OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Novembre 2016 > Kolda, zone du Fassagna : 42 villages privés du réseau téléphonique

Kolda, zone du Fassagna : 42 villages privés du réseau téléphonique

mardi 1er novembre 2016

Qualité de service

Les populations du Fassagna composé de 42 villages dans la commune de Dialambéré sont coupées du reste du monde. Il n’y a pas de réseau téléphonique, malgré les injonctions du chef de l’Etat de connecter tout le territoire. Elles n’ont aussi ni eau potable ni de collèges d’enseignement moyen. Reportage.

En ce 21e siècle, le réseau téléphonique n’est pas encore arrivé dans la zone du Fassagna. Et si l’on en croit les explications des opérateurs de téléphonie, la région n’est pas encore près d’être connectée au reste du monde. Une difficulté qui vient s’ajouter aux nombreuses autres difficultés qui plombent le développement des localités telles que Bassoum, Kandiator, Saré Lao, Saré Dicory, en passant par Sinthiang Samba Diabouding, Sinthiang Pathé.

Ici, le réseau de téléphonie mobile et internet continueront encore longtemps à être aux abonnés absents. Certains opérateurs mobiles interrogés expliquent que la zone, comme tant d’autres de la région, est très peu peuplée. Cet état de fait ne les incite pas à équiper ces localités qui ne seraient pas, selon eux, rentables. Ainsi, cette zone de la commune de Dialambéré n’est desservie par aucun réseau de téléphonie mobile ou internet. En dépit de l’injonction du président de la République à l’Artp, au mois de mai dernier, de couvrir tout le territoire national.

‘’Nous parcourons 7 km pour passer un appel’’

« Nous sommes dans un monde de concurrence. Donc, nous ne pouvons pas installer nos antennes dans une zone qui n’est pas peuplée, mais aussi où nous n’allons pas obtenir un bon nombre d’abonnés. Il n’y aura pas de rentabilité. C’est une perte énorme. Parce que nous débloquons des milliers de francs pour installer des antennes », explique un représentant d’opérateur de téléphonie mobile. Conséquences : les populations de cette contrée ont une vie « sans portable ni internet ».

« Même si tu possèdes un portable, un ordinateur et une clé USB, alors que ta zone n’est pas couverte par un réseau téléphonique, tu es considéré comme quelqu’un qui n’en possède pas. C’est ce que nous vivons ici », constate avec fatalisme Moussa Baldé, un habitant de Bassoum trouvé devant son domicile. Dans cette zone du Fassagna, il arrive d’assister à des scènes cocasses, lorsqu’il devient urgent de passer un appel. « Certains habitants comme moi, qui ont des portables, sont obligés de monter sur des arbres pour chercher le réseau. Ce qui n’est pas normal. Parce que tu peux tomber », regrette Sambel Baldé, habitant de Saré Lao. Son ami Abdoulaye Diao de renchérir : « Parfois, nous les jeunes, nous parcourons cinq (5) ou sept (7) kilomètres avant de capter suffisamment de réseau pour passer un coup de fil ». Cette situation, poursuit-il, est un véritable frein aux activités touristiques dans ces villages. ‘’Parce que c’est compliqué d’expliquer aux visiteurs qu’ils ne pourront pas passer un seul coup de fil avec leur portable.’’

Fassagna, une zone assoiffée

Dans cette contrée, les problèmes ne manquent pas. En dehors de l’absence du réseau de téléphonie, il y a aussi le manque d’eau potable. Dans ces 42 villages visités, il n’y a que des puits de 35 à 45 mètres qui fonctionnent. Dès le petit matin, les femmes et les enfants effectuent le trajet jusqu’au puits pour y chercher l’eau nécessaire à la famille. Ce liquide précieux, qui sert de boisson, à la cuisson des aliments et permet à toute la famille de faire sa toilette, constitue ici un enjeu majeur. La corvée d’eau dure toute la journée, dans un incessant va-et-vient. Ce combat, exclusivement mené par les femmes, donne une idée précise de la féminisation de la pauvreté.

Malgré cette vie de galère, elles se chamaillent, s’esclaffent, devisent tranquillement et naturellement avec les visiteurs qui ont du mal à comprendre comment elles supportent cette situation pénible et désagréable savamment masquée par des sourires larges et gentils pour accueillir leurs hôtes. A les voir puiser, faire la navette entre les concessions et les puits, on a l’impression qu’une malédiction est tombée sur elles. Ces braves femmes, qui parfois portent sur leur dos des bébés, sont obligées de faire ce trajet un nombre incalculable de fois, par jour.

