OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Octobre 2016 > Free Basics de Facebook : une prison numérique pour les Africains ?

Free Basics de Facebook : une prison numérique pour les Africains ?

lundi 10 octobre 2016

Fracture numérique/Solidarité numérique

Critiquée et rejetée de toutes parts, l’initiative Free Basics de Facebook est accueillie à bras ouverts par les gouvernements africains. Approchée par Forbes Afrique, Julie Owono est responsable du Bureau Afrique d’Internet Sans Frontières et avocate au barreau de Paris. Elle met en garde contre les dangers pour le continent d’une initiative aux apparences philanthropiques.

Une philantropie apparente

Facebook ne cesse d’étendre sa toile sur le continent africain, grâce notamment à son initiative dénommée Free Basics. Le projet Free Basics de Facebook vise officiellement à fournir au plus défavorisés un accès gratuit et illimité à internet. Dans les faits, Free Basics se présente sous la forme d’une application qui permet de se connecter gratuitement à des services tels que Facebook, Google Search ou encore Wikipedia. Interrogée sur le sujet, la responsable Afrique d’Internet sans Frontière, Julie Owono, met en garde contre une offre « philantropique en apparence ».

Pour elle Free Basics porte un nom trompeur car il ne s’agit pas d’un internet gratuit : « Facebook ne propose pas un accès gratuit à Internet, c’est à dire l’ensemble du savoir constitué à ce jour par l’humanité et ses nouvelles possibilités de transformation, notamment en valeur d’usage, financière ou symboliques, mais uniquement à Facebook et les quelques sites « de base » que Facebook a présélectionnés ».

Le slogan de gratuité de Free Basics peut également être remis en question. A ce propos Julie Owono précise : « Si vous recevez un service gratuitement, c’est que vous êtes le produit principal de l’échange ». Les entreprises de l’internet cherchent à collecter les données personnelles des utilisateurs. Ces données elles peuvent ensuite les revendre. Parlant des données personnelles Julie Owono ajoute : « Dans le monde de la nouvelle économie, c’est cela le nouveau pétrole ».

En Inde, Free Basics a suscité une levée de bouclier de la part de nombreux experts. Soixante-quatre professeurs des plus grandes écoles d’informatique ont adressé une lettre au gouvernement indien qui a finalement renoncé à soutenir le programme.

Et pourtant sur le continent africain, Free Basics avance comme dans du beurre, ne rencontrant ni critique ni résistance, ce que déplore Julie Owono : « L’Inde est un pays dans lequel seulement 135 millions de personnes sont connectées pour une population totale de 1,25 milliards, soit un peu de 10%. Concernant les pays africains, une initiative controversée définie comme mauvaise pour les pauvres d’Inde peut-elle être meilleure pour les pauvres d’Afrique ? » s’interroge-t-elle.

Free Basics disponible dans 37 pays africains

Les gouvernements africains semblent sourds à ces avertissements, et Free Basics est déjà disponible dans 37 des 53 pays d’Afrique. Une telle ignorance des enjeux de l’internet pourrait mettre en danger les possibilités de développement du continent : « Je pense que les termes du débat que cette initiative a posé en Inde sont les mêmes pour l’Afrique. Les enjeux de la nouvelle économie en Afrique sont peut-être plus importants pour ce continent. Le contrôle des ressources de la nouvelle économie aujourd’hui induira peut être le contrôle des ressources matérielles, devenues demain des auxiliaires de cette nouvelle économie » argumente Julie Owono.

Le danger serait justement cette possibilité donnée à une firme étrangère de contrôler ce que la population africaine peut voir ou ne peut pas voir sur internet. En outre cette même entité dispose d’un accès sans entraves l’ensemble des données personnelles de la population. Pour Julie Owono, ouvrir l’Afrique à Free Basics « est une décision aux conséquences importantes dont les gouvernements doivent saisir les enjeux, comme l’a fait le gouvernement indien ».

