« Chacun pourra enregistrer son site Internet sous dotAfrica (.Africa) avant la fin de l’année 2013 »
vendredi 1er mars 2013
Uniforum ZACR est l’opérateur du registre central de l’Afrique du Sud. En 2011, suite à un appel d’offre international, la Commission de l’Union Africaine
a sélectionné Uniforum ZACR pour être l’opérateur technique du registre continental dotAFRICA (.AFRICA), le premier nom de domaine de premier
niveau africain en cours d’accréditation par l’ICANN, l’organisation qui coordonne le système global d’Internet. Koffi Fabrice Djossou fait le point
sur le dossier.
Réseau Télécom Network : Expliquez
nous le projet « dotAFRICA (.AFRICA)
».
Koffi Fabrice Djossou : Lorsque vous utilisez
le Web ou envoyez un message email,
vous utilisez un nom de domaine.
Quand une entreprise ou une organisation
décide qu’elle veut une présence
sur Internet, il lui faut d’abord choisir
un nom de domaine, du coup le nom
de domaine est la clé de votre présence
sur Internet. Le dotCI (.CI) matérialise
la présence de la Cote d’Ivoire sur
internet et RESEAU TELECOM est
présent sur Internet avec www.reseautelecom.
com. Alors à l’image de la communauté
européenne qui a établi le dotEU
(.EU) et la communauté asiatique
pour le dotASIA (.ASIA), dotAFRICA
(.AFRICA) est proposé comme un nouveau
nom de domaine pour la promotion
des entreprises, des peuples et de la
culture de l’Afrique sur l’Internet sous
le leadership de l’Union africaine. dotAFRICA
(.AFRICA) servira de pilier
pour la mise en place d’une intégration
numérique africaine. La mise en oeuvre
de dotAFRICA aura une valeur ajoutée
à l’espace de noms de domaine comme
une expression reconnaissable qui va se
concentrer sur l’identité africaine et va
permettra de capter l’essence de la communauté
africaine. dotAFRICA (.AFRICA)
permettra d’étendre l’influence
commerciale de l’Afrique à travers Internet,
qui, du coup va donc devenir une
plateforme pour la croissance de l’entreprenariat
africain. Pour finir, dotAFRICA
(.AFRICA) va créer une identité
Internet nouvelle pour les entreprises
qui ont une présence régionale afin de
ne plus être confinées dans les limites
d’un pays. Je m’explique : une entreprise
comme MOOV (présente un peu
partout sur le continent africain) pourra
plus facilement être identifiée par www.
moov.africa, ce serait le même cas pour
Ecobank, la banque panafricaine avec
www.ecobank.africa, Rascom, le satellite
africain avec www.rascom.africa.
RTN : En quoi cela participera-t-il à
la lutte contre la spéculation observée
dans la réservation des noms de
domaines ?
KFD : Il est essentiel de comprendre
que le marché des noms de domaine
au niveau mondial obéit à régulation,
une coordination avec des acteurs ou
revendeurs agréés appelés communément
registraires accrédités qui servent
d’intermédiaires entre l’opérateur de registre
(qui fournit l’infrastructure technique)
et l’utilisateur final qui cherche
un nom de domaine pour les besoins de
site web. La spéculation observée dans
la réservation des noms de domaine en
Afrique est due à l’absence d’acteurs
agréés, situation qui rend le marché informel,
à la merci des spéculateurs dans
un esprit qui échappe à toute logique de
sécurisation et de protection des utilisateurs,
de moralisation du marché par un
encadrement des prix. Pour pallier à cet
état des choses, UNIFORUM ZACR,
appuyé par le comité panafricain de pilotage du dotAFRICA (.AFRICA),
travaille activement avec les parties prenantes
africaines ainsi que les agences
africaines de protection des droits de
propriété intellectuelle afin de mettre
en place le cadre légal ou juridique
nécessaire pour la protection des utilisateurs,
la mise en place des mesures
préventives de protection de droit des
marques, sans oublier les instruments
nécessaires permettant de lutter efficacement
contre l’enregistrement abusif
de noms de domaine (communément
appelé « cybersquatting »).
RTN : A quelle stade de la mise en
oeuvre du projet êtes vous ?
KFD : Le 12 avril-2012, sous le leadership
de l’Union africaine, nous avons deposé
le dossier de candidature officiel de
dotAFRICA à ICANN pour délégation
de l’extension continentale. Cette candidature,
suivie du support de l’Union africaine,
de la Commission économique
des Nations unies pour l’Afrique et de
tous les Etats africains, est soumise à une
évaluation qui prendra probablement fin
au cours du second semestre 2013. Autrement dit, chacun pourra enregistrer
son site web sous dotAFRICA (.AFRICA)
avant la fin de l’an 2013.
RTN : Quelles sont les actions que
vous avez déjà menez pour préparer le
déploiement effectif du projet ?
KFD : Tout en suivant de près le processus
d’évaluation de l’ICANN, nous
avons mis en place une stratégie de
lancement de l’extension du dotAFRICA.
Car, le succès du dotAFRICA serait
effectif pas seulement pour la délégation
mais aussi et surtout comment dotAFRICA
est adopté par la communauté
africaine et la communauté internationale
sur le long terme. Autrement dit,
comment promouvoir et vendre ce label
africain, comment permettre au milliard
de potentiels utilisateurs internet africains
d’être en ligne ? A l’ère de l’économie
numérique, par quel canal toutes
les parties prenantes (gouvernements,
secteur privé africain et société civile)
peuvent promouvoir le développement
socio-économique et établir une relation
à long terme avec un marché à fort
potentiel ? Développer, implémenter et mettre en place une stratégie de
lancement
durable s’avère crucial.
Cette stratégie de lancement détaillée
en concertation avec le comité panafricain
de pilotage est axée sur les segments
de marchés suivants :
- En premier lieu, les propriétaires de
marques deposes, africains et internationaux,
mais avec une priorité pour
les marques déposées en Afrique, - Ensuite, le marché économiquement
actif sur Internet ou en ligne
qui a besoin de nom de domaines
pour fournir des services, vendre des
produits et services et fournir des
informations via Internet - Et enfin l’utilsateur final ou le
consommateur final qui constitue
la plus grosse part de marché : cette
masse utilise Internet pour accéder
aux services en ligne, acheter des
produits en ligne et rechercher des
informations des vendeurs.
Nous ne pourrons donc clamer le succès
du dotAFRICA que si nous sommes
capables d’atteindre durablement ces
3 segments.
RTN : Un dernier mot ?
KFD : Juste un appel à action : que
chaque africain, chaque entreprise africaine
adopte et réserve son nom de domaine
dotAFRICA (.AFRICA) afin de
- S’identifier avec le continent africain
- Brandir sa marque et son engagement
pour le développement et la
croissance de l’Afrique - Etendre son empreinte et influence
dans la région - Etablir une destination pour les
produits, les services et l’information
spécifiquement africains - Sécuriser et protéger son droit de
propriété intellectuelle - Participer enfin à la renaissance africaine
en ligne - Minimiser les risques des spéculateurs
et gagner en avantage compétitif
Enfin, il est temps que l’Afrique dans sa
diversité parle d’une voix unifiée au reste
du monde. dotAFRICA est la plateforme
idéale pour faciliter l’innovation,
et la promotion du développement socio
économique sur le continent. Pour plus
d’informations, visitez http://africainonespace.
org.
(Source : Réseau Télécom Network, n° 60, février 2013)