OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Septembre 2016 > Face aux coupures d’internet et à la suspension des réseaux sociaux, des (…)

Face aux coupures d’internet et à la suspension des réseaux sociaux, des Gabonais témoignent

mercredi 14 septembre 2016

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Depuis l’annonce contestée de la victoire d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle du 27 août et les violents heurts post-électoraux, l’accès à internet reste très perturbé au Gabon. Si la connexion est rétablie à certaines heures de la journée, les réseaux sociaux étaient quant à eux toujours inaccessibles mercredi 14 septembre.

Un blocage que n’a pas commenté et expliqué le gouvernement, silencieux sur le sujet. Seuls certains membres de l’entourage du président, sous couvert d’anonymat, ont justifié cette coupure, évoquant une mesure destinée à contrer « la propagation de rumeurs et l’organisation des pilleurs sur ces réseaux ».

En attendant un retour à la normale, comment les Gabonais, d’ordinaire très connectés, font-ils face ? Alors que certains s’organisent pour contourner la censure, d’autres font part de leur exaspération d’être coupés du monde la nuit tombée. Témoignage de trois jeunes Librevilllois, entre débrouille et black-out.

Césaire, étudiant à Libreville, 27 ans
« Peu avant la proclamation des résultats, des rumeurs affirmaient qu’internet allait être coupé, comme ce fut le cas au Congo-Brazzaville au moment de la présidentielle. Un ami informaticien m’a conseillé une série d’applications à installer sur mon téléphone portable pour déjouer la censure, au cas où, en utilisant des VPN [Réseau Privé Virtuel, qui permet de se connecter en protégeant son anonymat. En d’autres termes, les internautes s’expatrient virtuellement et contournent ainsi la censure en masquant leur localisation, NDLR].

Le jour où la coupure que l’on craignait est arrivée, j’ai lancé les applications installées. Mais comme internet était entièrement bloqué, ça ne fonctionnait pas. Nous avons passé près d’une semaine sans pouvoir y accéder.

Quand le gouvernement a appelé les Gabonais à retourner au travail, le lundi 5 septembre, internet est partiellement revenu en journée. Sauf Facebook, WhatsApp, Viber et d’autres réseaux, qui restaient inaccessibles. Mon ami informaticien m’a conseillé d’installer l’application mobile Cloud VPN, et au bout de quelques minutes, j’avais accès aux réseaux sociaux. L’astuce s’est ensuite rapidement répandue à Libreville…

Mais nous n’y avons accès qu’en journée : en ce moment, internet n’est disponible qu’à partir du petit matin, jusqu’à 18h. Le soir, toute connexion est impossible, même par VPN.

Pour les jeunes Gabonais, c’est vraiment pénible de vivre sans internet. Ont-ils oublié que nous vivons au XXIe siècle ? Nous avons l’habitude de communiquer par WhatsApp ou Facebook, surtout le soir en rentrant du travail ou de l’université. Nous sommes obligés de subir. »

Jeff, entrepreneur dans les nouvelles technologies à Libreville, 29 ans
« La coupure d’internet à 18h est embarrassante, il faut bien l’avouer. Internet est mon outil de travail, c’est donc un énorme handicap. Même en utilisant un VPN pour accéder aux réseaux sociaux bloqués, ce n’est pas optimal.

La très grande majorité de nos clients utilisent les réseaux sociaux, nous ne pouvons donc pas leur fournir un service adéquat. Le chiffre d’affaires de notre entreprise va sûrement en pâtir. Et si le blocage continue, nous pourrions être amenés à mettre des gens au chômage technique.

D’autant que les factures internet, elles, ne risquent pas d’arriver tronquées. Chaque mois, je paie 39 000 Francs CFA [59,46 euros] pour avoir un accès. La facture est doublée, puisque je paie aussi un abonnement pour ma ligne professionnelle.

J’ai adhéré au Parti démocratique gabonais [PDG, au pouvoir], mais je ne comprends pas cette mesure. Couper internet est une erreur, la censure n’a jamais été la solution, et elle aboutit à l’effet inverse : quand les gens parviennent à se connecter aux réseaux sociaux à l’aide de VPN, ils parlent. Cette mesure encourage les rumeurs et les amplifie. »

Marie*, étudiante à Libreville, 23 ans
« Je n’ai pas accès à internet sur mon téléphone depuis le lendemain de la proclamation des résultats. J’ai pu me connecter lundi quelques minutes, mais la connexion était très lente. Ces coupures nous pénalisent : il faut par exemple se déplacer pour envoyer ou recevoir un document. Même les virements Western Union sont compliqués.

Ce qui me pèse le plus au quotidien, c’est de devoir attendre le soir pour m’informer par la télévision et les chaînes internationales. Je n’ai plus accès aux informations sur mon téléphone. Pour moi qui suis habituée à être connectée, c’est assez difficile.

Il y a, cela dit, un côté positif. Avant qu’internet ne soit coupé, je recevais des SMS et des messages WhatsApp contenant des listes de personnes ayant soutenu Ali Bongo, appelés « les traîtres de la République ». Certains personnes ont pu se sentir menacées. Le seul côté positif, c’est peut-être d’avoir empêché certains actes de violences. »

* Les trois personnes contactées par téléphone n’ont pas souhaité donner leur nom de famille. Dans le cas de Marie, le prénom a été modifié.

Claire Rainfroy

(Source : Jeune Afrique, 14 septembre 2016)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2066/2230 Régulation des télécoms
  • 173/2230 Télécentres/Cybercentres
  • 1555/2230 Economie numérique
  • 832/2230 Politique nationale
  • 2230/2230 Fintech
  • 252/2230 Noms de domaine
  • 816/2230 Produits et services
  • 691/2230 Faits divers/Contentieux
  • 375/2230 Nouveau site web
  • 2148/2230 Infrastructures
  • 791/2230 TIC pour l’éducation
  • 100/2230 Recherche
  • 121/2230 Projet
  • 1392/2230 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 863/2230 Sonatel/Orange
  • 775/2230 Licences de télécommunications
  • 132/2230 Sudatel/Expresso
  • 465/2230 Régulation des médias
  • 600/2230 Applications
  • 494/2230 Mouvements sociaux
  • 776/2230 Données personnelles
  • 60/2230 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2230 Mouvement consumériste
  • 179/2230 Médias
  • 321/2230 Appels internationaux entrants
  • 693/2230 Formation
  • 48/2230 Logiciel libre
  • 842/2230 Politiques africaines
  • 407/2230 Fiscalité
  • 83/2230 Art et culture
  • 284/2230 Genre
  • 705/2230 Point de vue
  • 481/2230 Commerce électronique
  • 707/2230 Manifestation
  • 156/2230 Presse en ligne
  • 63/2230 Piratage
  • 102/2230 Téléservices
  • 422/2230 Biométrie/Identité numérique
  • 151/2230 Environnement/Santé
  • 155/2230 Législation/Réglementation
  • 167/2230 Gouvernance
  • 821/2230 Portrait/Entretien
  • 72/2230 Radio
  • 337/2230 TIC pour la santé
  • 133/2230 Propriété intellectuelle
  • 29/2230 Langues/Localisation
  • 509/2230 Médias/Réseaux sociaux
  • 918/2230 Téléphonie
  • 95/2230 Désengagement de l’Etat
  • 486/2230 Internet
  • 57/2230 Collectivités locales
  • 188/2230 Dédouanement électronique
  • 499/2230 Usages et comportements
  • 513/2230 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2230 Audiovisuel
  • 1352/2230 Transformation digitale
  • 192/2230 Affaire Global Voice
  • 75/2230 Géomatique/Géolocalisation
  • 149/2230 Service universel
  • 330/2230 Sentel/Tigo
  • 87/2230 Vie politique
  • 726/2230 Distinction/Nomination
  • 17/2230 Handicapés
  • 337/2230 Enseignement à distance
  • 320/2230 Contenus numériques
  • 294/2230 Gestion de l’ARTP
  • 89/2230 Radios communautaires
  • 801/2230 Qualité de service
  • 212/2230 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2230 SMSI
  • 224/2230 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1272/2230 Innovation/Entreprenariat
  • 657/2230 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2230 Internet des objets
  • 86/2230 Free Sénégal
  • 163/2230 Intelligence artificielle
  • 100/2230 Editorial
  • 18/2230 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous