L’accès internet à haut débit est un facteur clé de croissance et de création d’emplois dans les pays en développement
mardi 30 juin 2009
Selon un nouveau rapport publié par le Groupe de la Banque mondiale, l’accès aux services internet et de téléphonie mobile de qualité et bon marché permet le développement des économies et des sociétés à tous les niveaux.
Intitulé Information and Communications for Development 2009 : Extending Reach and Increasing Impact (Information et communications au service du développement : Étendre leur rayon d’action et accroître leur impact - aperçu du rapport disponible en format pdf), ce rapport examine de manière approfondie les divers impacts que les technologies de l’information et des communications (TIC) ont sur la croissance économique dans les pays en développement. Il conclut notamment qu’une h ausse de 10 points de pourcentage du nombre de connexions internet à haut débit s’accompagne d’un surplus de croissance économique de 1,3 point de pourcentage. Il cite également la téléphonie mobile comme étant le moyen le plus déterminant qui soit pour atteindre, en vue de leur fournir des services publics et privés, des centaines de millions d’habitants de zones rurales et isolées dans l’ensemble du monde en développement.
« Le nombre d’utilisateurs de l’internet a décuplé entre 2000 et 2007 dans les pays en développement, et on y compte aujourd’hui plus de 4 milliards d’abonnés au téléphone mobile », fait observer Mohsen Khalil, directeur du Département des technologies de l’information et des communications mondiales du Groupe de la Banque. « Ces technologies offrent d’énormes possibilités. Les gouvernements peuvent travailler au côté du secteur privé pour accélérer le déploiement des réseaux à large bande, et pour en étendre l’accès aux consommateurs à faibles revenus. »
La technologie à large bande sert aussi de base pour les industries de services informatiques locales, ce qui crée des emplois pour les jeunes, renforce les niveaux de productivité et les exportations, et favorise l’intégration sociale. Il y a là une opportunité en grande partie inexploitée que les pays en développement devraient saisir, moins de 15 % du marché potentiel mondial des industries de services informatiques étant effectivement utilisé aujourd’hui. Et ce marché représentait près de 500 milliards de dollars en 2007.
« C’est aux pays d’encourager de manière proactive le développement des industries de services informatiques locales au moyen de politiques et d’incitations destinées aux entrepreneurs et au secteur privé, et d’investissements en matière de main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructure », souligne pour sa part Christine Zhen-Wei Qiang, directrice de la publication pour ce rapport et économiste à la Banque mondiale.
L’ouvrage présente par ailleurs de nouvelles données empiriques réunies dans des pays comme le Brésil, le Ghana ou l’Inde et montrant que des États modernes et technologiquement au point peuvent devenir plus efficaces, transparents et aptes à répondre aux besoins. Une enquête réalisée dans plus de 30 pays révèle que la réussite des initiatives de e-gouvernement passe par des changements, en termes d’organisation et de comportements, qui doivent être le fruit d’un engagement politique de haut niveau et d’une coordination effective.
« L’accès à la technologie à large bande vient compléter les fondations en termes d’information pour une économie moderne, et il doit être un élément prioritaire des plans de développement à l’échelon national », explique Katherine Sierra, vice-présidente pour le développement durable à la Banque. « Les gouvernements peuvent jouer un rôle essentiel pour ce qui est d’élargir cet accès par le biais de politiques et d’incitations propres à encourager la concurrence et l’investissement privé. »
Ce rapport s’appuie sur l’expérience tirée par la Banque de sa profonde implication dans ce secteur. Le Groupe de la Banque est en effet le plus gros bailleur de fonds international dans le domaine des TIC pour le développement, les projets et activités qu’il finance à ce niveau dans plus de 100 pays représentant un portefeuille de plus de 3 milliards de dollars.
(Source : Banque mondiale, 30 juin 2009)