L’UCA veut arracher un demi milliard à la Sonatel : Quiproquo autour de 2 noms de domaine
vendredi 29 octobre 2004
« Sonatelmultimedia.com Sonatelmultimedia.net ». Ces deux noms de domai- ne sont au creur d’un contentieux entre la Sonatel, via sa filiale « Sonatel multimédia S.A » et une société qui s’active dans le domaine des Ntic dénommée « Universal computer associates » (Uca) et gérée par Mamdou Kébé.
Que se passe-t-il ? En fait, la « Sonatel multimédia S.A » est accusée par « Universal computer associates » (Uca), d’utiliser ces deux noms de domaines qui lui appartiennent. « Universal computer associates » fait prévaloir ses droits d’enregistrement de ces deux noms de domaines depuis le 26 juillet 2004. Ainsi Uca qui se dit propriétaire de ces noms de domaines pour une durée d’un an renouvelable se targue de jouir de l’exclusiVité de leur exploitation.
le 19 août 2004, le patron d’Uca requiert un huissier de justice, Me Ibrahima Diaw, lui demandant de se rendre à ses bureaux sis à l’avenue Peytavin, aux fins de constater « l’utilisation abusive » des deux noms de domaine par des tiers et d’en dresser procès-verbal. D’ailleurs, ce dernier, dans son procès-verbal de constat, conclut après avoir procédé aux véri- ficatioris « que les noms de domaines « sonatelmultimédia.com » et « sonatelmultimédia.net » sont effectivement enregistrés au nom de Mamadou Kébé, Universal computer et qu’ils sont utilisés par la Sonatel Mulimédia via le portail Sentoo. Le 9 septembre, Mamadou Kébé, par la voix de son avocat, Me El Hadj Mame Gningue, saisit le directeur général de la Sonatel Multimédia S.A pour le mettre en demeure de cesser d’utiliser ces deux noms de domaine sous peine d’être traduit devant la justice. De même, arguant de »préjudice commercial« subi par sa mandante, l’avocat réclame la somme de 250000 000 de F Cfa »pour chaque nom de domaine illégalement utilisé par la Sonatel Multimédia". Ce qui fait la rondelette somme d’un demi milliard de Cfa.
Il faut dire que ces menaces n’ont pas troublé outre mesure le sommeil des responsables de la Sonatel Multimédias S.A. Samba Sène, son directeur général, que nous avons joint hier au téléphone dégage en touche : « On n’utilise rien frauduleu- sement. Il est de notoriété que la Sonatelmultimédia, c’est nous. Ces noms nous appartiennent depuis la création de la société, en 2000 ».
Par ailleurs, M. Sène évoque une confusion. Car selon lui, ce qui peut arriver, c’est que quelqu’un se précipite pour enregistrer et réserver un nom à la place du propriétaire juste au moment où arrive à expiration la période de réservation. Le scénario qui se passe habituellement est similaire à ce qui se developpe entre Uca et la Sonatel multimedia : la sociéte propriétaire du nom est attaquée et de fortes sommes lui sont réclamées pour reprendre ses noms de Clomaines. Sauf que cela se passait traditionnellement, il y a quelques années, à l’éclosion de l’internet. Mais, prévient le Dg de Sonatel Multimédias S.A : « Ça ne marche plus. Il y a des règles du jeu. Lui (Ndlr : le patron d’Uca ne le sait pas. Il est mal informé, il a quatre ou cinq ans de retard ». A en croire M. Sène, « il y a un consensus dans le monde des affaires pour régler ces affaires-Ià ». Les noms de domaines proches de certaines sociétés ou qui étaient déjà réservés ne peuvent plus être réservés par d’autres sauf désistement écrit de leurs propriétaires. Et s’il arrive que des « plaisantins », comme dit le Dg de la Sonatel Multimédias S.A, aient trouvé le moyen de réserver des noms préalablement détenus par une grande structure, il n’y a pas moyen de jouir de l’exclusivité de la réservation. En fait, dit une autre source proche de la Sonatel, « les sociétés chargées de gérer les noms de domaines ont verrouillé le système par des procédures de recours ». C’est sûrement fort de ces arguments défendus par un de ses collaborateurs que Samba Sène déclare : « Ce monsieur Kébé peut faire ce qu’il veut. Ces noms vont nous revenir. La procédure est enclenchée ».
Daouda Diarra
(Source : Le Populaire, 29 octobre 2004)