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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Février 2020 > L’Afrique, un continent tourné vers le ciel et la course aux satellites

L’Afrique, un continent tourné vers le ciel et la course aux satellites

vendredi 7 février 2020

Portrait/Entretien

Durant ces vingt dernières années, 41 satellites africains ont été mis en orbite et ont permis de favoriser l’accès aux télécommunications ou la surveillance des territoires. Selon Sékou Ouedraogo, ingénieur en aérospatial, président de l’association African Aeronautics & Space Organisation (AASO), et chevalier de l’Ordre du mérite du Burkina Faso, plusieurs éléments font que les pays africains se doteront davantage de satellites dans les prochaines années. Une dynamique que soutiendra l’Agence spatiale africaine, créée au printemps 2019.

Techniques de l’Ingénieur : « Aucun pays africain ne dispose d’une industrie qui lui permette de développer ses propres ressources spatiales » disait Christian Feichtinger, directeur exécutif de la Fédération internationale d’astronautique (IAF) en 2015. Cette allégation est-elle toujours d’actualité aujourd’hui ?

Sékou Ouedraogo : Il faut se demander ce qui est entendu par industrie, car c’est quelque chose de vaste. S’il est question de la capacité d’un pays à concevoir un lanceur, des satellites, ou à maîtriser toutes les sciences connexes à l’espace, alors il a raison. Cependant, ces propos sont un petit peu clivants, et il est nécessaire de les nuancer. De toute manière, il n’y a que très peu d’industries spatiales dans le monde, au-delà même du continent africain.

Combien de satellites africains sont actuellement en orbite ?
Durant les deux dernières décennies, plusieurs pays africains ont été à l’origine du lancement de 41 satellites. Le premier a été mis en orbite en 1998. Sur l’ensemble de ces satellites, 21 ont été lancés durant ces cinq dernières années. Ce chiffre montre bien le dynamisme africain dans le secteur, avec cette augmentation de 100% en cinq ans.

Actuellement, quel est le pays africain le plus à la pointe en termes de technologie spatiale ?

Je préfère mettre en avant le fait que onze pays ont lancé des satellites. Ce sont les suivants : le Soudan, le Rwanda, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola, le Ghana, le Kenya, le Maroc et l’Algérie. Il existe une corrélation entre leurs capacités spatiales, et le fait qu’ils détiennent des satellites. En somme, les leaders sont ceux qui possèdent des satellites nationaux. Néanmoins, il est vrai que plusieurs pays ont investi dans le domaine, certains même depuis longtemps.

L’Afrique du Sud, par exemple, travaille sur les thématiques spatiales depuis les années 1960, et dispose de trois satellites. Le Nigeria en a quatre. Des ingénieurs ghanéens ont mis au point le GhanaSat-1. Le Maroc se distingue également, notamment du fait de l’acquisition d’un satellite, le Mohamed VI A, d’une valeur de 500 millions de dollars. Ce satellite effectue des vols stationnaires destinés aux télécommunications.

Est-il envisageable que les pays africains mettent en orbite de nouveaux satellites dans les prochaines années ?

C’est certain. Cela passe notamment par ce que l’on appelle le new space, cette capacité à concevoir des nanosatellites peu coûteux. C’est aussi grâce à cette baisse des coûts que durant ces cinq dernières années, beaucoup de satellites ont été mis en orbite. Dans les prochaines années, chaque pays voudra avoir son satellite. Des grandes nations encouragent cela, à l’image du Japon qui propose aux pays africains d’effectuer gratuitement des lancements.

Aujourd’hui, les satellites africains sont essentiellement lancés de Baïkonour en Russie, de Chennai en Chine, parfois même de Kourou en Guyane. Serait-il envisageable et pertinent que l’Afrique se dote de sa propre base de lancement ?

Pour des raisons de sécurité, une base de lancement doit impérativement se trouver dans une zone politiquement stable. D’un point de vue géographique et grâce à sa proximité avec l’océan Indien, la Corne de l’Afrique, près de l’équateur, comprend des zones très favorables au lancement d’un satellite. Au moins en cas de problème, le satellite et le lanceur retomberaient dans l’eau. De plus, le fait d’être au plus près de l’équateur réduirait les besoins en kérosène. Donc il y aurait également un intérêt économique. Mais aujourd’hui, les conditions géopolitiques ne sont pas optimales pour installer une base de lancement en Afrique.

L’Afrique aura-t-elle un jour les moyens de rattraper le reste du monde en termes de conquête spatiale ? En réalité, cette question a-t-elle réellement lieu d’être ?

Il est erroné de parler de conquête spatiale, car l’enjeu n’est pas là. Le but pour les pays africains est d’utiliser des outils satellitaires pour leur développement. La question que ces pays doivent se poser serait plutôt « comment utiliser les outils satellitaires pour se développer ? ». Il faut se rappeler que le fait d’avoir une politique spatiale coûte extrêmement cher. C’est pourquoi ce n’est pas nécessairement une priorité. Les pays africains investiront dans des satellites pour servir leurs intérêts en termes d’amélioration de leur quotidien. Mais il ne s’agira très probablement pas d’une course vers la Lune ou vers Mars, car cela ne revêt que très peu d’intérêt au regard des défis de toutes natures auxquels l’Afrique est confrontée.

Qu’attendre et espérer de l’Agence spatiale africaine, créée en avril 2019 ?

C’est une bonne chose, cela va permettre aux chercheurs de se réunir, de travailler ensemble. Cette agence va permettre la mise en place d’une politique spatiale commune à tous les pays africains. Les cinquante-quatre pays africains ont tous donné leur accord pour sa création. Les quatre piliers de l’agence sont la navigation et le positionnement, les télécommunications, l’observation de la Terre, et l’astronomie et les sciences spatiales. Cela correspond aux objectifs fixés par l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la feuille de route du développement africain. Le siège de cette nouvelle instance se trouvera au Caire, en Égypte.

Chaymaa Deb

(Source : Techniques Ingénierus, 7 février 2020)

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