Fondation du fonds de solidarité numérique : Un fils de Darou Salam revendique la paternité du prix attribué au président de la République
lundi 2 novembre 2009
Depuis Darou Salam où il se trouve pour les besoins de la 107e édition du Magal commémorant le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba qui se déroulera samedi prochain, Cheikh Anta Dia a du mal à mesurer le manque de reconnaissance de Me Abdoulaye Wade à son égard. Le chef de l’Etat a, en effet, organisé, la semaine dernière à Dakar, la conférence sur le Fonds de solidarité numérique (Fsn) à son insu. ‘Pourtant, je suis l’instigateur du prix du Fsn qu’on lui a attribué en mai 2007 à Genève’, soutient-il. Mieux, selon ce petit-fils de Mame Cheikh Anta Mbacké, c’est contre vents et marées que cette distinction lui a été décernée au détriment de Thabo Mbecki d’Afrique du Sud. Par devoir de reconnaisse à tous ces efforts consentis, ‘Wade se devait au moins de me faire parvenir une lettre de remerciement. Je ne demande ni plus ni moins. Mon statut de petit-fils de Borom Gawane me suffit largement. Dieu m’a octroyé de ses bienfaits et je n’ai besoin ni de place, encore moins de promotion de sa part’, précise-t-il Revenant sur la sortie au vitriol du président Wade contre le secrétaire exécutif de la Fondation, le coordonnateur de l’Association Digital solidarité link (Adsl, basée en Suisse), estime que l’histoire lui a donné raison. En effet, révèle-t-il, dans sa dernière correspondance sans suite adressée Me Wade le 30 juillet dernier, il exprimait ses vives inquiétudes face à l’agonie du Fonds de solidarité numérique. Mais se désole-t-il, les nombreux appels du pied au chef de l’Etat pour l’informer des malversations et détournements au sein de la Fondation n’ont pas été entendus. C’est pourquoi il remet en cause la crédibilité et l’honnêteté intellectuelle de l’entourage du président de la République qui, à son avis, ne lui donne pas la bonne information sur beaucoup de sujets.
Dans la même lancée, Cheikh Anta Dia accuse les conseillers de la présidence, les chanceliers et certains ministres du gouvernement d’être de connivence avec les pourfendeurs de Wade. ‘Les faucons du palais ont prôné la victoire du mal sur le bien’, fustige-t-il. Son courroux est exacerbé par les allégations qu’il juge gratuites du secrétaire exécutif de la fondation à l’endroit de Wade. Au contraire, il lui impute l’entière responsabilité des manquements ayant brisé cette noble initiative du chef de l’Etat. ‘Alain Clerc et Guy Olivier Segond ont récupéré mon initiative depuis la réunion du Conseil d’administration de la Fondation, le 24 novembre 2008 à Lyon, ce que j’ai tenté en vain de porter à votre connaissance’, mentionne-t-il dans la dernière lettre adressée à Me Wade. ‘Ce sont deux individus qui bénéficiaient de soldes faramineux et qui sont toujours entre deux avions et des hôtels de luxe, sur le dos d’Abdoulaye Wade’, regrette-t-il.
Cheikh Anta Dia entreprend de porter la lutte sur un autre front pour avoir gain de cause, mais s’abstient pour le moment de dévoiler ses stratégies. ‘Si une suite n’est pas donnée à mes préoccupations, après le magal de Darou Salam, je me ferai entendre’, prévient-il.
Abdoulaye Bamba Sall
(Source : Wal Fadjri, 2 novembre 2009)