OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Juillet 2018 > Fintech : quels effets sur l’économie réelle ?

Fintech : quels effets sur l’économie réelle ?

mercredi 4 juillet 2018

Fintech

Les fintechs tirent leur succès des contraintes locales et de l’essor du téléphone portable, mais le chemin est encore long pour parvenir à un véritable écosystème inclusif.

Le téléphone portable a changé la donne. Plus de 80 % des Africains en possèdent un. Et, grâce aux technologies numériques, le téléphone est devenu un porte-monnaie électronique. Aujourd’hui, la moitié des comptes de mobile money enregistrés dans le monde appartiennent à des Africains, soit 338 millions de comptes, selon le GSMA. Le M-Pesa, développé par l’opérateur de télécoms Safaricom dès 2007, qui a permis aux Kényans d’utiliser leur téléphone mobile pour transférer de l’argent, est devenu un cas d’école.

Les services financiers proposés sur mobile se sont étoffés. Le règlement des factures, des frais de scolarité, puis l’accès au crédit et l’épargne sont désormais proposés. Tous les opérateurs de télécoms s’y sont mis. Les banques ont sauté dans le train et les start-up fleurissent, près de 300 sur le continent. Ces dernières ont réussi à multiplier par quatre leurs levées de fonds entre 2015 et 2017, détaille Landry Djimpe, associé chez Innogence Consulting intervenant lors de la conférence « Quel avenir pour la fintech en Afrique ? », organisée le 21 juin par Inspir’Talks, au Medef.

L’inclusion financière

Pour expliquer cette effervescence autour de la fintech en Afrique, Valérie-Noëlle Kodjo Diop, responsable innovation Afrique à la Société générale, rappelle : « Il ne faut pas oublier une donnée du marché africain : 80 % des populations sont mal ou pas du tout bancarisées. » « En Afrique, les fintech se sont développées principalement du fait que le taux de bancarisation est extrêmement faible alors que le mobile est utilisé par tout le monde. Si l’inclusion financière s’était faite normalement, à travers les banques et les établissements financiers, ces solutions n’auraient pas vu le jour », commente Omar Cissé, PDG d’Intouch, une plateforme d’intégration des différents moyens de paiement. Or « la nécessité d’une inclusion financière est primordiale pour le développement africain », renchérit Valérie-Noëlle Kodjo Diop.

Grâce aux fintech, le mobile est devenu un formidable vecteur d’inclusion financière et sociale. Même sans infrastructures bancaires, au fin fond des campagnes, avec un téléphone mobile, il est possible de recevoir de l’argent, d’en verser, d’accéder à des services conçus pour répondre à des besoins spécifiques et dans tous les domaines, agriculture, santé, éducation...

« Les personnes le plus à même de comprendre les problématiques de ces populations non explorées par les banques traditionnelles sont justement ces jeunes pousses [start-up], de jeunes Africains et Africaines, qui développent leur expertise au service de ces populations », ajoute Valérie-Noëlle Kodjo Diop.

Omar Cissé raconte comment, avec sa plateforme Intouch, il a pu aller vers des gens qui faisaient des kilomètres pour recevoir ou déposer de l’argent. Aujourd’hui, ces kilomètres épargnés, c’est du temps de gagné, de la fatigue en moins, et un temps qui peut être consacré à des tâches productives. « Lorsque toutes les personnes non bancarisées seront reliées financièrement au reste du monde, l’impact sur l’économie mondiale sera énorme », s’enthousiasme Catherine Wines, cofondatrice de la société de transfert d’argent WorldRemit.

Accès au crédit

Autour du portefeuille mobile, les services se diversifient. Les solutions de crédit, inaccessibles jusqu’à peu pour la grande majorité des Africains, rencontrent un certain succès surtout en Afrique de l’Est. « Dans les années 1990, le micro-crédit a été popularisé par la Grameen Bank et son fondateur Muhammad Yunus. « Cependant, la portée de ces initiatives restait très locale alors que celle du portefeuille numérique et de ses services est aujourd’hui de loin supérieure », commente Landry Djimpe.

Par exemple, les clients d’EcoCash au Zimbabwe, de M-Shwari au Kenya et du portefeuille digital de MTN au Ghana peuvent demander de petits prêts personnels sur la base de leur historique de crédits personnels. « Au Kenya, les commerçants qui utilisent le service M-Pesa de Safaricom pour accepter des paiements peuvent demander un prêt aux petites entreprises allant jusqu’à 5 millions de shillings kényans (environ 53 000 dollars) par le biais d’un service appelé Kopo Kopo Kopo Grow. Plutôt que de déposer une garantie et de convenir d’un délai de remboursement fixe, le commerçant peut choisir quel pourcentage de ses ventes quotidiennes il souhaite allouer au remboursement », explique Catherine Wines.

