Devant les menaces de perte des emplois : Les travailleurs de Sentel Millicon Gsm perdent le réseau
jeudi 29 janvier 2009
Le climat social risque d’être perturbé dans les prochains jours au sein de la multinationale Sentel Millicon Gsm, le deuxième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal. Les travailleurs entendent se mobiliser pour sauver les emplois.
Face aux menaces liées à la perte des emplois, les travailleurs de Sentel sont gagnés par une réelle inquiétude. Et pour se faire entendre, ils ont tenu, lundi soir, au sein de leur établissement, une assemblée générale en présence de leurs délégués pour ‘analyser la situation’. A en croire nos sources, les dirigeants de Sentel Millicon Gsm ont prétexté ‘une année nulle et être en proie à des charges financières lourdes et des menaces de l’Etat du Sénégal pour procéder à des diminutions d’emplois pour soulager la boîte’. C’est ainsi, ajoutent les mêmes sources, que les ‘dirigeants de Sentel Millicon Gsm avaient, dès le mois de novembre, averti les délégués syndicaux du plan de redressement envisagé’. Lequel plan prévoit, au-delà de la diminution des emplois par des licenciements de quelques employés, de ‘procéder à des restrictions drastiques sur la prise en charge médicale qui était totale’.
Informé, le personnel de Sentel, par l’entremise de ses délégués syndicaux, a saisi la direction de Sentel Millicon Gsm. Pour toute réponse, la direction sert que ‘depuis quelques mois, l’entreprise baigne dans un climat social délétère ; l’Etat du Sénégal crée toutes sortes de problèmes qui ont fini par avoir des répercussions négatives sur le chiffre d’affaires. La seule alternative pour sauver Sentel est de procéder à des pertes d’emplois dans l’immédiat’. Les dirigeants de Sentel auraient signifié que si le personnel veut durcir le ton en empruntant la voie de la bataille juridique, ils ont la possibilité de soulever devant l’inspecteur du travail ‘le motif du licenciement économique ; ce qui leur permet de ne pas payer des indemnités de licenciement’, rapporte-t-on.
Devant de telles menaces, les délégués entament des négociations avec leurs dirigeants qui vont finir par leur accorder un délai de six mois. Selon les termes de l’accord signé entre les deux parties, il est ressorti que ‘durant les six prochains mois, Sentel Millicon Gsm ne va pas procéder à des licenciements de son personnel’. Mais, au-delà, les dirigeants ont le loisir de ‘renvoyer qui ils veulent sans recourir aux délégués syndicaux’. Dans la rubrique des restrictions budgétaires, Sentel a pris la mesure de ne plus payer en totalité l’assurance maladie de son personnel. A en croire nos sources, ‘les dirigeants de Sentel ont au moins raison sur ce sujet car, nous tous, nous avons exagéré en faisant des opérations qui ont beaucoup coûté à la boîte’. Sentel s’est retrouvée à ‘payer plusieurs milliards à une société d’assurance de la place’, soulignent-elles. Cela a grevé le budget de la société, d’où la décision de ne payer que les ‘80 % de l’assurance maladie’. Par cet accord, révèle-t-on, ‘chaque employé paye 30 mille francs Cfa pour les enfants de moins de 13 ans et 40 mille pour ceux qui ont plus’.
Cependant, la seule fausse note de cette lutte syndicale, regrette-t-on, est que le personnel de Sentel Gsm a été informé tardivement par les délégués. ‘Le personnel ne sera informé par ses délégués, fulminent nos sources, qu’à la date du 26 janvier, alors que le contrat d’assurance médicale devait se terminer le 31 courant’.
Yathé Nara Ndoye
(Source : Wal Fadjri, 29 janvier 2009)