Les femmes n’accèdent pas au même titre que les hommes aux Technologies de l’information et de la communication (Tic). Cette disparité doit être surmontée et les médias sont appelés à jouer leur rôle en sensibilisant les populations sur les politiques de genre.
« Nous voulons faire en sorte que les politiques des Technologies, de l’information et de la communication (Tic) prennent en compte les questions de genre » en perspective du Sommet mondial de la société de l’information qui aura lieu à Tunis en novembre 2005. C’est le vœu de Mme Marie-Hélène Mottin Sylla, responsable d’équipe de « Environnement et développement synergie genre et développement » (Enda-synfev), qui souhaite que les Tic soient accessibles à la femme et à l’homme. Mme Sylla s’exprimait au cours de l’atelier sur les « Politiques de genre dans la société de l’information : rôle des communicateurs », qui avait réuni une vingtaine de jeunes reporters de la radio et presse écrite à l’Ecopole ouest-africaine Jacques Bugnicourt.
Pour éviter cette disparité, la responsable de Enda-synfev pense que les femmes doivent être mieux outillées. Autrement dit, bénéficier d’une formation qui permet de réduire le gap entre l’homme et la femme en ce qui concerne l’accès aux Tic. En effet, n’étant ni scolarisées ni alphabétisées, les hommes ont tendance à leur damer le pion du fait de leurs capacités à manier et à maîtriser ces nouvelles techniques de l’information. Selon Marie-Hélène, à l’école primaire, il y a autant de filles que de garçons. Malheureusement, cette tendance change à mesure que les études sont plus poussées. Au point qu’à l’université, a-t-elle ajouté, on ne retrouve que 3 % de filles dans les amphithéâtres.
Une étude menée par Enda indique que 98 % de ceux qui fréquentent les cyber à l’université sont des hommes. C’est pourquoi, les organisations de femmes se sont battues pour implanter un cyber à la Cité des filles de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il s’y ajoute les stéréotypes qui ne font que renforcer les inégalités dans les relations genres, à en croire Mme Oumoul Khaïry Niang, anthropologue. Ce qui suscite des craintes chez les organisations de femmes, qui soutiennent que les femmes risquent de ne pas faire partie de ceux qui vont faire la société de l’information.
C’est pourquoi, elle pense que les médias ont un rôle « important » à jouer dans la prise en compte du genre dans les politiques de Tic. Cela, en perspective du Sommet mondial sur la société de l’information, prévue à Tunis en 2005. Tel était l’objectif de l’atelier de formation organisé par Enda-synfev, le réseau genre et Tic, et la Convention des jeunes reporters du Sénégal, avec le soutien de Open society initiative for West Africa (Osiwa). Ces assises visent à leur donner l’information nécessaire afin qu’ils soient outillés pour traiter les politiques de genre dans la société de l’information et sensibiliser les populations.
Oumou Khairy DIAKHATE
(Source : Le Quotidien, 29 novemebre 2004)