Indemnisation de Snedai : Birahime Seck dénonce l’opacité
jeudi 19 mai 2016
Birahime Seck, membre du Forum civil, filiale de Transparency International, a tenu à faire connaître son indignation quant au règlement du contentieux de l’Etat du Sénégal avec Snedai. Sa première réaction après l’annonce du paiement de 12 milliards à l’homme d’affaires ivoirien, a été que, « sans appel à concurrence, le contrat de concession pour la production de visas biométriques (origine de la fameuse indemnisation) est illégal. Car ne remplissant nullement les conditions d’une entente directe prévues par l’article 81 du code des marchés publics de 2011, applicable au moment de la signature dudit contrat de concession ».
Par ailleurs, pour lui, la production de visas biométriques n’était en rien une « extrême urgence ». En plus, il existe plusieurs prestataires en Afrique et dans le monde, capables de fournir ces services. La source n’est pas unique et ne pouvait justifier un marché de gré à gré.
Encore plus grave, estime le spécialiste en régulation des marchés, l’Etat du Sénégal a juste publié un simple communiqué « qui ne nous renseigne en rien sur la base de l’indemnisation de cette opération. Il doit nous édifier sur la nature des investissements, sur les tarifs proposés par l’entreprise de Bictogo pour la production de ces visas, sur les recettes perçues entre la date de commencement de la production de visas et la date de détaxation des visas ainsi que sur le nombre de ressortissants enregistrés ». Ce sont ces informations qui auraient pu permettre aux Sénégalais d’avoir une connaissance plus large sur la base de l’indemnisation. Et se faire une idée pour savoir si l’indemnisation des 12 milliards est justifiée ou pas.
Mohamed Guèye
(Source : Le Quotidien, 19 mai 2016)