Fonds de solidarité numérique : Me Wade accuse Alain Clerc de détournements
mercredi 28 octobre 2009
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade est très remonté contre Alain Clerc. Lors d’un point tenu hier, mardi 27 octobre, au Méridien Président, le Chef de l’Etat du Sénégal a accusé l’ancien directeur du Fonds de solidarité numérique (Fsn) de détournements de fonds sociaux et de fautes graves de gestion. Une plainte serait même suspendue sur la tête du Suisse.
‘’Le Fonds n’a pas réussi. Parce que Alain Clerc a dépensé les cotisations que nous avions données dans des voyages’’, dénonce le président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade qui chiffre le montant à 9,6 millions de F Suisse, 7,6 millions d’euros (plus de 4 milliards F. Cfa).
Tout cet argent serait utilisé selon le Chef de l’Etat du Sénégal dans des dépenses de fonctionnement. Or, selon Me Wade, ces dépenses ne devraient pas dépasser 6 % du budget.
‘’Nous avons constaté des faits graves dans la gestion du Fonds. Certains ont parlé de mauvaise gestion. Pour moi, c’est des détournements de fonds sociaux. Nous avons relevé des usurpations de droits de propriété intellectuelle’’, a-t-il encore martelé, lors d’un face à face avec la presse.
Pourtant, les décisions de Bamako avaient clairement indiqué à M. Clerc d’arrêter ses activités au sein du Fsn, souligne Me Wade. Malheureusement, ce dernier a continué à percevoir de l’argent au titre de Secrétaire général.
C’est pourquoi, l’assemblée générale a décidé de la dissolution du Fsn. Il a commis un avocat pour une éventuelle plainte contre le Suisse. Le Fsn attend juste la fourniture de certains dossiers administratifs. Un audit indépendant et financier est aussi lancé pour éclairer toutes les erreurs notamment celle d’orientation par rapport à la volonté de Me Wade qui se dit être le détenteur de la propriété intellectuelle pour avoir parlé pour la première en Suisse du Fonds de solidarité numérique.
Pour le Président de la République, “l’éducation de la masse en Afrique passe par l’utilisation de l’ordinateur“.
“Nous demandons des ordinateurs neufs et d’occasions“, mais s’empresse-t-il de préciser, “je veux des ordinateurs de moins de deux ans. Parce qu’il ne faut pas transformer l’Afrique en dépôtoire. Malheureusement le Sg était plutôt préoccupé par la recherche d’argent et non d’ordinateurs“.
Me Wade confie d’ailleurs que le Sénégal a déjà recyclé 30.000 ordinateurs. Mais qu’il demande 500 millions pour l’Afrique.
L’avenir du FSN ?
Tous les membres ont noté la mésaventure du fonds. Mais, ils ont demandé sa continuation. Pour mener à bien cette mission, Me Wade est désigné pour en assumer l’intérim. Dans quelles conditions ? Le Chef de l’Etat ne cache pas sa gêne. Parce que confie-t-il, “j’ai demandé aux Chefs d’Etat, par téléphone, de soutenir ce fonds. J’ai même reçu un prix international. Donc, il faut que je le mérite“.
C’est pourquoi, révèle-t-il, “nous allons préparer de nouveaux statuts pour éviter des interférences, parce que « je n’ai pas envie de déchirer mon titre de propriétaire intellectuel“.
Mieux, le Fsn va être domicilié en Afrique, parce que dira Me Wade, “je ne suis pas d’accord avec l’idée de remettre le Fsn au secrétaire général des Nations unies“.
Quant aux journalistes, plutôt préoccupés par l’affaire Alex Segura, ils n’ont pu soutiré mot de Me Wade qui s’est même énervé face à la récurrence de question et à tout bonnement “lever la séance“.
Abdoulaye Thiam
(Source : Sud Quotidien 28 octobre 2009)