L’autonomisation des femmes

Les femmes ont aussi bénéficié de ces nouvelles technologies. Elles reçoivent de l’argent directement sur leur téléphone mobile. « Une de nos clientes, Linda, vit au Royaume-Uni avec ses parents et son jeune frère, tandis que sa jeune sœur Jackie vit à Nairobi avec deux jeunes enfants. Jackie va à l’université, ce qu’elle ne pourrait pas faire sans le soutien de sa sœur au Royaume-Uni qui envoie de l’argent via WorldRemit, cet argent allant directement sur le compte M-Pesa de Jackie. Pour une jeune mère très occupée, le fait de recevoir immédiatement des sommes d’argent pour couvrir ses dépenses est plus que pratique : c’est une véritable évolution », se réjouit Catherine Wines.

Secteur informel

Ces technologies digitales donnent aussi une visibilité et font sortir de l’informel des pans entiers de la population africaine, absente des statistiques officielles. Près de la moitié des transferts d’argent via mobile émanerait du secteur informel. « Les outils qui se développent vont avoir un impact sur la structuration des économies, et permettre un meilleur contrôle de l’État et de l’économie globalement, commente Omar Cissé. Toutes les personnes qui travaillent dans l’informel utilisent ces nouvelles technologies au quotidien et, forcément, cela aura un impact important sur ce secteur informel. »

Selon le MIT (Massachusetts Institute of Technology), l’accès à l’argent mobile au Kenya a permis à 2 % de la population de sortir de la pauvreté et a encouragé la création d’entreprises individuelles, en particulier chez les femmes. Catherine Wines raconte ainsi l’histoire d’Alex et Neville qui ont pu créer une entreprise agricole au Kenya employant près de 50 personnes grâce aux transferts d’argent mobiles envoyés par leur mère travaillant au Royaume-Uni.

Sylvie Rantrua

(Source : Le Point Afrique, 4 juillet 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4397/4944 Régulation des télécoms
  • 353/4944 Télécentres/Cybercentres
  • 3196/4944 Economie numérique
  • 1649/4944 Politique nationale
  • 4944/4944 Fintech
  • 565/4944 Noms de domaine
  • 1747/4944 Produits et services
  • 1622/4944 Faits divers/Contentieux
  • 742/4944 Nouveau site web
  • 4883/4944 Infrastructures
  • 1698/4944 TIC pour l’éducation
  • 184/4944 Recherche
  • 248/4944 Projet
  • 3151/4944 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1775/4944 Sonatel/Orange
  • 1614/4944 Licences de télécommunications
  • 266/4944 Sudatel/Expresso
  • 978/4944 Régulation des médias
  • 1311/4944 Applications
  • 1038/4944 Mouvements sociaux
  • 1581/4944 Données personnelles
  • 142/4944 Big Data/Données ouvertes
  • 603/4944 Mouvement consumériste
  • 364/4944 Médias
  • 650/4944 Appels internationaux entrants
  • 1624/4944 Formation
  • 92/4944 Logiciel libre
  • 1927/4944 Politiques africaines
  • 961/4944 Fiscalité
  • 166/4944 Art et culture
  • 580/4944 Genre
  • 1467/4944 Point de vue
  • 1017/4944 Commerce électronique
  • 1472/4944 Manifestation
  • 318/4944 Presse en ligne
  • 126/4944 Piratage
  • 208/4944 Téléservices
  • 957/4944 Biométrie/Identité numérique
  • 314/4944 Environnement/Santé
  • 330/4944 Législation/Réglementation
  • 336/4944 Gouvernance
  • 1771/4944 Portrait/Entretien
  • 147/4944 Radio
  • 711/4944 TIC pour la santé
  • 271/4944 Propriété intellectuelle
  • 61/4944 Langues/Localisation
  • 1035/4944 Médias/Réseaux sociaux
  • 2001/4944 Téléphonie
  • 198/4944 Désengagement de l’Etat
  • 1008/4944 Internet
  • 121/4944 Collectivités locales
  • 408/4944 Dédouanement électronique
  • 1052/4944 Usages et comportements
  • 1059/4944 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 559/4944 Audiovisuel
  • 2993/4944 Transformation digitale
  • 382/4944 Affaire Global Voice
  • 155/4944 Géomatique/Géolocalisation
  • 312/4944 Service universel
  • 676/4944 Sentel/Tigo
  • 180/4944 Vie politique
  • 1523/4944 Distinction/Nomination
  • 35/4944 Handicapés
  • 725/4944 Enseignement à distance
  • 713/4944 Contenus numériques
  • 587/4944 Gestion de l’ARTP
  • 181/4944 Radios communautaires
  • 1700/4944 Qualité de service
  • 435/4944 Privatisation/Libéralisation
  • 133/4944 SMSI
  • 457/4944 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2731/4944 Innovation/Entreprenariat
  • 1356/4944 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4944 Internet des objets
  • 173/4944 Free Sénégal
  • 445/4944 Intelligence artificielle
  • 199/4944 Editorial
  • 22/4944 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous