Déclaration conjointe sur la mise en oeuvre du Partenariat Afrique-UE sur la Science, la Société de l’Information et l’Espace
mercredi 1er octobre 2008
La Commission européenne (CE) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont accompli des progrès substantiels vers la définition d’un large éventail de projets avec une forte composante de renforcement des capacités. Ces projets répondent aux priorités définies dans le Partenariat Afrique-UE sur la Science, la Société de l’Information et l’Espace. Ces projets contribueront à combler les fractures scientifique et numérique, à renforcer les capacités africaines dans les domaines des S&T et l’usage des TIC et des applications spatiales comme catalyseurs pour la croissance et le développement socio-économique.
Le Commissaire de l’Union Africaine, Jean-Pierre Onvehoun Ezin et les Commissaires européens Janez Potočnik, Viviane Reding, Günter Verheugen, et Louis Michel sont convenus d’endosser le livre de 19 « projets phares » comme le cadre privilégié pour la mise en œuvre de Partenariat UE-Afrique sur Science, la Société de l’Information et Espace, et de son Plan d’Action. Ces projets sont amenés à être encore affinés et classés via un processus qui impliquera les États membres ainsi que tous les acteurs concernés des deux continents, de manière à identifier les modalités de mise en œuvre les plus appropriées, ainsi que les sources possibles de financement.
Parmi les 19 projets « phares », les suivants sont prêts pour une mise en œuvre immédiate :
2 projets sous le chapitre Science du Partenariat
– Bourses de Recherche Africaines et Prix Scientifiques
L’objectif général de ce projet est de mettre en place un programme de recherche visant à promouvoir la recherche scientifique et technologique au service du développement économique et social de l’Afrique ; et de contribuer à renforcer les capacités du département Ressources humaines, Science et Technologies de l’AUC, de manière à lui permettre de coordonner la mise en œuvre de ce programme.
– Gestion de l’Eau et Sécurité Alimentaire en Afrique
Ce projet vise à renforcer la capacité de l’Afrique en S&T afin de faire face aux problèmes de sécurité alimentaire tout en favorisant la gestion durable des terres et des ressources en eau. Dans ce contexte, la recherche et les activités de démonstration dans un ou plusieurs bassins fluviaux d’Afrique permettront de consolider les connaissances et d’assurer leur mise en œuvre.
2 projets sous le chapitre Société de l’Information
– Africa Connect
Le projet Africa Connect soutiendra le développement de réseaux régionaux de recherche et d’éducation en Afrique sub-saharienne et leur interconnexion avec le réseau européen GEANT2, en s’appuyant sur une initiative similaire, EUMEDConnect, mise en oeuvre en Afrique du Nord (qui met en réseau actuellement environ 1,5 millions d’utilisateurs à travers plus de 500 organismes de recherche). L’objectif sera de contribuer à l’intégration de la communauté des chercheurs africains tant au niveau régional qu’international, par le biais d’interconnections broadband de haute capacité les plus abordables économiquement.
– The African Internet Exchange System (AXIS)
Ce projet vise à appuyer la mise en place d’une infrastructure Internet panafricaine, via des points d’échange Internet nationaux et régionaux. Un tel déploiement est considéré comme crucial pour le développement d’Internet en Afrique, générant d’énormes économies en coûts de financières en privilégiant le trafic local tout en offrant une meilleure qualité de service et de nouvelles possibilités d’applications. Les activités AXIS porteront, entre autres, sur une assistance technique à la planification, à la réglementation et comporteront également un volet de formation pour atteindre cet objectif.
2 projets sous le chapitre Espace
– The African Global Monitoring for Environment and Security (Kopernicus - Africa)
Kopernicus -Africa permettra de renforcer à la fois l’usage et la contribution de l’Afrique à la science de la télédétection, notamment la mise en œuvre de services opérationnels pour le développement durable. Le « Plan d’action Kopernicus pour l’Afrique » qui détaille les besoins en infrastructure, les priorités thématiques et les instruments financiers, sera présenté au troisième sommet UE-Afrique, prévu pour début 2010 en Libye.
– Capacity Building in the AUC on Geospatial Sciences
L’Observatoire africain du Centre Commun de recherche exploite les sciences géo-spatiales pour le développement durable en se concentrant sur les ressources naturelles, la sécurité alimentaire, la gestion des crises et les énergies renouvelables. Le renforcement des capacités permettra d’identifier les modalités de mise en œuvre d’un miroir de l’Observatoire auprès de la CUA, de façon à accroître l’usage de l’information scientifique au service de la prise de décisions.
