Développement du E-commerce : Une stratégie nationale pour booster la croissance
vendredi 29 juin 2007
Face aux vastes enjeux liés à la mondialisation des échanges avec les progrès fulgurants des Technologies de l’information et de la communication (Tic) qui ont transformé le paysage économique mondial, le Sénégal n’entend pas rester à la traîne. Loin s’en faut. Ainsi, depuis hier des experts de haut niveau planchent sur l’élaboration d’une stratégie nationale en matière de commerce électronique.
Malgré les excellentes infrastructures de télécommunications offrant une large gamme de services, un environnement légal et réglementaire globalement propice au développement des affaires, force est de constater que le commerce électronique est encore ‘embryonnaire’ au Sénégal.
Ce constat a été fait par les experts nationaux rédacteurs du rapport ‘Tic, commerce et croissance’. Pour renverser la tendance, les autorités politiques, notamment le président de la République, pionnier du ‘Fonds de solidarité numérique’, ont indiqué clairement leur volonté de s’appuyer sur les Technologies de l’information pour le développement du pays.
Dans cette perspective, une table ronde de deux jours a été ouverte, hier, dans les locaux de l’Institut de développement économique et de planification (Idep) en vue de la définition d’une stratégie nationale en matière de commerce électronique à l’échelle nationale et internationale.
Selon Diossy Santos, économiste, un des auteurs du rapports sur ‘Tic, commerce et croissance’ au Sénégal, l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication dans les procédés de fabrication et de distribution un facteur déterminant dans la compétitivité des entreprises.
Malheureusement au Sénégal, selon toujours M. Santos, les entreprises utilisent les logiciels ou les robots dans les procédés de fabrication. ‘Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) en tant que facteur de production ne sont pas utilisées ou ce sont plutôt les aspects primaires qui sont utilisés par ignorance ou par manque d’écoute des innovations qui viennent de l’extérieur’, explique Diossy Santos.
Pour pallier l’insuffisance de l’utilisation des Tic dans les échanges au plan national et international, le Sénégal a fait de ces outils qui permettent de traiter et échanger l’information en temps réel la base du développement à travers ce qu’on appelle la Stratégie de croissance accélérée (Sca). ‘C’est la place importante accordée par le gouvernement du Sénégal aux nouvelles technologies de l’information dans la Stratégie de croissance accélérée qui va booster davantage notre économie nationale et contribuer pleinement à celle de la sous-région’, a déclaré Daniel Seck, directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) lors de l’ouverture du séminaire. Car, explique le directeur de l’Artp, les Technologies de l’information et de la communication sont une ‘grappe’ au même titre que l’agriculture dans la Sca, eu égard à leur contribution de 7 % dans le Pib avec plus de 400 milliards de chiffres d’affaires par an pour les deux opérateurs de téléphonie mobile.
‘En relation avec la vision du chef de l’Etat qui est le pionnier des Tic, nous avons une vision qui est de mettre l’Artp au service des citoyens’. Dans ce cadre, il sera procédé bientôt à Matam au lancement d’un projet pilote sur le développement de services universels pour faire bénéficier aux émigrés, paysans et éleveurs les bienfaits des technologies de l’information.
Pour Makane Faye, conseiller régional principal de la Commission Economique de l’Onu pour l’Afrique (Cea) une étude complémentaire sur l’utilisation des Tic dans le monde rural doit être menée. ‘Dans le monde rural, le cellulaire est en train de connaître un bond extraordinaire. C’est pourquoi, il ne faut pas que le m-commerce (mobile-commerce) s’arrête uniquement dans les villes. Il faut aussi faire participer le monde rural’, suggère-t-il.
Le directeur de la Planification, Aboubacry Demba Lom, représentant le ministre des Finances, a assuré que les Tic jouent un rôle important dans la réalisation des objectifs de développement économique et social des pays africains en général et le Sénégal en particulier qui a une balance commerciale déficitaire. ‘La balance des exportations reste articulée autour d’axes consistant à encourager les entreprises existantes à pénétrer de nouveaux marchés d’exportation et à assurer un suivi prospectif de l’évolution de la demande mondiale’, a indiqué le directeur de la Planification.
Le Sénégal a été choisi sur six pays dont l’Egypte, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya et l’Afrique du Sud pour expérimenter ce projet d’amélioration de l’environnement économique qui fait appel aux Tic dans les affaires et les procédures de fabrication industrielle.
Mamadou SARR
(Source : Wal Fadjri, 29 juin 2007)