Le manque d’eau n’est pas le seul fardeau qui pèse sur les populations du Fassagna. Dans la zone, la diarrhée fait partie du quotidien. L’eau est potable à la source, mais toute l’activité autour des puits laisse des traces. Des objets jetés par les enfants, des substances d’origine animale et des bactéries infectent les puits. « Nous nous réveillons à 5 heures du matin pour puiser de l’eau. Nous passons presque toute la journée au puits, jusqu’à 21 heures, pour pouvoir nous ravitailler en eau. Pourquoi ? Parce qu’à 7 heures du matin, nous nous affairons autour du petit-déjeuner pour la famille, lavons les enfants et nettoyons la cour. Nous utilisons aussi cette eau pour laver les ustensiles ayant permis de préparer le repas. Nous l’utilisons pour boire, pour faire la lessive et pour abreuver le bétail », déplore Coumba Baldé, porte-parle des femmes du Bassoum.

« Dans ces conditions, les personnes ne sont pas épargnées par la diarrhée, notamment nos enfants. Il y a aussi les maux de ventre, surtout en cette période de pluies », soutient Boubacar Baldé, chef de famille à Kandiator. L’autre problème qui mine le quotidien des populations de la zone, c’est aussi l’absence de collèges. Les écoliers sont obligés de rallier certaines communes du département de Kolda comme Dabo, Mampatim, etc. pour étudier. Ce qui impacte sur les résultats.

Emmanuel Bouba Yanga

(Source : Enquête, 1er novembre 2016)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2068/2217 Régulation des télécoms
  • 173/2217 Télécentres/Cybercentres
  • 1541/2217 Economie numérique
  • 825/2217 Politique nationale
  • 2217/2217 Fintech
  • 252/2217 Noms de domaine
  • 817/2217 Produits et services
  • 692/2217 Faits divers/Contentieux
  • 365/2217 Nouveau site web
  • 2157/2217 Infrastructures
  • 793/2217 TIC pour l’éducation
  • 90/2217 Recherche
  • 121/2217 Projet
  • 1433/2217 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 863/2217 Sonatel/Orange
  • 777/2217 Licences de télécommunications
  • 132/2217 Sudatel/Expresso
  • 465/2217 Régulation des médias
  • 601/2217 Applications
  • 495/2217 Mouvements sociaux
  • 783/2217 Données personnelles
  • 62/2217 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2217 Mouvement consumériste
  • 179/2217 Médias
  • 321/2217 Appels internationaux entrants
  • 695/2217 Formation
  • 48/2217 Logiciel libre
  • 842/2217 Politiques africaines
  • 408/2217 Fiscalité
  • 83/2217 Art et culture
  • 285/2217 Genre
  • 706/2217 Point de vue
  • 485/2217 Commerce électronique
  • 702/2217 Manifestation
  • 156/2217 Presse en ligne
  • 62/2217 Piratage
  • 102/2217 Téléservices
  • 427/2217 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2217 Environnement/Santé
  • 158/2217 Législation/Réglementation
  • 167/2217 Gouvernance
  • 830/2217 Portrait/Entretien
  • 72/2217 Radio
  • 342/2217 TIC pour la santé
  • 133/2217 Propriété intellectuelle
  • 29/2217 Langues/Localisation
  • 505/2217 Médias/Réseaux sociaux
  • 919/2217 Téléphonie
  • 95/2217 Désengagement de l’Etat
  • 486/2217 Internet
  • 57/2217 Collectivités locales
  • 188/2217 Dédouanement électronique
  • 504/2217 Usages et comportements
  • 511/2217 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2217 Audiovisuel
  • 1359/2217 Transformation digitale
  • 191/2217 Affaire Global Voice
  • 75/2217 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2217 Service universel
  • 330/2217 Sentel/Tigo
  • 87/2217 Vie politique
  • 728/2217 Distinction/Nomination
  • 17/2217 Handicapés
  • 337/2217 Enseignement à distance
  • 324/2217 Contenus numériques
  • 292/2217 Gestion de l’ARTP
  • 89/2217 Radios communautaires
  • 803/2217 Qualité de service
  • 213/2217 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2217 SMSI
  • 227/2217 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1281/2217 Innovation/Entreprenariat
  • 670/2217 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2217 Internet des objets
  • 85/2217 Free Sénégal
  • 182/2217 Intelligence artificielle
  • 98/2217 Editorial
  • 17/2217 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous