Faveur accordée à France Télécom : Abdoulaye Diop évoque le pacte d’actionnariat de 1997
jeudi 16 avril 2009
Le ministre d’État, ministre de l’Economie et des finances, M. Abdoulaye Diop juge normal le fait que France Telecom ait été désignée prioritaire dans la vente d’une partie des parts de l’État dans la Sonatel. L’État va vendre 9% de ses actions et ce qui permettra à France Télécom de disposer de 52% des actions de la Sonatel et devenir l’actionnaire majoritaire. Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop a rappelé que « France Télécom est le partenaire qui a le plus d’actions au niveau de la Sonatel et le fait qu’elle veuille acheter une partie, ce n’est pas un élément nouveau ».
De toute manière a ajouté M. Diop, « depuis longtemps, on agite la question de la vente des actions mais, on ne peut pas vendre à tout le monde, des actions qui ne sont pas cotées en bourse ». Le ministre d’État a tenu à préciser que : « dans une société n’entre pas qui veut. Ce sont les actionnaires qui peuvent se vendre les actions entre eux sans problème, sans procédure particulière. Si vous voulez acheter des parts dans une société à laquelle vous n’êtes pas actionnaire, vous ne pouvez pas le faire tant qu’un actionnaire est intéressé ». Pour lui, celui-ci « a donc ce qu’on appelle un droit de préemption qui est un droit tout à fait légal dans tout les sociétés ».
Le ministre d’État, ministre de l’Economie et des finances fait savoir que : « ce droit de préemption réserve à l’un des actionnaires la priorité de la vente des actions ». Il estime par conséquent que « l’Etat ne s’est pas fait piéger en 1997 ». A l’époque, « ils n’ont fait que respecter les dispositions légales et un pacte d’actionnaire a été signé entre l’Etat et France Télécom. C’est tout à fait normal, si nous prenons la décision de vendre, de vendre d’abord aux actionnaires qui sont présents et à l’actionnaire qui a signé avec l’Etat du Sénégal en 1997 ce pacte d’actionnariat ».
Le ministre d’État assure que « les travailleurs continueront à avoir les mêmes droits en tant que travailleur ». Il a rappelé que parmi ces derniers, « il existe ceux qui bénéficient d’actions et je rappellerai que lors de la première privatisation en 1997 les travailleurs bénéficiaient de 10% des actions et d’après les actions qui nous sommes données, ils ont vendu plus de 5% ». Abdoulaye Diop ajoute que « La Sonatel est une société qui est régie par les lois et règlements, les codes de l’Ohada et d’autres dispositions légales et les travailleurs sont en cas de cause protégés ».
Le ministre de l’Economie et des finances estime que l’urgence pour la vente des parts de l’Etat dans les actions de Sonatel est que « tous les pays du monde et sans exception rencontrent des difficultés financières dues à la crise économique.
Chacun essaye de trouver les moyens pour continuer à financier ses activités ». A l’heure actuelle, ajoute M. Diop, « je me demande pourquoi garder des actions au niveau de la Sonatel qu’on peut vendre pour continuer à financier le développement économique et social du pays. On ne va pas arrêter tous les travaux en cours rien que pour respecter un soit-disant équilibre au niveau de la Sonatel.
Nous avons des besoins. Nous avons par exemple une autoroute à construire, des dettes à payer. Il faut préciser que je ne menace même pas sa survie avec la vente des actions, mais il ne faut pas pénaliser toutes les sociétés privées de ce pays. Il nous faut continuer à satisfaire le paiement de la dette intérieure. Je ne parle pas de la dette intérieure passée qui a été payée dans sa presque globalité. Je parle des dettes intérieurs qui vont continuer à venir ».
Selon le ministre d’État, les deux banques d’affaires qui ont été commises par l’Etat et France Télécom pour évaluer les actions Sonatel sont tombées sur une évaluation de 1562 milliards de F Cfa sur lesquels après avoir enlevé les dividendes de 174 milliards de FCfa. Il reste 1388 milliards de FCfa. Donc l’action Sonatel couterait à peu près 138 mille F Cfa ».
Il informe que l’État a négocié avec France Télécom en leur disant : « l’action Sonatel coute 138 mille F Cfa mais vous allez avoir une prime de contrôle qu’il faut payer et ils ont accepté d’ajouter 32% sur la prime de contrôle. Donc l’action, on l’a vendu 156 mille F Cfa contrairement au cour de la bouse sur le marché qui est de 117 mille F Cfa au moment où nous signions ».
Bakary Dabo
(Source : Sud Quotidien,16 avril 2009)