Fonds de solidarité numérique : Près de 5 milliards en fumée
jeudi 29 octobre 2009
Le Fonds de solidarité numérique dont la gestion a été dénoncée mardi par son initiateur, le Président Abdoulaye Wade, est en voie de dissolution à Genève et son ex-secrétaire général, Alain Clerc, sous la menace d’une plainte. On en oublie que le FSN a été lancé en mars 2005 et offrait aux pays qui le souhaitent de verser « 1% du montant de leurs marchés relatifs aux technologies de l’information et de la communication pour lutter contre la fracture numérique dans les pays du Sud. Soutenu dès le départ par Rome, Paris et Tunis, il ne sera toutefois opérationnel qu’en 2006, selon Afrik.com qui précise que « 60% des collectes devaient être attribués aux projets provenant des pays moins avancés, 30% aux projets provenant des pays en développement, 10% à ceux des pays en transitions et développés ». Une idée brillante qui avait permis de collecter 7,8 millions d’Euros (plus de 5 milliards de FCFA). C’est justement l’utilisation faite de ces fonds qui pose problème, puisque 6 % seulement devaient servir aux dépenses administratives, alors qu’il s’est avéré que le Suisse Alain Clarc en a dépensé plus de 50 %. Scandaleux ! Pour rappel, le fossé numérique, tel qu’il a été présenté dans walfadjri du 13 avril 2005, cité par « Coopération, solidarité, développement », est alarmant. « En Afrique, il n’y a que 25 téléphones pour 1 000 habitants, contre 673 aux États-Unis. Alors que l’Afrique compte 9,7 % de la population mondiale, les internautes africains ne représentent que 1,1 % sur le web. 97 % des sites Internet se créent dans les pays développés, l’Afrique ne générant que 0,4 % du contenu de la toile. De même, l’Afrique ne dispose que de trois serveurs Internet pour dix mille habitants, tandis que l’Asie en possède 37, l’Océanie 995, les Amériques 1 440 et l’Europe 2 293 », dit le journal sénégalais. Cette situation a certes évolué avec 1/3 des populations connectées grâce au mobile, mais les ordinateurs et l’internet restent encore largement cantonnés dans les couches nanties des villes.
Fara Sambe
(Source : Le Soleil, 29 octobre 2009)