OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2003 > Décembre > Du retard technologique à la fracture numérique

Du retard technologique à la fracture numérique

jeudi 18 décembre 2003

Le président sénégalais a certainement du mérite, celui d’attirer constamment l’attention de ses pairs et du monde sur les défis que nous partageons dans ce début de millénaire. Il multiplie les initiatives, gonfle ses pairs africains sur la nécessité de changer de paradigme de développement pour le continent et lance des idées fortes, mobilisatrices autour d’idéaux de démocratie et de progrès humain. La fracture numérique pour laquelle il appelle un fonds de solidarité est on ne peut plus légitime. Cependant, il faut comprendre pourquoi le monde développé n’y a pas porté l’intérêt qu’on serait en droit d’attendre qu’il y porte… Cela tient non seulement à l’agenda du développement international qui, depuis quelques années, se cherche des repères et un contexte de mise en œuvre sans trouver les outils et les mécanismes concrets de politique et d’action, mais aussi à l’échelle des priorités de développement pour l’Afrique.
Les années 1990 ont été le témoin de nombreux sommets mondiaux (Rio, Copenhague, New York, Caire, Beijing, etc.) et qui ont conduit à l’adoption par près de 200 nations à New York, en septembre 2000, lors du sommet du Millénaire de l’Agenda des objectifs de développement du millénaire (Odm), qui signale l’urgence de réduire la pauvreté et ses déterminants (la faim, la malnutrition) et de renforcer le capital humain et les indicateurs sociaux (éducation, santé, eau et assainissement). Les premières analyses rétroactives qui ont conduit à la faisabilité des objectifs retenus ont vite fait de confirmer le retard de l’Afrique subsaharienne (Ass), il est aujourd’hui établi qu’excepté l’Ass, toutes les autres régions de développement (Amérique latine, Asie du Sud, Moyen-Orient et Europe centrale) peuvent atteindre les Odm d’ici 2015, tel qu’adopté par les pays riches et pauvres en 2000. Dans un tel contexte, le Nepad est certainement le bienvenu, pourvu qu’il identifie les goulets d’étranglement qui isolent l’Afrique de la dynamique de développement international afin d’accélérer le processus et de l’intégrer dans la marche vers l’atteinte des Odm.
Toutefois, c’est depuis la fin des années 1950 que la fracture numérique, sous un autre concept, le retard technologique, avait été signalé par Amartya Sen dans ses premiers écrits sur la thèse du développement. Sen (prix Nobel en 1998), prenant le contre-courant de Solow (prix Nobel en 1956) sur la théorie du rattrapage (comme corollaire à la thèse néoclassique) et de Rodan sur la théorie des gaps, démontra que le retard technologique était le seul handicap structurel des pays en développement qu’il faut surmonter au plus vite avant d’envisager investissements et croissance. Son pays d’origine, l’Inde, en a certainement tiré profit, aujourd’hui que les experts en Ntic se recrutent dans le monde entier à partir du réservoir de l’Inde.
La fracture numérique constitue moins un obstacle de développement que le résultat d’options de développement antérieures, qui a maintenu les pays pauvres à la périphérie du progrès scientifique et technologique et qui a creusé les écarts entre pays riches et pays pauvres au fil des années. Non seulement 90 % des financements de la recherche en santé sont aujourd’hui consacrés aux affections qui touchent seulement 10 % de la population mondiale, mais seuls 10 % de la population mondiale ont un accès permanent à Internet, et sur ces 10 %, 92 % sont dans les pays de l’Ocde. Va-t-on considérer comme repère 8 % de la population des pays en développement pour une question d’output et non d’input, alors que : * ils sont plus d’un milliard dans ces mêmes pays à ne pas manger à leur faim ; * ils sont plus d’un milliard à ne pas avoir accès à l’eau potable ; * ils ont plus d’un milliards d’enfants entre 5 et 12 ans à ne pas avoir accès à l’école ; * ils ont près de deux milliards d’adultes et d’enfants à ne pas avoir accès au moindre service de santé ; * ils sont plus de deux milliards d’adultes dans le monde à ne pas savoir lire ni écrire dans aucune langue.
Voilà les priorités de développement que le monde entier a discutées et couchées dans un agenda il y a juste trois ans, celui des Odm, et qui constitue le repère pour toute action, politique, vision ou initiative nationale et internationale. La fracture numérique n’est pas nouvelle, c’est seulement le retard technologique que Sen avait signalé il y a plus de quarante ans et qui s’exprime différemment à l’ère de la technologie numérique et digitale. Le défi du président sénégalais et de ses pairs, c’est d’éviter de tomber dans la naïveté conceptuelle d’un développement soudain et de croire qu’il est possible de sauter toutes les étapes (revisiter Rostow au besoin) des changements structurels, de l’agriculture, des infrastructures, de la construction des bases sociales du développement et du capital humain, etc., et de surfer sur Internet à la recherche d’un hyperlink au click duquel le développement se réalise (à la Aladin !).
Il est peut-être bon de rappeler aux dirigeants africains que pendant les années 1990, toutes les parties du monde ont réalisé des progrès sur la mortalité infantile, sauf en Afrique, où elle n’a même pas stagné, mais a repris une pente croissante !!! Le déclin de l’Union soviétique avait été prédit sur la base de la stagnation de cet indicateur dans quelques Etats, observée à la fin des années 1970. Si cela peut servir de leçons, les chefs d’Etat africains sont avertis sur les priorités et les opportunités de diversion. La fracture n’est pas principalement numérique, elle demeure.

