La région de Kolda située au sud du Sénégal est encore en marge de la frénésie des Nouvelles technologies de l’information et de la
communication (Ntic) constatée par exemple à Dakar, la capitale sénégalaise. Elle ne compte qu’un seul cyber café implantée dans la ville de
Kolda. Mais avec l’acquisition de 5 nouvelles machines, le promoteur a réduit le coût de connexion et procédé au recrutement de nouveaux
employés. Il n’existe actuellement qu’un seul cyber café dans toute cette région qui abrite les départements de Kolda, Vélingara et Sédhiou. Il
est la propriété de Hamidou Diallo, un ancien de l’Institut belge de programmation (IPB) qui a créé en mars 1999 un Groupement d’intérêt
économique (Gie) dont la nouvelle appellation est « Fuladu.net ».
Depuis avant hier, mercredi 11 juillet, Hamidou Diallo a acquis 7 nouveaux ordinateurs qui lui ont permis d’étoffer son parc informatique
auparavant limité à une seule machine, un « pinthium 2 ». Son personnel était auparavant limité à une jeune fille du nom de Awa Guèye, une
bachelière formée sur place. Aujourd’hui, ses employés sont au nombre de 4.
Cet agrandissement de son parc lui a également permis d’appliquer une nouvelle tarification. Ainsi, l’heure de connexion qui revenait à 3000
francs Cfa vaut aujourd’hui 1500. Quant à la demi heure qui coûtait 1500 francs, elle passe à 900 francs Cfa. Ces tarifs sont pour le moment
encore loin de ceux qui sont appliqués à Dakar où le prix moyen d’une heure de connexion est de 1000 francs contre 500 francs pour la demi
heure.
Les nouvelles machines acquis par « Fuladu.net » sont toutes fonctionnelles. Elles ont coûté 560.000 francs l’unité, d’où un coût global de
3.920.000 francs. L’essentiel dans cette somme a été consenti par « Action Plus », une Organisation non gouvernementale qui gère des fonds pour
la promotion de l’emploi. Dans ce montant nécessaire pour acquérir les nouvelles machines, Hamidou Diallo a financé un
apport personnel de 10% équivalent à 392.000 francs Cfa. « Action Plus » a faut un prêt remboursable en 9 mois avec un taux d’intérêt de 8%,
selon les indications données. Le promoteur estime qu’il n’avait pas le choix. Il indique que pendant une année, il a frappé à "toutes les portes.
Les banques me demandaient des garanties difficiles à remplir « , fait-il remarquer. »La grande majorité de nos clients est pour le moment constituée d’agents du corps de la paix américain, les étrangers de passage à Dakar, les
journalistes en reportage et les journalistes qui sont en vacances. Il y a aussi des fonctionnaires des différents services « , explique t-il. »J’aide
souvent les élèves. Ils viennent pour envoyer des messages mais pour consulter leur e mail, le service est gratuit. Ils ne
sont pas d’ailleurs pas nombreux « , ajoute t-il. Pour le responsable de » Fuladu.net", le service le plus couramment utilisé est la messagerie
électronique communément appelée e mal. Selon les indications fournies, les élèves cherchent des correspondants tandis que les chercheurs
s’intéressent aux sites scientifiques.
Un seul ordinateur au début
Le processus qui a abouti à la création de « Fuladu.net » remonte cependant à plus d’une dizaine d’années. En 1988, quand Hamidou Diallo rentre
de Bruxelles, un diplôme de programmeur en poche. Il a tour à tour été dans divers établissements comme le Centre de recherches
océanographiques de Dakar-Thiaroye (Crodt). Il a par la voyagé en Guinée Conakry avant de se retrouver au centre
d’accueil du Centre de recherches zoo techniques (Crz) de Kolda où il passe 4 années.
C’est ensuite qu’il créé le Gie « Fuladu Business Service » avec l’appui de son frère émigré aux Usa. "J’ai démarré avec un ordinateur, une
imprimante, un scanner et une ligne téléphonique. C’est mon frère qui m’a donné cet équipement qui m’est revenu à 1.600.000 francs
représentant le coût de l’ordinateur. L’importation est d’un coût élevé. A cette somme, je pouvais avoir au moins deux ordinateurs achetés au
Sénégal ", affirme t-il. Le local n’a pas constitué un problème majeur. Appartenant à sa famille, il lui est demandé de donner une somme
symbolique de 30.000 francs par mois. Après l’acquisition de ces machines, la ligne lui est octroyée au mois de février 2000. Dans sa volonté de
faire fonctionner deux lignes et un fax, Hamidou Diallo se heurte à la « saturation du réseau de la Sonatel ».
Des impairs pareils, il les connaît assez souvent. Ils sont par exemple liés aux désagréments causés par la Senelec. "Il y a des coupures
d’électricité régulières à Kolda mais cela s’est accentué depuis le mois d’avril « , fait remarquer le responsable de »Fuladu.net". Hamidou Diallo,
tout en étant discret sur les chiffres, affirme qu’avec son ancien parc limité à une seule machine, les bénéfices sont faibles à cause de
l’étroitesse de la clientèle. Aujourd’hui, Hamidou Diallo compte dépasser ce cap pour développer davantage les Ntic dans la région. Outre
« Fuladu.net », l’accès à la toile dans la ville de Kolda est possible avec les nombreuses Ong installées dans la zone et certains établissements
scolaires.