Ile Maurice : Le pouvoir éclaboussé par un possible projet de cyber-espionnage
dimanche 3 juillet 2022
Une affaire politique sur fond d’un possible projet de cyber-espionnage éclabousse le pouvoir à Maurice ainsi que Mauritius Telecom, la société publique des télécommunications qui figure dans le « top dix » des opérateurs économiques de l’île. Son directeur général, Sherry Singh, a démissionné, jeudi 30 juin, au motif que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lui aurait demandé d’installer des équipements venant d’un pays étranger pour surveiller les activités et lire des messages des internautes entrant et sortant de Maurice.
Le directeur général de Mauritius Telecom a affirmé que c’est l’affaire de trop. Celle-là, a soutenu Sherry Singh, après sa démission « est contre l’intérêt des citoyens, du pays et de certains pays amis (... ). Je ne peux pas vendre mon pays », a-t-il asséné.
Des équipement de surveillance
Le patron de l’opérateur public des télécommunications affirme que le Premier ministre voulait autoriser un pays étranger à installer des équipements qui allait surveiller et décrypter le trafic internet entrant et sortant de Maurice. Le directeur général de Mauritius Telecom insiste que ce ne sont pas des affirmations « à la légère ».
Celles-ci sont d’autant plus retentissantes que jusqu’à tout récemment Sherry Singh était un homme influent dans l’entourage du pouvoir, très proche du Premier ministre. Pravind Jugnauth qui affirme, pour sa part, que son ancien ami « ment » et l’a invité à rapporter l’affaire à la police.
La population choquée
Une affaire largement répercutée dans les médias mauriciens, qui a choqué la population et l’opposition politique. L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam estime de son côté que « si c’est vrai, c’est de la haute trahison envers l’État ».
Abdoollah Earally
(Source : RFI, 3 juillet 2022)