécentres/Cybercentres
  • 3121/4548 Economie numérique
  • 1616/4548 Politique nationale
  • 4548/4548 Fintech
  • 507/4548 Noms de domaine
  • 1658/4548 Produits et services
  • 1423/4548 Faits divers/Contentieux
  • 733/4548 Nouveau site web
  • 4490/4548 Infrastructures
  • 1625/4548 TIC pour l’éducation
  • 182/4548 Recherche
  • 243/4548 Projet
  • 2929/4548 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1743/4548 Sonatel/Orange
  • 1582/4548 Licences de télécommunications
  • 267/4548 Sudatel/Expresso
  • 952/4548 Régulation des médias
  • 1217/4548 Applications
  • 1019/4548 Mouvements sociaux
  • 1540/4548 Données personnelles
  • 162/4548 Big Data/Données ouvertes
  • 592/4548 Mouvement consumériste
  • 361/4548 Médias
  • 641/4548 Appels internationaux entrants
  • 1426/4548 Formation
  • 109/4548 Logiciel libre
  • 1755/4548 Politiques africaines
  • 879/4548 Fiscalité
  • 168/4548 Art et culture
  • 570/4548 Genre
  • 1543/4548 Point de vue
  • 969/4548 Commerce électronique
  • 1422/4548 Manifestation
  • 315/4548 Presse en ligne
  • 124/4548 Piratage
  • 212/4548 Téléservices
  • 894/4548 Biométrie/Identité numérique
  • 306/4548 Environnement/Santé
  • 322/4548 Législation/Réglementation
  • 337/4548 Gouvernance
  • 1714/4548 Portrait/Entretien
  • 144/4548 Radio
  • 687/4548 TIC pour la santé
  • 269/4548 Propriété intellectuelle
  • 58/4548 Langues/Localisation
  • 1012/4548 Médias/Réseaux sociaux
  • 1867/4548 Téléphonie
  • 190/4548 Désengagement de l’Etat
  • 977/4548 Internet
  • 115/4548 Collectivités locales
  • 383/4548 Dédouanement électronique
  • 1022/4548 Usages et comportements
  • 1035/4548 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 561/4548 Audiovisuel
  • 2835/4548 Transformation digitale
  • 382/4548 Affaire Global Voice
  • 153/4548 Géomatique/Géolocalisation
  • 300/4548 Service universel
  • 663/4548 Sentel/Tigo
  • 177/4548 Vie politique
  • 1490/4548 Distinction/Nomination
  • 34/4548 Handicapés
  • 677/4548 Enseignement à distance
  • 697/4548 Contenus numériques
  • 589/4548 Gestion de l’ARTP
  • 178/4548 Radios communautaires
  • 1632/4548 Qualité de service
  • 428/4548 Privatisation/Libéralisation
  • 134/4548 SMSI
  • 453/4548 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2600/4548 Innovation/Entreprenariat
  • 1313/4548 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4548 Internet des objets
  • 169/4548 Free Sénégal
  • 365/4548 Intelligence artificielle
  • 199/4548 Editorial
  • 22/4548 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous