Etat du Sénégal/Sentel : Les failles de la démarche du gouvernement mises à nu par un expert
dimanche 28 février 2010
Le gouvernement du Sénégal aurait perdu beaucoup de temps concernant les accords avec Sentel, semble dire le consultant et ingénieur électronicien de formation, spécialisé en télécommunication et ancien Directeur des Etudes de la Réglementation des Postes et des Télécommunications, Cheikh Tidiane Diongue.
En effet, invité, ce dimanche 28 février, à l’émission « Grand Jury » de la Rfm, il a indiqué : « ce que je trouve long, c’est que depuis 2001 cette affaire là ne soit pas conclue. D’abord, il y a des problèmes juridiques parce qu’on a retiré une licence par décret en 2001. Mais, je n’ai pas vu un autre décret même si c’est à titre transitoire qui autorise Sentel à continuer à exercer » a-t-il soutenu.
Il a expliqué que : « l’Etat a, effectivement, constaté, en 2001, la résiliation de la convention de concession par décret du point de vue de la légalité. Du point de vue de la légitimité, le Sénégal, à l’instar de la Côte d’Ivoire, de Nigéria, de la RCA, a exigé le paiement d’un ticket d’entrée ou de frais d’accès ». Pour lui, ce qui est gênant c’est que cela a duré 9 ans. C’est beaucoup trop long.
Parce que pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, le Nigéria, la RCA, les accords ont été conclus tout de suite. Mais pour notre pays, 9 ans c’est trop long.
Cheikh Tidiane Diongue de renseigner qu’il y avait à l’époque deux philosophies en matière d’attribution de licence de téléphonie mobile. La première voulait que l’on ne demande pas de ticket d’entrée en d’autres termes de frais d’accès au marché et en imposant par contre un programme d’investissement très lourd pour couvrir le territoire dans des délais très courts.
La deuxième, appliquée par d’autres pays à l’époque qui demandait un ticket d’entrée, imposait un programme d’investissement beaucoup moins important.
Le Membre de l’Union International des Télécommunications (UIT) est d’avis que le Sénégal aurait du demander des tickets d’entrée.
Papa Mamadou Diéry Diallo
(Source : Pressafrik, 28 février 2010)