Des individus auraient perçu des commissions de Global Voice
lundi 20 septembre 2010
L’affaire Global Voice n’a pas encore révélé tous ses secrets. Déjà, à quelques jours seulement de l’annulation du projet, des informations scandaleuses circulent au sommet de l’Etat. Et on soupçonne des gens d’avoir encaissé des commissions dans cette affaire. Des récompenses perçues dit-on après la signature du décret...
Ce qui est d’abord suspect dans ce dossier, c’est le procédé utilisé et qui a amené à la signature du dossier par le Chef de l’Etat. La décision prise par l’Agence Régulations des Marchés Publics (ARMP) a chamboulé toute la procédure. Ce n’est pas tout. Car l’Armp a gâté l’espoir de plusieurs intermédiaires qui devraient encore être récompensés en cas de démarrage des activités de Global Voice.
1- Il est important de revenir sur le chemin qu’a suit ce dossier depuis le départ. La personne qui n’a jamais été citée dans ce dossier est une femme sénatrice coptée pour le compte de la Société Civile. Cette dame a été la première personne à avoir introduit le dossier de Global Voice au Sénégal. A la présidence de la République, cette sénatrice aurait été soutenue dans son travail par une Assistante du Chef de l’Etat qui l’aurait appuyée. C’est grâce à ses relations avec l’Assistante du président de la République que la Sénatrice n’avait pas eu de difficultés à remettre le dossier de Global Voice au Président. Séduit par l’importance et la portée du projet, le Chef de l’Etat demande à son Conseiller en Télécommunication, Thierno Ousmane Sy de prendre en charger ce dossier. C’était du temps de Daniel Goumalo Seck ancien Directeur Général de l’Artp. Mais plusieurs mois après, le dossier n’a pas connu d’avancée. Daniel Seck sera limogé de la tête de l’Artp. Il sera remplacé par Ndongo Diaw. La sénatrice qui a introduit le dossier à la présidence sera par la suite écartée de la gestion de cette affaire.
2- Le dossier trainera encore quelques mois dans les coulisses de la présidence. C’est par la suite que Serigne Ben Niang, Vice président de Global Voice est entré en contact avec un Ministre Conseiller du Chef de l’Etat. Ce dernier décroche une audience avec le président en compagnie de Serigne Ben Niang. Le Vice président de Global Voice fera un exposé plus détaillé de ce dossier au Chef de l’Etat qui pensait que le prédécesseur de Ndongo Diaw avait déjà bouclé le dossier. Me Abdoulaye Wade a été surpris de voir que le dossier trainait toujours. Il demande à Karim Wade et à Thierno Ousmane Sy de recevoir le Ministre Conseiller du président et Serigne Ben Niang. Dans le bureau de Karim, ce membre de Global Voice est revenu sur les détails du projet. Au terme de cette audience, Karim les met en rapport avec Thierno Ousmane Sy. A un moment donné, c’est le Maire de Dakar, Khalifa Sall qui a appelé Karim Wade au téléphone pour qu’il accorde une audience à son ami Serigne Ben Niang Vice président de Global Voice.
3- Le dossier ne connaitra pas une avancée importante. Mieux encore, à un moment donné des négociations, le Ministre Conseiller du président et le Vice président de Global Voice ont été eux aussi écartés. Thierno Ousmane Sy travaillait directement avec Laurent Lamotte Président Directeur Général de Global Voice. Mais le Conseiller en NTIC du Président n’aurait pas voulu trop entrer dans ce dossier pour des raisons qui lui sont propres.
4- Lorsqu’il ya eu des blocages, le Conseiller du Président a sollicité les services du Ministre d’Etat Awa Ndiaye pour que le président donne des instructions. Lorsque Ndongo Ndiaw est nommé à l’Artp, le dossier a connu des avancées rapides. Parce qu’il avait pris les choses en main. Il a beaucoup travaillé avec Laurent Lamotte PDS de Global Voice. Beaucoup de personnes intermédiaires ont œuvré pour que Global Voice commence à opérer au Sénégal.
5- Global Voice Group (GVG) qui avait tenues des promesses fermes n’a pas tardé à démarrer ses investissements techniques. Un matériel de plusieurs milliards sera acheté. Le marché de prés de 150 milliards/an FCfa leur sera octroyé sans appel d’offre. Les deux Opérateurs « Expresso » et « Tigo » ouvrent leur porte aux techniciens de Global Voice. La Sonatel qui est le cerveau refuse de permettre à GVG d’avoir accès au Centre de Transit International (CTI). Une bataille s’en suivie. La Sonatel déploie des moyens partout. Tout cela, sera suivi par l’annulation du marché et par un risque d’annulation aussi du décret présidentiel autorisant GVG à démarrer ses activités.
6- Global Voice a subi plusieurs millions de perte à cause de l’annulation du marché. Selon notre source, après la signature du décret des personnes qui ont eu à intervenir dans ce dossier aurait été récompensées. Par qui ? Comment ? Et à hauteur de combien ? Nous ne saurions le dire. Mais notre source est formelle. D’autres devaient l’être après application effective du décret.
7- Aujourd’hui le décret signé par le président Wade pour permettre à Global Voice de démarrer ses activités est devenu le nœud du problème. Ce texte sera-t-il amendé ? Ou bien il sera tout simplement jeté à la poubelle. C’est là où se situe le problème. Car l’affaire n’est pas encore totalement vidée. En plus les responsables de GVG n’ont pas encore baissé les bras. (Nous reviendrons sur les négociations entre Laurent Lamotte et certaines autorités entre Dakar et l’Afrique du Sud).
Bitimrew.net
(Source : Bitimrew, 20 septembre 2010)