Cyberescroquerie : les soldats américains en Irak entrent en jeu
vendredi 29 décembre 2006
Les cyberescrocs, généralement supposés être des Nigérians et qui jusque là se présentaient comme des fils de « riches » dictateurs africains déchus pour extorquer de l’argent à leurs victimes, ont trouvé une nouvelle identité pour se faire encore plus crédibles : celle du « soldat américain en Irak ».
Depuis plusieurs années, des millions d’internautes reçoivent ces lettres frauduleuses qui circulent sur le Net et qui continuent de faire des victimes
Un de ces courriers, lu à Ouestafnews et rédigé dans un anglais très approximatif disait ceci : « Nous sommes une équipe (au nombre de trois) de soldats américains basés en Irak. Pourriez-vous nous aider à faire sortir de l’argent que nous avons trouvé parmi les trésors cachés de Saddam Hussein ».
Et les cyberescrocs de préciser que l’argent « a déjà été transféré à Global Securitas SARL en Afrique »...
Suit la litanie des promesses alléchantes de commission et des précautions pour mieux ferrer les cupides victimes qui, s’ils mordent à l’appât se voient soutirer d’énormes sommes en petites quantités pour « frais » de ceci, « taxe » sur cela ou « dessous de table » en faveur d’untel !
Seules quelques unes des victimes, parfois aussi véreuses que les escrocs, osent par la suite porter plainte et récemment un Nigérian de 35 ans Femi Ikuopenikan, a reconnu devant un tribunal de Houston avoir soutiré plus de 115 mille dollars à deux frères, contre la promesse qu’ils recevraient des millions de dollars du Nigeria, selon des informations de l’agence de presse américaine A.P, parues la veille de Noel.
Apparu sur le net depuis plusieurs années, le phénomène est surtout lié au Nigeria d’où ses noms les plus populaires,« Nigerian scam ou cyberescroquerie à la nigériane » et également « 419 » (Four -One-Nine) en référence à l’article de loi qui punit les auteurs de ce crime au Nigeria.
Avant même l’apparition de l’Internet, le phénomène a existé mais était beaucoup moins répandu en raison des difficultés de communication.
Les auteurs se présentent soit comme des cadres de banques ou de riches hommes d’affaires soit comme des « fils », des « ex-collaborateurs » ou encore des « héritiers » de riches chefs d’Etats africains voulant transférer illégalement des fonds à l’étranger.
Les noms de chefs d’Etats africains les plus célèbres y sont presque tous passés, et parmi les plus utilisés par les escrocs ces dernières années on trouvait ceux des défunts présidents Mobutu Sese Seko de la R.D-Congo ou Sani Abacha du Nigeria ou encore celui du Libérien Charles Taylor, aujourd’hui destitué et en attente de jugement.
Certaines sources estiment à des milliards de dollars les montants soutirés aux victimes à travers le monde et il existe sur Internet plusieurs sites dédiés uniquement à la dénonciation et à la lutte contre ce phénomène.
(Source : Ouestaf.com, 29 Décembre 2006)