Un atelier de formation destiné aux professionnels des musées a eu lieu récemment au Goethe-Institut de Dakar. Une vingtaine de participants étaient présents à cet atelier organisé par le West African Museum Program (WAMP), le Goethe-Institut et la Direction du Patrimoine du ministère de la Culture. Le thème était : “ Internet et les musées : quelles perspectives ”.
Au Sénégal, le réseau des télécommunications très développé rend possible les connexions avec l’outil Internet. Le système ADSL, très rapide, est disponible dans presque toutes les grandes villes du pays. Cependant, la présence des musées sénégalais sur la toile n’est pas si importante que ça. Selon Martin Taureg du Goethe-Institut, l’objectif de l’atelier de formation était de montrer deux opportunités importantes qu’offre Internet : présenter virtuellement un musée et trouver des ressources pour les professionnels.
M. Abdoul Aziz Guissé, responsable de la Division des sites et monuments historiques au ministère de la Culture, a estimé que les archives culturelles constituent un trésor qui n’est pas toujours valorisé. Le traitement et la diffusion du patrimoine immatériel est donc incontournable. La conservatrice du Musée de la Femme de l’île de Gorée, Mania Diatta, confie qu’elle n’utilise pas Internet tout simplement parce qu’elle ne dispose pas de connexion dans son lieu de travail. “ Pour moi, tout est nouveau et important. Je veux tirer le maximum de profit de cet atelier ”, a-t-elle expliqué. Par contre, Germaine Coly, directeur du centre culturel régional de Kaolack, affirme qu’il utilise très souvent Internet qu’il perçoit comme un moyen de démocratisation du savoir et de la connaissance.
Pour mettre tous les participants au même niveau, Martin Taureg a d’abord présenté quelques sites de divers musées, des portails culturels et des sites destinés à des professionnels pour donner un aperçu de la situation actuelle. Les participants ont ensuite travaillé par groupes sur des critères d’évaluation d’un bon site.
Ce qu’il faut toujours garder en tête est que les internautes n’ont pas de temps à perdre et que si on ne réussit pas à attirer rapidement leur attention, dès le premier coup d’œil, tout travail d’élaboration d’un site sera vain. Il est donc nécessaire de mettre l’accent sur la page d’accueil qui doit être attrayante tout en renfermant de bonnes informations.
Si on tape les mots-clés “ musée porte dorée ” sur le moteur de recherches Google, on obtient 23.000 résultats. Il est donc indispensable de donner aux internautes une bonne visibilité et une excellente orientation. Le webmaster du ministère de la Culture et du Patrimoine historique classé, Ame Thiam, a fait un exposé très informatif sur l’histoire, le développement et la situation actuelle de l’Internet.
La toile n’est plus une carte de visite statique, mais un système d’information et d’interaction grâce à une programmation dynamique. Les sites dynamiques permettent, d’une part, une bonne commercialisation par des boutiques virtuelles et, d’autre part, des mises à jours automatiques et une meilleure interactivité.
Pour réfléchir sur la création d’un site des musées du Sénégal, trois groupes se sont formés : sur le contenu, sur le cadre institutionnel et juridique, et sur la création du portail. A la fin, chaque groupe a présenté ses résultats. La future adresse est : www.museessenegal.museum.
Espérons que ce site sera bientôt en ligne. Après les travaux en atelier, les participants ont pu approfondir leurs connaissances, ce qui pourrait leur permettre de réaliser leur propre projet.
Ils ont écouté avec intérêt des exposés sur l’utilité de l’outil Internet pour les muséologues, la gestion des bien culturels en Afrique, mais aussi sur les problèmes juridiques que pose la virtualisation d’un musée.
HANNA KLIMPE
(Source : Le Soleil, 28 février 2007)