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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Août 2019 > Entretien exclusif avec le Groupement des Fournisseurs d’Accès Internet au Tchad

Entretien exclusif avec le Groupement des Fournisseurs d’Accès Internet au Tchad

vendredi 2 août 2019

Portrait/Entretien

L’avènement des technologies de l’information et de la communication a ouvert la porte à plusieurs acteurs du secteur à apporter des solutions sur le plan de la distribution de l’internet ainsi que celui de l’installation et la maintenance réseaux, et du développement d’applications. Parmi ces acteurs l’on dénombre plusieurs entreprises notamment les fournisseurs d’accès internet (FAI).

Ces fournisseurs d’accès internet jouent aujourd’hui un rôle important dans le développement du secteur des TICs et la facilitation de connexion pour plusieurs utilisateurs individuels, entreprises ou institutions à travers des installations via la fibre optique et les boucle radios dans les villes et via le VSAT dans les zones reculées. Ces Entreprises sont presque toutes créées par des jeunes tchadiens qui ont répondu aux multiples appels des hautes autorités.

Depuis lors, le gouvernement avait mis en place deux régimes de licences afin de permettre à tous les acteurs d’évoluer dans le secteur sans conflit d’intérêt. La licence FAI la licence GSM dédié aux opérateurs de téléphonies mobile.

Mais en 2018 le gouvernement à travers le ministère des postes des nouvelles technologies de l’information et de la communication a décidé de vendre une licence FAI à la société de téléphonie mobile Tigo. Une vente qui a été dénoncée par les FAI qui se sont constitués en un groupement de défense d’intérêt.

Malgré des réunions et les pourparlers avec le ministère et l’ARCEP la multinationale Tigo a obtenu l’achat de la Licence FAI. Depuis lors les FAI se sentent menacé d’exercer au Tchad de l’extérieur et de l’intérieur. De l’extérieur, la fraude venant du Cameroun initiée par des jeune techniciens malgré les contrôles de l’ARCEP ont créé immédiatement de la concurrence déloyale envoyant ainsi en faillite certain de ces FAIs. De l’intérieur l’achat des licences FAI par des multinationales de téléphonie au même titre ces petites et moyennes entreprises ne pourront faire équité dans le marché du secteur.

Malgré leur apport dans l’économie et la prise en charge d’un nombre important des jeunes diplômés et la promotion de l’entrepreneuriat local, ces FAIs risquent de disparaitre à cause du climat des affaires hostiles auxquels ils font face.

Nous vous invitons à suivre l’entretien au complet que notre rédaction a réaliser avec M. Oumar Hamid Oumar Chargé de communication et Porte parole du groupement des FAIs au Tchad.

TWM : Monsieur Oumar Hamid bonjour, présentez-nous le Groupement des Fournisseurs d’accès internet au Tchad

Le groupement des fournisseurs d’accès internet et des Services à Valeurs Ajoutées du Tchad est un groupement d’intérêt économique constitué des FAIs déjà opérationnels sur le marché du secteur des TICs afin de défendre l’intérêt commun.

TWM : Pourquoi avoir créé un groupement ?

H.O : Nous avons créé le groupement pour fonder une force d’union et une voix commune afin de protéger nos intérêt, innover le secteur et même d’apporter nos contributions en vue d’accompagner le gouvernement dans sa politique numérique pour le développement du secteur, donc, du pays…Et surtout, afin de valoriser, identifier et promouvoir les compétences locales dans le domaine des TIC et surtout en télécoms.

TWM : Quelles sont les missions et les objectifs de votre groupement ?

H.O : Les missions et objectifs du groupement sont multiples, diverses et variables en fonction du temps : D’abord et avant tout, Faciliter l’accès à l’internet à la population et aux entreprises, bref à tous les consommateurs afin de leurs faciliter leur tâches quotidiennes et augmenter leurs productivités et leurs rentabilités.

Et puis, Apporter des contributions dans la réflexion des problèmes liés au secteur en vue d’accompagner le gouvernement dans sa politique numérique pour le développement du secteur.Défendre nos intérêts et protéger notre part de marché. Il s’agit aussi de Sensibiliser la population à l’utilisation de ces nouveaux outils et services a bon escient ; Accompagner les différentes entreprises à atteindre leurs objectifs par les facilités que nous leur offrons ; Promouvoir le secteur.

TWM : Quelles sont les sociétés membres de votre groupement et quelles sont les conditions d’adhésion ?

H.O : Les sociétés membre du groupement sont :AGBS ; Albidey net ; Chad Tech ; Chagra Telecom ; Focon-net Télécoms ; Global Tech ; Ilnet Telecom ; Manano Tel ; Miracle Telecoms ; Presta-bist Telcoms ; Reindos Technologies ; Sao Net Technologies ; Sotel Tchad ; T-REX net ; Ifotel ; 3Telecoms. Et les conditions d’adhésion sont :Être un fournisseur d’accès internet reconnu par le ministère de tutelle ; Payer les droits d’adhésion ; S’engager à être actif et à payer les cotisations mensuelles…

TWM : Quelles sont les actions que vous menez au sein du groupement ?

H.O : Bonne question ! L’évènement marquant les 20 ans de libéralisation du secteur télécom intervient dans un contexte très difficile pour les opérateurs tchadiens émergents dans le secteur comme les FAIs.

Les FAIs continuent à faire face à une piraterie organisée et généralisée venant des opérateurs camerounais. Et à cela vient s’ajouter la concurrence déloyale des opérateurs mobiles (Tigo et Airtel) qui contrairement aux dispositions légales fournissent au vu et au su de tout le monde l’internet fixe aux entreprises à travers des démarches commerciales visant à détourner tous les clients des FAIs pour les pousser ainsi vers porte de sortie du secteur. Les FAIs sont d’accord pour la concurrence saine et non pour une concurrence aveugle.

Tous ces agissements nous les avons portés à la connaissance de l’Autorité de Régularisation (ARCEP) à travers des mémorandums qui sont malheureusement restés sans suite. Nous étions obligés de saisir le Ministère, et en dépit des incompréhensions au départ dans notre démarche de survie avec l’arrivée du Ministre actuel le dialogue est rendu possible, le Ministre avait pris son temps pour analyser nos préoccupations et avait donné des consignes pour arriver à recadrer les uns et les autres à travers une convention tripartite (ARCEP, FAIs et les opérateurs mobiles) qui est en cours d’élaboration.

Au-delà de cette convention, le Ministre avait également promu prendre des mesures nécessaires devant permettre aux FAIs de mieux jouer leur rôle dans le développement du secteur maintenant ainsi leur contribution dans la chaine des valeurs. Nous espérons beaucoup de la mise en œuvre des ces dispositions pour pouvoir retrouver notre sérénité et nous consacrer au développement de nos activités respectives. Sans cela, les FAIs sont en voie de disparition.

Il est aussi opportun de rappeler en ce moment de célébration de 20 ans de libéralisation du secteur que l’objectif principal de libéralisation était de favoriser l’émergence des opérateurs locaux en vu de créer la richesse et absorber le chômage. Malheureusement 20 ans après, le constat est clair, de plus en plus le secteur reste une affaire des multinationales et les rares acteurs locaux cèdent progressivement la place. Une réflexion s’impose sur des mesures devant permettre aux rares acteurs locaux présents sur certains segments de pouvoir se développer sans risque de se voir perturber par les appétits sans limite du monde capitaliste.

Actuellement toutes nos actions sont focalisées sur la protection de notre part de marché, qui est celui de l’internet fixe et qui est envahi depuis plus de quatre (4) ans illégalement par les multinationales qui sont Tigo & Airtel et qui malgré tout continuent leur conquête en achetant gré-à-gré des licences FAI cette année, les même licence que les nôtre auprès du ministère de tutelle et de l’ARCEP sans aucun ménagement, ni des mesures accompagnatrices dans le but d’harmoniser le secteur afin de conserver l’existant que sont les FAIs face à cette concurrence quasi-déloyale.

L’autre fait marquant dans cette histoire est que ces opérateurs multinationales n’ont même pas besoin de ce part de marché sur lequel nous essayons d’évoluer si ce n’est dans l’objectif de faire disparaitre tous les FAIs comme se serait fait au Sénégal où environ seulement 9 mois après l’attribution des licences FAIs au opérateurs de téléphonies multinationales, tous les onze(11) FAIs nationaux auraient fermé leurs portes sauf un qui aurait semble-t-il payé 200.000.000 FCFA pour rester sur le marché donc dans la course.

Nous déplorons ces conditions dans lesquelles ces licences ont été attribuées gré-à-gré sans appels d’offre, ni aucun respect de procédure prévu par la loi, et sans même l’implication du ministère de commerce afin d’éviter les concurrences déloyales. L’autre fait humiliant est que ces opérateurs occupaient déjà une grande part de notre marché illégalement et pire encore, dans une impunité transparente.

TWM : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés en tant que FAI ?

H.O : Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés à savoir :Les taxes douanières 49% sur les matérielles télécoms

La rareté et Cherté des fréquences au niveau de l’Arcep 2.0000.000/an pour une bandepassante de 1 Mbps ; Cherté de licence de fourniture d’accès à internet simple 20.000.000 et global 50.000.000 pour 10 ans ; Cherté et indisponibilité d’électricité qui nous font dépenser d’importantes sommes pour les backups énergétique (groupes électrogènes, panneau solaire, batterie, ondulaires…), à laquelle nous sommes à 100% dépendants ;

Montée en puissance de fraude interne et venante du Cameroun : Les impôts ; La non exonération de la part du ministère des finances pour les start-up ; La non flexibilité de agents de l’Etat ; Ainsi nous déplorons la non compréhension de notre cause de lutte, la non volonté ou la peur d’agir, le silence et l’indifférence non comprise de certaines autorités supposées assainir et harmoniser le secteur. Et l’on se demande, aurait-il un « pot ou baril de vin » qui empêche toute action contre ces opérateurs ?

TWM : Le réseau de la fibre optique N’Djamena-Adré, Adré-Djinéna vient d’être lancé officiellement par le Président de la République, quelles perspectives envisagez-vous au sein du groupement ?

H.O : C’est une aubaine et nous remercions de tout cœur le chef de l’Etat et tous ceux qui ont contribué à sa réalisation ; Cependant il y’a beaucoup à faire pour la rendre stable. Pour que nous puisons jouir de cette aubaine, Il faut que nous ayons des clients afin d’acheter acheter de la bande passante car nos clients sont en train d’être récupérés par les opérateurs de téléphonies mobile et les fraudeurs camerounais.

TWM : Une Licence de FAI a été vendue à la Société Tigo, une action qui est décriée par votre groupement, la lutte est t- elle terminée ?

Cette lutte est loin d’être fini si ce n’est le désespoir et le manque des moyens efficaces. N’oublions pas que c’est la survie des FAI qui est en jeu dans cette histoire ; et c’est même d’ailleurs une question de sécurité nationale le fait de céder tout ce qui data (données ou internet) d’une nation à des opérateurs étrangers. Pourtant ces FAIs accompagnent le gouvernement dans sa politique de lutte contre le chômage en créant 302 emplois directs et environ 1500 emplois indirects impactant ainsi sur la vie sociale de milliers de familles tchadiennes.

TWM : Le Chef de l’Etat a visité le stand de votre groupement lors du Forum Tchad Numérique 2019, qu’avez-vous pu lui dire s’agissant du climat d’affaire pour les FAI au Tchad ?

H.O : Lors de la visite de son Excellence, nous avons pu lui faire savoir qu’il existe une quinzaine d’entreprises créées par des jeunes tchadiens en qui il a encré le rêve de créer , d’entreprendre, et d’oser, qui fournissent l’accès à internet au Tchad et que la survie de ces entreprises est menacée par l’entrée dans notre part de marché (celui de l’internet fixe) les opérateurs de téléphonies mobile Tigo et Airtel par les licences FAIs octroyées à Tigo, par la ministre sortante, dans le seule but de nous éliminer du marché de l’internet malgré les efforts considérables et encourageants qui sont en train d’être menés par le ministre actuel.

TWM : Si vous avez un mot à dire à l’endroit des autorités du secteur (Ministère des Postes, ARCEP) ça sera lequel ?

H.O : Ce qu’il faut vraiment que tout le monde comprenne c’est que, c’est en aidant les petites entreprises à grandir, que le chômage sera réduit, le PIB va augmenter, ainsi on peut espérer le développement et la souveraineté de la nation.

Nous aimerions qu’ils ou elles comprennent que nous ne sommes pas leurs ennemis, au nous avons même fait des études avec certains d’entre eux, La seule différence c’est que selon la volonté de Dieu, nos destins professionnel ont différent, nous gagnons nos pains dans le privé et eux dans le public. Nous souhaitons que tous sans exceptions puissions cultiver l’esprit du patriotisme avant tout. Et que nous prenions comme slogan « le mérite malgré tout »

TWM : Monsieur Oumar Hamid, merci.

(Source : Toumai Web Médias, 2 août 2019

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