Gestion de leur agence : Les cadres de l’Artp réclament plus de transparence et d’autonomie
lundi 17 décembre 2012
« Ça suffit ! ». C’est le message que les cadres de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) lancent aux autorités politiques. Ils veulent laver l’image déjà ternie de leur institution souvent citée dans des affaires de scandales et de mal gouvernance.
Dans un contexte marqué par des scandales financiers et des actes de mal gouvernance qui ont défrayé la chronique au sein de leur institution ces dernières années, les cadres de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), regroupés dans une amicale, demandent plus de transparence dans la gestion de leur structure et davantage d’autonomie vis-à-vis des pouvoirs politiques. Ils l’ont exprimé samedi, autour d’une table ronde, sur le thème : « Autorité de régulation : indépendance, éthique et bonne gouvernance ». « Nous sommes appelés à mener des réflexions, en toutes responsabilité et objectivité, pour apporter des contributions sur tous les sujets touchant la vie de l’autorité et l’évolution des secteurs des télécommunications et des postes », a déclaré Ousmane Ndiaye, président de ladite amicale.
Pour M. Ndiaye, sans indépendance, une autorité de régulation n’a pas sa raison d’être. Mais, a-t-il expliqué, cette notion d’indépendance, dans la plupart du temps, est tributaire d’un contexte, d’un environnement donné et d’une volonté politique implicite ou explicite. « Notre institution a, à plusieurs fois, alimenté la rubrique des faits d’hivers dans la presse, avec des actes qui ne s’inscrivaient pas dans ses missions », a-t-il rappelé, avant de renchérir que l’indépendance ne saurait être envisagée que dans une ambiance de bonne gouvernance. L’Amicale des jeunes de l’Artp, si l’on en croit bien son président, cherche, à travers cette discussion, des outils pour garantir l’indépendance des autorités de régulation, quel que soit le secteur d’activités, dans une ambiance respectueuse des principes de bonne gouvernance et des règles d’éthique.
Venu représenter le Premier ministre, Abdoulatif Coulibaly, ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance et porte-parole du gouvernement, remarque que le thème choisi s’inscrit en droite ligne dans la politique du gouvernement et dans la vision du chef de l’Etat, Macky Sall. « L’éthique doit être au cœur de toute action publique », a-t-il précisé, avant d’ajouter qu’il utilisera les résultats qui sortiront de cette table ronde pour la constitution de son ministère. Dans son intervention, Abou Lô, président de l’Artp, a d’abord encouragé l’amicale à poser, de façon courageuse, les vraies questions et d’accepter un débat objectif. « Je suis profondément convaincu que votre souhait est d’apporter votre contribution au processus de développement économique et social du Sénégal », a-t-il lancé aux cadres. M. Lô a déclaré que les recommandations issues des débats permettront d’améliorer, de façon sensible, le fonctionnement des autorités de régulation de manière générale.
Ndiol Maka Seck
(Source : Le Soleil, 17 décembre 2012)