Akoulamé SORO Abidjan

(Source : Wal Fadjri 18 décembre 2003)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6382/7398 Régulation des télécoms
  • 522/7398 Télécentres/Cybercentres
  • 4942/7398 Economie numérique
  • 2621/7398 Politique nationale
  • 7398/7398 Fintech
  • 776/7398 Noms de domaine
  • 2559/7398 Produits et services
  • 2165/7398 Faits divers/Contentieux
  • 1138/7398 Nouveau site web
  • 7263/7398 Infrastructures
  • 2564/7398 TIC pour l’éducation
  • 279/7398 Recherche
  • 369/7398 Projet
  • 5143/7398 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2642/7398 Sonatel/Orange
  • 2449/7398 Licences de télécommunications
  • 413/7398 Sudatel/Expresso
  • 1554/7398 Régulation des médias
  • 2183/7398 Applications
  • 1539/7398 Mouvements sociaux
  • 2331/7398 Données personnelles
  • 190/7398 Big Data/Données ouvertes
  • 891/7398 Mouvement consumériste
  • 556/7398 Médias
  • 978/7398 Appels internationaux entrants
  • 2444/7398 Formation
  • 140/7398 Logiciel libre
  • 3087/7398 Politiques africaines
  • 1757/7398 Fiscalité
  • 251/7398 Art et culture
  • 942/7398 Genre
  • 2537/7398 Point de vue
  • 1581/7398 Commerce électronique
  • 2329/7398 Manifestation
  • 508/7398 Presse en ligne
  • 189/7398 Piratage
  • 307/7398 Téléservices
  • 1400/7398 Biométrie/Identité numérique
  • 457/7398 Environnement/Santé
  • 493/7398 Législation/Réglementation
  • 521/7398 Gouvernance
  • 2863/7398 Portrait/Entretien
  • 220/7398 Radio
  • 1071/7398 TIC pour la santé
  • 412/7398 Propriété intellectuelle
  • 87/7398 Langues/Localisation
  • 1546/7398 Médias/Réseaux sociaux
  • 2844/7398 Téléphonie
  • 288/7398 Désengagement de l’Etat
  • 1718/7398 Internet
  • 171/7398 Collectivités locales
  • 655/7398 Dédouanement électronique
  • 1673/7398 Usages et comportements
  • 1538/7398 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 832/7398 Audiovisuel
  • 4679/7398 Transformation digitale
  • 578/7398 Affaire Global Voice
  • 230/7398 Géomatique/Géolocalisation
  • 471/7398 Service universel
  • 1000/7398 Sentel/Tigo
  • 264/7398 Vie politique
  • 2579/7398 Distinction/Nomination
  • 51/7398 Handicapés
  • 1035/7398 Enseignement à distance
  • 1089/7398 Contenus numériques
  • 878/7398 Gestion de l’ARTP
  • 268/7398 Radios communautaires
  • 2530/7398 Qualité de service
  • 643/7398 Privatisation/Libéralisation
  • 198/7398 SMSI
  • 774/7398 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4222/7398 Innovation/Entreprenariat
  • 1988/7398 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/7398 Internet des objets
  • 262/7398 Free Sénégal
  • 919/7398 Intelligence artificielle
  • 292/7398 Editorial
  • 33/7398 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous