Engagement d’une somme de 55 milliards USD pour connecter l’Afrique : L’industrie se montre déterminée à financer les TIC au Sommet Connecter l’Afrique
mercredi 31 octobre 2007
Le Sommet Connecter l’Afrique, qui s’est achevé hier, s’est engagé à investir une somme de plus de 55 milliards USD, avec le secteur des TIC comme fer de lance.
M. Paul Kagame, Président du Rwanda, a donné le ton dès le début en déclarant que « les investissements et le commerce - par opposition à l’aide et à la charité - doivent être les moteurs de la transformation de nos économies ». Il s’est prononcé en faveur d’un secteur dynamique des TIC pour connecter l’Afrique à la superautoroute mondiale de l’information et a poursuivi en expliquant que « pour faire cette révolution économique indispensable, nous devons nouer des relations productives entre les pouvoirs publics et les entreprises ».
Lors du Sommet Connecter l’Afrique, il a été décidé de porter à l’horizon 2012 les objectifs de connectivité en matière de TIC pour permettre la réalisation des grands Objectifs du Millénaire pour le développement (MDG) d’ici à 2015.
Des engagements ont été pris en vue d’interconnecter toutes les capitales et grandes villes africaines à l’infrastructure TIC large bande et de renforcer la connectivité avec le reste du monde à l’horizon 2012. D’ici à 2015, les services large bande et TIC seront étendus à l’ensemble des villages africains. Le Sommet prévoit également de répondre aux objectifs fixés par le Sommet mondial sur la société de l’information en ce qui concerne le renforcement des capacités, en créant un environnement propice aux investissements ainsi que des services d’administration publics en ligne.
Le rôle que jouent les pouvoirs publics en favorisant l’égalité des chances pour permettre à l’industrie d’être compétitive a été souligné. Il a été également décidé d’assurer l’harmonisation du cadre réglementaire afin de stimuler l’intégration transfrontières dans des projets de grande envergure. Le renforcement des capacités a été reconnu en tant que domaine essentiel pour la coopération entre toutes les parties prenantes.
L’Afrique ouvre ses portes aux TIC
Le secteur des communications mobiles en Afrique, comparé à n’importe quelle autre région du monde, a connu la croissance la plus rapide au cours des cinq dernières années et a progressé deux fois plus vite que le marché mondial. Les téléphones mobiles ont dépassé les lignes fixes en 2001 et l’on compte désormais près de sept téléphones mobiles pour une ligne téléphonique fixe, avec quelque 193 millions d’abonnés au téléphone mobile cellulaire en 2006. Ce chiffre devrait passer à plus de 270 millions d’abonnés d’ici à la fin de l’année en cours.
Soucieux de renforcer la révolution de la téléphonie mobile en Afrique, les opérateurs mobiles de l’Association GSM ont annoncé l’apport d’un montant de 50 milliards USD sous forme de nouveaux investissements au cours des cinq prochaines années afin d’élargir et de moderniser les réseaux du continent d’ici à 2012, de sorte que plus de 90% de la population serait desservie par des communications mobiles.
Le succès enregistré par la pénétration de la téléphonie mobile devrait maintenant avoir pour pendant la connectivité large bande en Afrique grâce à de nouveaux investissements envisagés pour l’infrastructure des TIC.
« L’Afrique est ouverte aux entreprises » a déclaré le Secrétaire général de l’UIT, Dr Hamadoun Touré. « Nous avons besoin que le secteur des TIC, en pleine expansion, investisse dans un marché dynamique, dans le cadre de partenariats avantageux pour tous ». Il a ajouté que la création de richesses était indispensable pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (MDG). En effet, « Ce nouvel investissement dans l’infrastructure des TIC débouchera sur de nouveaux emplois et sur une croissance économique générale » a déclaré M. Touré.
M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint, du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, en sa qualité de représentant du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, a déclaré que des méthodes novatrices étaient nécessaires pour étendre les TIC à la portée des coins les plus reculés du continent. Il a déclaré qu’il « était convaincu que, compte tenu de l’esprit d’entreprise qui anime le secteur privé du continent et grâce à la collaboration des partenaires internationaux, à l’appui de la communauté internationale mais aussi à l’engagement pris par les pouvoirs publics, la connectivité universelle en Afrique n’est plus une utopie ».
« Il ne s’agit pas d’un problème de technologie - la technologie est prête à se déployer » a déclaré M. Craig Barrett, Président d’Intel et de l’Alliance mondiale des Nations Unies pour les TIC au service du développement. « Il nous faut maintenant nous appuyer sur les priorités, les décisions et les politiques des pouvoirs publics pour stimuler la mise en oeuvre d’une infrastructure panafricaine. »
Engagements au niveau international en faveur des TIC
La Commission européenne a fait part de son appui aux réseaux transafricains pour faciliter l’interconnectivité. Un fonds d’affectation spéciale UE pour l’Afrique doté de quelque 100 millions d’euros sous forme de subventions et de quelque 260 millions d’euros sous forme de prêts a été créé conjointement avec la Banque européenne d’investissement et de 10 Etats membres de l’UE pour la période 2007-2008. Le fonds, qui sera réapprovisionné de manière substantielle à la fin de 2008, financera des projets transfrontières ou nationaux qui auront des retombées tant sur le plan régional que continental et comporteront un volet TIC. La Commission a également annoncé qu’elle verserait une contribution de six millions d’euros pour soutenir les initiatives prises par l’UIT dans le cadre de la réforme de la réglementation en Afrique.
Le groupe de la Banque mondiale a déclaré qu’il avait l’intention de doubler les sommes qu’il consacre aux TIC en Afrique. En effet, le montant de son programme d’investissement actuel qui atteignait 1 milliard USD au cours des cinq dernières années sera porté à 2 milliards USD d’ici à 2012. Le financement continuera de promouvoir la participation du secteur privé.
La Banque africaine de développement (BAfD) a augmenté ses investissements dans l’infrastructure et devrait investir dans ce domaine, notamment en faveur des TIC, 60% des sommes qu’elle accorde à des conditions de faveur au cours des trois prochaines années. Cette banque a engagé près de 65 millions USD dans deux projets majeurs consacrés à l’infrastructure régionale : RASCOM et EASSy.
Pour M. Donald Kaberuka, Président de la BAfd, « il incombe aux banques de développement et à d’autres partenaires de financement de jouer leur rôle lorsque les insuffisances retardent le développement de la région ».
Plus d’un millier de participants, dont six chefs d’Etat, ont pris part au Sommet Connecter l’Afrique à Kigali (Rwanda) du 29 au 30 octobre 2007.
(Source : UIT, 31 octobre 2007)