Les Commissaires s’accordent sur les principes généraux suivants pour la mise en œuvre du Plan d’Action du 8è Partenariat :
– la nécessité d’appliquer les connaissances scientifiques et le savoir-faire technique à la croissance économique, au progrès social et la bonne gouvernance ;
– la nécessité de combiner une approche thématique, basée sur la promotion de pôles d’excellence tels que les universités panafricaines, avec une dimension plus large de renforcement des capacités ;
– la nécessité d’utiliser les centres ou pôles d’excellence pour créer de hautes aspirations parmi les chercheurs et les ingénieurs africains, et inspirer et soutenir les étudiants ;
– la nécessité de développer une Société de l’Information à vocation d’inclusion en étendant la portée et la réduction des coûts de l’accès aux TIC et aux services associés, notamment à travers un soutien dans les domaines des politiques TIC et de la règlementation ;
– la nécessité de générer des résultats à court terme, mais dans un ensemble cohérent, coordonné, et porté par une vision stratégique de long terme ;
– la nécessité d’investir dans le développement de nouvelles technologies adéquates et durables ;
– la nécessité d’impliquer la diaspora dans ce processus ;
– la nécessité d’associer au processus les États-membres des deux continents, les Communautés Economiques Régionales africaines, et de fédérer tous les acteurs clés, y compris le secteur privé et la société civile, afin d’éviter la fragmentation des initiatives ;
– la nécessité de soutenir la mise en œuvre des domaines du Partenariat Stratégique Afrique-UE, via l’application effective des savoirs scientifiques et d’ingénierie ;
– la nécessité de populariser la science par le biais de bourses et la formation de journaliste dans le domaine scientifique.
Les Commissaires partagent la ferme conviction que la recherche, l’innovation et le développement de la société de l’information sont des instruments essentiels pour atteindre une croissance économique équitable et soutenue, réduire la pauvreté, éradiquer les maladies et réduire la fracture numérique. Ils sont indispensables à la réalisation des Objectifs du Millénaire.
Les expériences respectives des Commissaires confirment le rôle inestimable joué par la science et la société de l’information pour approfondir la coopération régionale et l’intégration, ainsi que pour favoriser une meilleure compréhension entre les nations sur les questions d’intérêt mondial. C’est pourquoi ils mettent l’accent sur le rôle central du Partenariat sur la Science, la Société de l’Information et l’Espace dans la mise en œuvre de l’ensemble Partenariat Stratégique entre l’Afrique et l’UE.
Les Commissaires conviennent également de renforcer encore davantage la coopération en science et technologie entre la CE et la CUA. Le Programme-Cadre européen de Recherche et de Développement Technologique (7e PCRDT) est un outil essentiel pour poursuivre cet objectif. Dans le cadre du 7e PC (2007-2013) divers régimes de collaboration - dont certaines sont spécialement axées sur la coopération euro-africaine- seront utilisés pour identifier les priorités de recherche, promouvoir l’accès des scientifiques africains aux projets et réseaux, réunir les meilleurs chercheurs des deux continents, et, finalement, produire des résultats qui sont à la fois de grande valeur scientifique et ont un impact économique et social important. De ces efforts devrait sortir une coopération en S&T entre l’Afrique et l’Europe quantitativement renforcée, mais aussi plus ciblée et plus pertinente. La disponibilité d’instruments financiers appropriés est un must pour atteindre les objectifs du Partenariat. Aussi, les Commissaires encouragent-t-ils toutes les initiatives nouvelles, spécifiques et soutenues d’investissements nationaux et régionaux, publics et privés, de tous les partenaires concernés. À cet égard, ils considèrent comme particulièrement importants la prioritisation des S&T et de la Société de l’Information dans les instruments UE de coopération avec l’Afrique. Alors que le renforcement des capacités reste primordial, l’excellence, l’expertise et l’expérience des communautés africaines du savoir et de l’innovation fournissent une précieuse contribution à la science et aux technologies internationales dans leurs efforts pour s’attaquer aux défis mondiaux. Les Commissaires en appellent donc à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le Partenariat, promouvoir et faciliter une meilleure coopération en matière de recherche entre les pays africains et leurs partenaires européens.
Un environnement politique favorable est essentiel pour la mise en œuvre effective du partenariat. Aussi, les Commissaires appellent-t-ils à un renforcement du dialogue S&T et ICT entre l’Afrique et Union européenne, de manière à permettre l’instauration progressive d’une politique d’apprentissage mutuel, ainsi que, le cas échéant, la coordination des dites politiques et leur alignement.
(Source : Commission Européenne et Union Africaine, 1er octobre 2008)