OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Mai 2020 > Identité numérique : “L’état d’esprit doit être là avant l’état des lieux”

Identité numérique : “L’état d’esprit doit être là avant l’état des lieux”

lundi 4 mai 2020

Portrait/Entretien

Faire comprendre ce qu’est l’identité numérique et ses apports pour le continent est l’objectif du mouvement ID4Africa. Pour évoquer une nouvelle fois ce thème, l’ONG tiendra sa 6ème réunion annuelle à Marrakech (Maroc) en Octobre 2020. En amont de cette rencontre, Dr Joseph Atick, président exécutif de ID4Africa, a répondu aux questions de CIO Mag.

CIO Mag : Si vous deviez donner une définition de l’identité numérique, quelle serait-elle ?

Joseph Atick : Il y a plusieurs définitions de l’identité numérique, selon le point de vue où l’on se place. Nous avons choisi d’opter pour une définition opérationnelle car, in fine, ce qui va compter, c’est ce que l’on peut fournir aux citoyens. Ainsi, nous envisageons l’identité numérique comme une représentation informatique qui permet à un individu de prouver sans ambiguïté et d’une façon sécurisé ce qu’il est, afin de faire valoir ses droits et recevoir des services, dans un système numérique.

La première pierre, c’est une représentation informatique qui donne à un individu unique un droit d’accès dans un contexte numérique. Mais une fois ceci posé, il faut bien comprendre que l’identité numérique évolue. Il y a plusieurs genres d’identités et plusieurs acteurs qui sont habilités à donner ces identités. Il y a d’abord l’identité régalienne. C’est un droit, l’Etat est obligé de fournir cette identité aux citoyens. Cette identité de base donne ensuite aux autres acteurs sectoriels la capacité de fournir d’autres types d’identités.

Prenons un exemple : un gouvernement décide de fournir aux citoyens des cartes d’identité sécurisées et numériques. La personne a ainsi une attestation officielle de son unicité et de son existence. Avec ceci, elle est en mesure d’aller à la banque pour “construire” une identité numérique bancaire. En se basant sur l’identité de base, la banque peut ensuite choisir d’opter pour un autre mode d’authentification, par le selfie par exemple. Celui-ci peut servir d’identifiant bancaire. Nous pouvons alors parler d’identité numérique dérivée. Et ceci peut être valable dans de nombreux domaines, comme l’assurance maladie par exemple… Pour résumer, il y a donc une multiplicité numérique de l’identité unique.

Quelle avantages offre l’identité numérique, sur le plan de la gouvernance et celui de l’inclusion économique ? En quoi est-ce un facteur de développement ?

Le potentiel de l’identité numérique est énorme et inépuisable. Prenons tout d’abord ce que nous avons appelé l’identité régalienne. La mise en place de la biométrie garantie l’unicité et est ainsi directement liée à la bonne gouvernance, la lutte contre la fraude électorale, la transparence. C’est donc un pilier de la démocratie, un droit pour les citoyens. Mais ce type d’identité ne suffit pas pour engendrer un développement économique. Elle est par contre la voie idéale pour arriver à un système d’identité numérique en direction des tiers.

Pour qu’il y ait développement économique, l’identité régalienne ne suffit pas. C’est là qu’entre en jeu l’identité numérique dérivée, qui, elle, va engendrer beaucoup d’innovations et se positionne comme un pilier de développement socio-économique. Grâce à celle-ci, les citoyens auront le pouvoir de faire valoir leurs droits et d’accéder à des services sans même être en contact avec une personne physique. L’accès sera beaucoup plus facile, en libérant les entraves à la prestation de services. Cela permet de couvrir une population d’une taille importante, grâce à des relais dont tout le monde peut disposer, comme le téléphone mobile ou des bornes dans les kiosques. C’est un lien entre les citoyens et les prestataires de services.

Quelles sont les problématiques liées au développement de l’identité numérique régalienne en Afrique ?

Dans les pays en développement, de nombreux citoyens n’ont pas d’état civil, la population n’est enregistrée nul part. Alors que fait-on ? Doit-on investir massivement pour donner à tout le monde un acte de naissance ? Ou sauter cette étape pour passer directement à l’enregistrement biométrique ? C’est tout l’objet du débat. De notre côté, nous penchons pour la seconde solution. Il est extrêmement coûteux de donner à un adulte un acte de naissance et cela nécessite de passer par la case Justice. L’état civil est important mais nous ne pouvons pas rater la 4e révolution industrielle en Afrique ! L’instrument biométrique est un raccourci pour développer l’identité régalienne. En parallèle, on peut continuer au fur et à mesure le recensement de la population afin de renforcer la fiabilité des données. Pour parvenir à l’inclusion, nous devons aller vite et l’objectif en Afrique, c’est d’arriver à une inclusion totale de la population. On ne peut pas laisser les gens de côté et aggraver le fossé, et ce, dans tous les domaines.

