Inauguration de la radio Wadr : La première caution de Wade à une station privée
jeudi 1er juin 2006
C’est parce qu’il n’y a point de développement sans dialogue que la West africa democracy radio (Wadr) investit les champs du respect des Droits de l’homme. Mais aussi de la construction de la paix et de sa consolidation dans des zones où la guerre a fait oublier aux hommes les mélodies de l’espoir. Cette fréquence, dont le lancement officiel a été présidé hier matin par le président sénégalais, Abdoulaye Wade se veut une radio à dessein communautaire. La Wadr a été portée sur les fonts baptismaux par Ong Open society institute for west Africa (Osiwa) qui fait de la promotion de la bonne gouvernance démocratique et du suivi des réformes socio-économiques, son cheval de bataille.
Et l’option, qui consiste à investir le paysage audiovisuel des pays de la Mamo river, notamment les deux Guinée, le Sénégal, la Sierra Leone et le Liberia, n’est pas un choix fortuit. En effet, longtemps meurtries par des guerres dont l’issue finale est le contrôle du pouvoir, les populations de pays comme le Liberia ou la Sierra Leone - dans leur majorité - n’ont pas accès à l’information. Ce constat, établi par les initiateurs de la West Africa democracy radio, pourrait surprendre dans un monde globalisé. Mais, toujours est-il que, selon eux, la diffusion de l’information n’épouse pas le niveau de compréhension de ces populations.
Ainsi, c’est pour amener un début de réponse à ces équations que la Wadr se propose de dialoguer avec les populations dans des langues qui leur sont accessibles. Mais aussi de centrer le dialogue autour de la préoccupation quotidienne de ces couches défavorisées. Et ce, dans le respect de l’éthique et de la déontologie inhérent à la bonne pratique du journalisme. D’autant plus que le parrainage par l’Osiwa de cette fréquence, qui s’arroge le titre de ‘l’Internet du pauvre’, pose le problème de l’objectivité et de la neutralité de l’organe dans la diffusion de l’information.
Un défi que la Rédactrice-en-chef de la Wadr, Nana Tanko, ne perd pas de vue. Mais elle rappelle à la raison ceux qui sont tentés de penser que le parrainage de l’Osiwa pourrait influer sur leur ligne éditoriale. L’objectif de la Wadr, rassure-t-elle, est de s’affranchir des contraintes économiques qui engendrent la corruption. Et ceci ne peut se faire sans une bonne assise dans l’espace médiatique, précise Mme Tanko. C’est dire que les initiateurs de la West africa democracy radio sont conscients des enjeux et de la nécessité d’exister en dehors de toutes entités financières.
Maïmouna Ndour FAYE
(Source : Wal Fadjri, 1er juin 2006)