Intégration des NTIC à l’école : L’Afrique à la recherche de solutions efficaces
jeudi 29 juillet 2004
Dans un contexte où les systèmes éducatifs africains traversent plusieurs
difficultés, des experts cherchent à voir si l’intégration des Nouvelles
technologies peut aider à les régler.
Un expert nigérian en Technologie de l’Information et de la Communication (TIC),
M. Ironmatu, a déploré le statut « lamentable » de leur développement en Afrique
de l’Ouest. Il a ajouté que « la situation est pire lorsqu’il s’agit de
l’utilisation des Tic dans l’Education ».« En Afrique, l’utilisation des TIC est
plus courant dans le domaine des affaires que dans le système éducatif », a
expliqué M. Ironmatu, dans un exposé présenté lors de la Conférence
ministérielle sous-régionale de l’information et de la communication ouverte à
Abuja au Nigeria, en présence d’une cinquantaine d’experts.
Le conférencier a révélé que les données se rapportant aux TIC en Afrique
montrent que seulement un Africain sur 160 à accès à Internet, contre une
personne sur deux aux Etats-Unis. Aussi, dans le continent africain, 3 % des
familles possèdent des ordinateurs, contre 85 % en Amérique du Nord. La
pénétration d’Internet parmi les populations de l’Afrique de l’Ouest va de 0,1 %
en Centrafrique, à 3,8 % au Niger et au Togo. Au rythme actuel du développement,
il faudra à l’Afrique, entre 15 à 225 ans pour arriver au même niveau que
l’Amérique du Nord en matière de TIC, a aussi indiqué le conférencier.
Parlant des problèmes qui militent contre le développement rapide des TIC en
Afrique, il a cité les coûts élevés des équipements et de l’accès à Internet,
les infrastructures en nombre limité, le manque de politiques cohérentes, la
résistance au changement et aux barrières culturelles.
Le conférencier n’a pas manqué de formuler plusieurs recommandations, portant,
entre autres, sur la nécessité pour chaque pays d’avoir un programme national,
de mettre sur pied des Agences Rurales de Développement Communautaire, de
rationaliser la formulation et de mettre en œuvre des politiques qui encouragent
la fabrication sur place d’ordinateurs à faible coût.
Décidée l’année dernière, lors de la réunion des ministres de l’Education, la
rencontre ministérielle, qui a débuté officiellement hier, a plusieurs
objectifs. Il s’agit, notamment, de promouvoir l’utilisation des TIC dans le
secteur de l’Education, en établissant les limites de l’enseignement
traditionnel à l’école ou sur les campus.
L’objectif visé est de répondre à une demande croissante et d’offrir, à un prix
raisonnable, une éducation de qualité, plaider en faveur de méthodes
alternatives d’enseignement basées sur les TIC et favoriser l’échange
d’expériences entre pays africains sur leur utilisation dans l’Education.
APS
(Source : Le Soleil 29 juillet 2004)