L’introduction de la biométrie nécessite elle aussi des préalables en ce qu’elle induit l’enrôlement d’une population importante. Les fonctionnaires doivent avoir certaines connaissances. Il faut aussi travailler sur l’équité des genres. Les femmes, les personnes en situation de handicap, les enfants doivent être habilités à accéder à cela. Il est donc nécessaire de mettre en place des centres d’enrôlement mobiles, afin d’accéder à tous les foyers, dans tous les villages. Nous devons avoir une inclusion totale car le numérique va envahir notre vie, et l’exclusion deviendra plus grave qu’avant.

Comment garantir la protection des données aux citoyens et se prémunir contre la cybercriminalité ?

Comment protéger les données et garantir ainsi la liberté des personnes ? Pour cela, il faut renforcer la capacité de contrôle à tous les niveaux et mettre en place des mécanismes juridiques. Nous pouvons protéger la vie privée par une “tokenisation”. Mon médecin n’a pas besoin de savoir ce que je fais du côté financier. Une fois que je suis enregistré dans le système de base, il n’y a plus besoin d’utiliser l’identité régalienne.

Pour garantir la protection des données, nous disposons des techniques. Elles ne manquent pas. Le problème, c’est la volonté politique. Ce n’est pas la technologie qui détermine la trajectoire, mais cette volonté politique. Il faut soulever les bonnes questions et s’interroger sur ce qu’il faut faire avant de lancer l’appel d’offre pour développer les technologies. Et pour développer cet écosystème numérique, cela demande un débat entre toutes les parties prenantes, qui ont des intérêts différents et sont parfois en conflit. On devient moderne quand on pense d’une façon moderne, l’état d’esprit doit être là avant l’état des lieux.

Propos recueillis par Camille DUBRUELH

(Source : CIO Mag, 4 mai 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4382/4773 Régulation des télécoms
  • 346/4773 Télécentres/Cybercentres
  • 3293/4773 Economie numérique
  • 1764/4773 Politique nationale
  • 4706/4773 Fintech
  • 558/4773 Noms de domaine
  • 1719/4773 Produits et services
  • 1460/4773 Faits divers/Contentieux
  • 808/4773 Nouveau site web
  • 4773/4773 Infrastructures
  • 1699/4773 TIC pour l’éducation
  • 182/4773 Recherche
  • 245/4773 Projet
  • 3195/4773 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1741/4773 Sonatel/Orange
  • 1590/4773 Licences de télécommunications
  • 264/4773 Sudatel/Expresso
  • 975/4773 Régulation des médias
  • 1256/4773 Applications
  • 1016/4773 Mouvements sociaux
  • 1580/4773 Données personnelles
  • 158/4773 Big Data/Données ouvertes
  • 591/4773 Mouvement consumériste
  • 361/4773 Médias
  • 646/4773 Appels internationaux entrants
  • 1810/4773 Formation
  • 94/4773 Logiciel libre
  • 1967/4773 Politiques africaines
  • 993/4773 Fiscalité
  • 166/4773 Art et culture
  • 572/4773 Genre
  • 1582/4773 Point de vue
  • 988/4773 Commerce électronique
  • 1571/4773 Manifestation
  • 314/4773 Presse en ligne
  • 125/4773 Piratage
  • 204/4773 Téléservices
  • 909/4773 Biométrie/Identité numérique
  • 302/4773 Environnement/Santé
  • 321/4773 Législation/Réglementation
  • 336/4773 Gouvernance
  • 1724/4773 Portrait/Entretien
  • 144/4773 Radio
  • 695/4773 TIC pour la santé
  • 271/4773 Propriété intellectuelle
  • 58/4773 Langues/Localisation
  • 1020/4773 Médias/Réseaux sociaux
  • 1988/4773 Téléphonie
  • 190/4773 Désengagement de l’Etat
  • 990/4773 Internet
  • 117/4773 Collectivités locales
  • 388/4773 Dédouanement électronique
  • 1045/4773 Usages et comportements
  • 1030/4773 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 552/4773 Audiovisuel
  • 2970/4773 Transformation digitale
  • 382/4773 Affaire Global Voice
  • 153/4773 Géomatique/Géolocalisation
  • 343/4773 Service universel
  • 662/4773 Sentel/Tigo
  • 176/4773 Vie politique
  • 1522/4773 Distinction/Nomination
  • 34/4773 Handicapés
  • 703/4773 Enseignement à distance
  • 714/4773 Contenus numériques
  • 584/4773 Gestion de l’ARTP
  • 179/4773 Radios communautaires
  • 1726/4773 Qualité de service
  • 425/4773 Privatisation/Libéralisation
  • 146/4773 SMSI
  • 481/4773 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2698/4773 Innovation/Entreprenariat
  • 1337/4773 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4773 Internet des objets
  • 170/4773 Free Sénégal
  • 402/4773 Intelligence artificielle
  • 195/4773 Editorial
  • 22/4773 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous