Démantèlement par la DIC du réseau qui piratait Tigo : Comment « la bande des 7 » transférait frauduleusement du crédit
lundi 23 juin 2014
N’eut été la vigilance du responsable des affaires juridiques de la société SENTEL GSM, prosaïquement appelé Tigo, les faussaires alpagués continueraient à pomper frauduleusement du crédit au détriment de l’opérateur de téléphonie mobile.
En effet, le nommé Fadel Dème s’est plaint auprès de la Division des Investigations Criminelles (DIC) contre les nommés Amadou Ba, Abdou Karim Guèye, Abdou Guèye, Saliou N’gom, Pape Alioune Sarr, Madine Thiaw et Khar Sow, pour escroquerie, abus de confiance et transfert frauduleux de crédit pour un préjudice estimé pour le moment à 20.000.000 cfa.
Quid du modus operandi du gang ?
Auditionné en premier, le plaignant a soutenu devant les limiers que la boîte de téléphonie avait fini de remarquer que depuis quelques temps, ses employés détenteurs de numéros dit « E-PIN » ( crédités d’unités d’appels pour la vente), attribués à des vendeurs free-lancers, ne cessaient de s’atteler à du vol. Ils transféraient frauduleusement du crédit sans que leur compte ne soit débité. Comment est-ce possible ?
Leur procédé est tout simple : les susnommés profitaient des défaillances du système dit « Intelligence Net Book » pour s’atteler à leur sale besogne. En clair, il arrivait que le système du réseau se détraque, c’est à dire, affiche en cas de transfert une impossibilité de rechargement de crédit électronique, alors même que celui-ci a bien été positionné chez le client. Mais, bizarrement sans débiter le compte du vendeur. En procédant ainsi, ils ont réussi à créditer des puces à hauteur de 20.000 cfa qu’ils revendaient à des tiers. Lesquels, les écoulaient sous forme de fausse promotion, au prix oscillant entre 2.000 cfa et 3.000 cfa causant ainsi un vrai manque à gagner pour l’opérateur de téléphonie TIGO.
Qui a bien pu découvrir cette astuce ? La bande bénéficie t-elle de complicités à l’interne, c’est à dire dans la boite ? En réalité, tout est parti du nommé Pape Alioune Sarr, free-lancer de son état, établi aux Parcelles Assainies, précisément sur la rue baptisée « Tally bou bèss ». C’est Pape Alioune qui, lors d’un rechargement pour le compte d’un client découvrira que la machine émettait un message qui faisait état d’un échec de transfert, alors que le crédit a bien été transféré, alors que son compte n’a pas été débité. Il soufflera la « bonne affaire » à son collègue Madine Thiaw qui était à ses côtés. Et ce dernier pour avoir le cœur net, a essayé sur une carte qu’il proposait à la vente et découvrira lui également, la « bonne affaire ». Et, c’est parti pour une supercherie qui causera un préjudice inestimable à TIGO (pour le moment, on parle de 20.000.000 cfa). Mais, d’aucuns dans la boîte croient savoir que le préjudice serait incommensurable.
Remontant la filière, les limiers de la DIC, ont pu alpaguer certains revendeurs à Diourbel. Ils étaient détenteurs de pas moins de 112 puces alimentées frauduleusement, c’est à dire qu’ils les offraient à la vente avec 20.000 cfa de crédit. Arrêtés et sachant que les carottes étaient cuites, ils ont donc balancé le reste de la bande. Mais, seul le cerveau, Pape Alioune Sarr a réussi à se perdre dans la nature...
(Source : Dakar Actu, 23 juin 2014)