Intégration en zone Cémac : le Congo, le Cameroun et la Centrafrique écrivent les pages de leur interconnexion par fibre optique avec le projet CAB
mardi 31 mai 2022
Ouesso, la capitale de la Sangha, au Nord de la République du Congo, a accueilli, ce 26 mai 2022, un double événément, à savoir la réception provisoire du réseau à fibre optique réliant le Congo au Camerou, ainsi que la pose de la première pierre pour la construction par voie fluvial du réseau d’interconnexion Congo-RCA. La cérémonie a été patronnée par le ministre congolais Léon Juste Ibombo, des Postes, Télécommunications et de l’Economie numérique, assisté de son collègue centrafricain, Justin Gourna Zacko, en charge des télécommunications, en présence de l’ambassadeur du Cameroun en poste à Brazza.
La symbolique des deux gestes posés par les gouvernements du Congo, du Cameroun et de la RCA, participe de la dynamique visant l’accélération du processus d’intégration sous régionale en Afrique centrale : le 1er geste était celui de réceptionner provisoirement, après la coupure du ruban, le réseau en fibre optique, dont les travaux sont achevés, qui relie le Congo au Cameroun, par Ntam et le second la pose de la pierre, pour le lancement officiel des travaux de construction de la liaison en fibre optique Congo-RCA.
La première infrastructure qui relie déjà le Congo au Congo et celle en cours de construction bénéficient de l’expertise du Projet Central African Backone Congo (CAB-Congo) dans leur implémentation. Aussi, prenant la parole pour la circonstance, Michel Ngakala, son coordonnateur national, n’a-t-il pas manqué de le souligner : « Ces travaux, réalisés sous la coordination du projet CAB et sous la supervision du ministère des postes, des Télécommunications et de l’Economie numériques représentent une nouvelle étape franchie, vers la digitalisation de l’économie et la réduction de la fracture numérique ».
Rappelant la volonté affirmée, à Ndjamena en 2007, des chefs d’Etat de l’Afrique Centrale de réduire la fracture numérique et d’interconnecter la sous région, le Coordonnateur national du projet CAB s’est félicité de ce que le Congo et le Cameroun soient interconnectés grâce au financement de la Banque Africaine de développement (BAD) « Monsieur le Ministre, le réseau que nous vous restituons aujourd’hui, incarne, au-delà de la politique du gouvernement que vous menez, un symbole fort de collaboration entre les états de l’Afrique centrale », a dit Michel Ngakala avant d’ajouter « la construction de l’ouvrage, que vous allez réceptionner ce jour, d’un coût total de 6.676.791.141 FCFA, a été rendu possible grâce au concours de la Banque Africaine de Développement ».
Les travaux de construction de ce réseau en fibre optique entre le Congo et le Cameroun ont été réalisés par la société China Communication Services International, en sigle CCSI. Il s’est agi de la pose de plus de 347km de réseau en fibre optique. IL ya eu aussi l’intervention de la société Huawei, en charge de la fourniture et de l’installation des équipements de transmission et d’énergie, et du groupement Globotech – MG Telecom, pour le suivi et le contrôle des travaux.
Succédant au lutrin, avant la coupure du ruban pour la réception provisoire de ce réseau d’interconnexion, Léon Juste Ibombo, ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique a rappelé l’engagement des chefs d’Etat pris à Ndjamena, avant de conclure sur sa concrétisation à travers l’inauguration du réseau d’interconnexion Congo-Cameroun : « Réduire la grande fracture numérique, améliorer la qualité des services des télécommunications afin d’accélérer l’intégration socio-économique de la région Afrique Centrale, tel aura été l’engagement ferme des Chefs d’Etats et de Gouvernements, exprimé lors du sommet de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, tenu en 2007 à N’Djamena au Tchad ».
Il sied de retenir que la ville de Ouesso devient un HUB pour les deux réseaux, à savoir celui déjà achevés entre le Congo et le Cameroun et celui en construction entre le Congo et la RCA. Ainsi, Ouesso fait office de point de rencontre entre les réseaux Congo –Cameroun et le futur réseau Congo – RCA.
Lancement des travaux d’interconnexion Congo-RCA
Le deuxième acte de cette double cérémonie aura été la pose de la pierre par les deux ministres, congolais et centrafricain, en charge des télécommunications pour le lancement officiellement des travaux de construction de la liaison en fibre optique Congo-RCA.
Au moment de l’accomplissement de ce geste, les intervenants du jour ont épilogué sur la signification et l’importance d’assurer l’interconnexion du Congo à la RCA après celles du Congo avec le Gabon, à partir de Lekoko, à Mbinda, réalisée en 2017 et celle du Congo avec le Cameroun qui a précédée ce lancement des travaux.
Le réseau en fibre optique en construction entre le Congo-RCA, met en musique, notamment la construction de six sites techniques dans les localités de Pokola, Kabo et Bomassa pour la partie congolaise, ainsi que de Lidjombo, Bayanga et Salo en RCA ; la pose de 285 km de fibre optique de 36 brins ; la fourniture et l’installation d’un système de télésurveillance avec camera IP.
L’organe technique du gouvernement congolais qui supervise la construction de cette liaison est à pied d’œuvre pour implémenter cette infrastructure. « Nous allons poser plus de 140km de fibre optique sous-fluviale et procéder à la construction de trois sites techniques en République centrafricaine », a soutenu au micro de la presse, le coordonnateur national du Projet CAB-Congo, Michel Ngakala, avant de signifier que la fibre qui sera posée est fluviale : « La barge chargée d’effectuer cette tâche est accostée à Ouesso sur le fleuve Sangha après avoir enfoui, en treize jours, sous une profondeur de 1,5 m, 45km de fibre optique entre Pokola et Ouesso ».
Cette ferme volonté qui s’est matérialisée, le 06 août 2019 à Bangui avec la signature d’un Accord de Coopération entre la République du Congo et celle de la République centrafricaine relatif à l’interconnexion des réseaux des communications électroniques des deux pays.
Pour le ministre centrafricain en charge des télécommunications, Justin Gourna Zacko, qui a posé, ensemble avec son collègue congolais, l’acte de lancement officiel des travaux, à travers les villes de Ouesso – Bomassa – Bayanga et Salo, sera assurée l’interconnexion effective du Congo à la RCA. La mise en œuvre de ce projet intégrateur, pouvait-il poursuivre, traduit dans les faits « l’engagement de développer des infrastructures des communications électroniques en Afrique Centrale ».
Le ministre Justin Gourna Zacko a saisi cette opportunité pour vanter l’excellence des relations existant entre les deux pays. « Le lancement des travaux de pose sous fluviale de la fibre optique est l’une condition sine qua none de mise en œuvre de notre Accord qui renforce davantage ce lien fraternel ancestral qui lie nos deux Etats », a martelé le ministre centrafricain, sans manquer de notifier que « ce lancement constitue la première étape d’un long processus de collaboration impulsée par la volonté de nos deux peuples, pour répondre aux exigences communautaires ».
Le ministre Justin Gourna Zacko a déduit que « Grâce aux efforts considérables réalisés dans ce domaine, le Congo reste le meilleur exemple de développement du secteur des communications électroniques pour la sous-région ».
Selon les informations recueillies auprès du Projet CAB-Congo la fin des travaux de construction de cette infrastructure est estimée à la fin du mois d’octobre de cette année, tout en tenant compte des périodes d’étiage que le fleuve Sangha pourrait connaître.
Ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique
(Source : Digital Busness Africa, 31 mai 2022)