Dakar abrite une concertation sur les télécommunications internationales
mardi 11 septembre 2012
Des représentants des Etats membres de l’Union africaine des télécommunications (UAT) ont entamé, mardi à Dakar, des concertations pour arriver à des positions communes sur le Règlement des télécommunications internationales (RTI) lors du prochain sommet mondial de l’Union internationale des télécommunications prévu en décembre à Dubaï.
A travers cette rencontre, il s’agira pour les acteurs africains, de « revoir ensemble le Règlement des Télécommunications internationales, en tenant compte des différents réseaux et des spécificités africaines », a expliqué le Directeur des études, de la planification et de la législation en matière de Télécommunications au ministère en charge du secteur.
Interrogé par l’APS, en marge de l’ouverture de la réunion, François Dasylva a rappelé que la dernière conférence internationale sur les Télécommunications s’est tenue en 1988 à Melbourne, en Australie. Mais depuis, le Règlement n’a pas été revu, alors qu’il y a eu entre temps beaucoup d’évolutions du réseau des Télécommunications et de l’Internet.
L’Union internationale des télécommunications va vers une rencontre importante de l’ensemble des acteurs des Etats membres pour discuter d’un certain nombre de propositions essentielles pour le développement des télécoms en général et de l’Internet en particulier. « Aujourd’hui, on est obligé de reconfigurer le règlement en tenant compte des différents réseaux présents sur le continent », a-t-il précisé.
C’est pourquoi, les Etats membres de l’UIT vont à la Conférence internationale sur les télécommunications en s’organisant pour défendre des positions par région (Europe, Asie, Arabie, etc.), selon M. Dasylva. Suivant ce modèle, a-t-il souligné, les Africains se regroupent pour avoir des positions communes afin de les porter et de les défendre.
« L’Union internationale des télécommunications est une organisation qui regroupe 193 Etats membres. Il est essentiel d’y aller en constituant un groupe important pour porter une voix forte », a-t-il ajouté.
En effet, « il est important que les acteurs africains se regroupent, discutent de ces propositions et des questions spécifiques au contexte africain, pour se présenter là-bas, en portant une voix commune qui représente l’ensemble des acteurs », a expliqué également le responsable de Google pour l’Afrique francophone, Tidiane Dème.
Pour M. Dème, « il y a un certain nombre de principes qui sont importants pour les Etats africains, puisque les télécoms et l’lnternet en particulier, sont encore dans une phase de croissance, et les Etats africains n’ont pas encore tiré tout le bénéfice économique et social généré par les technologies de l’information et de la communication ».
« Il faut que les principes mis en œuvre libèrent et sauvegardent ces potentiels de croissance. Il y a également les questions importantes d’infrastructures, d’investissements qui doivent être prises en charge, de même que les questions relatives à la cybersécurité qui touchent particulièrement les pays africains », a-t-il soutenu.
Pour le responsable de Google Afrique francophone, partenaire de l’UAT, il s’agit « de sortir de cette conférence internationale pour sauvegarder la liberté de croissance d’Internet et des Télécoms en Afrique, parce qu’il y a certaines dispositions qui pourraient entraver cette croissance à l’heure où les pays européens et américains ont déjà atteint cette croissance ».
« Les Africains doivent se présenter avec une voix très forte autour des questions de développement des infrastructures africaines », a relevé également le représentant du Niger, Issakha Jaharou.
Ayant pris part à toutes les réunions du Groupe de travail du Conseil de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et aux réunions du Groupe Afrique sous l’égide de l’UAT (novembre 2011 au Caire en Egypte, mai 2012 à Durban en Afrique du Sud), M. Jaharou estime qu’il faut « conjuguer les efforts sur toutes les spécificités liées aux Télécommunications pour avoir une convergence sur tous les points ».
« En Afrique, tout est lié et tant qu’on n’a pas les infrastructures et les réseaux capables de supporter certaines applications, des compétences pour gérer l’évolution des technologies, vous serez toujours à la traîne », a-t-il souligné.
(Source : APS, 11 septembre 2012)