Saisir les enjeux

Selon Julie Owono, les gouvernants africains pâtissent d’une incompréhension des enjeux profonds de l’économie numérique : « Les État ont besoin de mieux comprendre les enjeux liés à la nouvelle économie, à mieux comprendre les intérêts non apparents de cette économie. Il faut qu’ils comprennent bien les pans entiers de souveraineté qu’ils concèdent en livrant gratuitement les données personnelles de leurs populations. Ils doivent aussi mieux s’intéresser aux enjeux qui concernent la démocratisation de l’accès à Internet à un coût raisonnable pour leurs populations ».

Plutôt que des services parcellaires tels que Free Basics de Facebook, l’Afrique gagnerait à offrir un véritable accès universel à l’internet : « C’est cet accès à la totalité des possibilités du réseau qui favorise la création de richesse. Si vous n’avez que Facebook à offrir à votre population, c’est le contraire qui se passe, vous devenez les produits qui enrichissent d’autres », conclut Julie Owono.

Patrick Nelle

(Source : Forbes Afrique, 6 octobre 2016)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2423/2591 Régulation des télécoms
  • 195/2591 Télécentres/Cybercentres
  • 1750/2591 Economie numérique
  • 895/2591 Politique nationale
  • 2591/2591 Fintech
  • 284/2591 Noms de domaine
  • 951/2591 Produits et services
  • 785/2591 Faits divers/Contentieux
  • 413/2591 Nouveau site web
  • 2515/2591 Infrastructures
  • 901/2591 TIC pour l’éducation
  • 103/2591 Recherche
  • 134/2591 Projet
  • 1583/2591 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 955/2591 Sonatel/Orange
  • 919/2591 Licences de télécommunications
  • 142/2591 Sudatel/Expresso
  • 528/2591 Régulation des médias
  • 691/2591 Applications
  • 563/2591 Mouvements sociaux
  • 864/2591 Données personnelles
  • 66/2591 Big Data/Données ouvertes
  • 332/2591 Mouvement consumériste
  • 190/2591 Médias
  • 345/2591 Appels internationaux entrants
  • 862/2591 Formation
  • 64/2591 Logiciel libre
  • 967/2591 Politiques africaines
  • 522/2591 Fiscalité
  • 92/2591 Art et culture
  • 325/2591 Genre
  • 838/2591 Point de vue
  • 578/2591 Commerce électronique
  • 799/2591 Manifestation
  • 175/2591 Presse en ligne
  • 66/2591 Piratage
  • 113/2591 Téléservices
  • 502/2591 Biométrie/Identité numérique
  • 167/2591 Environnement/Santé
  • 185/2591 Législation/Réglementation
  • 193/2591 Gouvernance
  • 948/2591 Portrait/Entretien
  • 79/2591 Radio
  • 380/2591 TIC pour la santé
  • 152/2591 Propriété intellectuelle
  • 30/2591 Langues/Localisation
  • 553/2591 Médias/Réseaux sociaux
  • 1038/2591 Téléphonie
  • 107/2591 Désengagement de l’Etat
  • 541/2591 Internet
  • 61/2591 Collectivités locales
  • 204/2591 Dédouanement électronique
  • 570/2591 Usages et comportements
  • 564/2591 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 315/2591 Audiovisuel
  • 1612/2591 Transformation digitale
  • 208/2591 Affaire Global Voice
  • 86/2591 Géomatique/Géolocalisation
  • 168/2591 Service universel
  • 368/2591 Sentel/Tigo
  • 94/2591 Vie politique
  • 808/2591 Distinction/Nomination
  • 17/2591 Handicapés
  • 404/2591 Enseignement à distance
  • 377/2591 Contenus numériques
  • 332/2591 Gestion de l’ARTP
  • 93/2591 Radios communautaires
  • 926/2591 Qualité de service
  • 237/2591 Privatisation/Libéralisation
  • 80/2591 SMSI
  • 246/2591 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1479/2591 Innovation/Entreprenariat
  • 732/2591 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 28/2591 Internet des objets
  • 90/2591 Free Sénégal
  • 207/2591 Intelligence artificielle
  • 115/2591 Editorial
  • 11/2591 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous