Franck Maubert, Digital Satellite Television : Un bouquet anglophone à la conquête du Sénégal
mercredi 24 décembre 2003
« La technologie digital satellite television (Dstv) transmise par des fibres optiques et des satellites, permet de conserver une qualité d’image cristalline et de son égale à celle d’un Cd (Compact disque) ». C’est en ces termes que M. Franck Maubert, directeur général de Multichoice à Dakar, a annoncé le lancement du nouveau bouquet audiovisuel dénommé Dstv. Contrairement l’analogique qui connaît des pertes de puissance lors de son transport via les airs notamment, explique le directeur général. Mais au-delà de cette performance technologique, M. Franck Maubert signale que Multichoice « offre, à travers le produit Dstv, une convivialité certaine aux spectateurs ». Car, soutient-il, « Dstv peut être connecté sur plusieurs télévisions dans la maison d’un particulier et le décodeur Dv1 double tuner permet de visionner, indépendamment de deux chaînes distinctes du bouquet, sur deux téléviseurs distincts du même décodeur avec une seule carte et un seul abonnement ».
Pour le Directeur général, « Multichoice est la première société à développer et à commercialiser ce produit en Afrique ». Mais pour recevoir les chaînes Dstv, il faut disposer d’un équipement qui comprend un décodeur numérique Multichoice Dsd 910 ou un Dv1, une parabole de 90 cm avec un Lnb (Low noise booster) en bande Ku, une carte à puce ou Smart card multichoice Irdeto version 2 bande Ku Africa, explique M. Maubert.
Le Dstv de Multichoice comprend un bouquet anglophone de 33 chaînes plus une chaîne italienne accompagnées de 28 chaînes audio, un bouquet en langue portugaise de 6 chaînes de télévision dont Tv Globo, un bouquet en langue hindi de 3 chaînes et un bouquet en langue française de 4 chaînes de télévisions qui sont Tv5, Canal + Horizons, Lci, Tf6, et une radio (Rfi). Pour M. Maubert, « certaines chaînes reflètent la culture et le mode vie des populations. C’est le cas de la South African Broadcasting Corporation (Saba), une chaîne d’information et de divertissement qui transcende les barrières linguistiques et les cultures ». Ce qui commande l’action de Multichoice, à en croire à son représentant à Dakar, c’est « l’impératif numérique défini par le Millenium Africa Recovery Plan (Map) du président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeky, qui a identifié comme priorité les investissements du secteur de l’information et des communications comme une priorité du Nepad, à travers un pont technologique qui va relier les régions les plus éloignées, réduisant les inégalités ». Avant d’ajouter que la prépondérance de l’anglais ne serait pas un handicap dans le développement commercial de Multichoice au Sénégal. Car « la société offre des services qu’on ne retrouve pas dans le marché », se satisfait-il. D’ailleurs, il indique que pour suivre un match de football ou écouter de la musique et même certains films, comme les films indiens que les Sénégalais aime tant, ne nécessite pas forcément la compréhension de la langue. M. Franck Maubert indique que l’installation de son entreprise pourrait participer à diffusion de la culture sénégalaise quand les producteurs offriront de meilleurs produits. D’après l’étude qu’elle a réalisée, Multichoice espère accrocher « 1500 à 2000 » sénégalais prêts s’abonner à Dstv. Dans les cinq ans à venir, Multichoice Africa compte rester dans une dynamique d’innovation. Les bandes passantes à haut débit deviendront une marchandise capable de livrer des informations en plus grande quantité et plus rapidement d’un point à un autre, avec une réduction substantielle du coût.
C’est le groupe sud africain Mih quixw, en 1986, a procédé au lancement de la première plate-forme télévisuelle, en dehors des États-Unis. En 1990, Multichoice Africa est cotée à la bourse de Johannesburg et 2000 c’est le lancement du satellite W4 Eutelsat.
Aujourd’hui, la société Multichoice couvre un marché de 49 pays, soit 1,6 million de téléspectateurs. Dstv assure la couverture du continent africain, du Cap au Caire, de Zanzibar à Dakar, assure M. Franck Maubert.
Moustapha BARRY
(Source : Wal Fadjri 24 décembre 2003)