OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Avril 2020 > Covid-19 / Système de traçage téléphonique : Le Sénégal devrait-il suivre (…)

Covid-19 / Système de traçage téléphonique : Le Sénégal devrait-il suivre ses « cas suspects » ?

mardi 21 avril 2020

TIC pour la santé

Tous les moyens semblent être bons pour venir à bout de la pandémie du coronavirus, notamment au Sénégal où elle commence à faire de sérieux dégâts (377 cas déclarés en 50 jours, pour 5 décès et 235 guéris.) Et, dans ce florilège de dispositifs anti covid-19, le système de traçage mobile est souvent évoqué pour guetter, traquer et dépister le virus. Si le tracking est depuis longtemps utilisé dans plusieurs pays, dans le cadre sécuritaire (Lutte anti-terroriste, enquêtes policières etc...) il a aussi était testé par bon nombre de pays infectés (Chine, Corée du Sud, Singapour, Pologne, Israël, Allemagne) pour renforcer leur dispositif sanitaire. Face à la menace grandissante, le Sénégal ne devrait-il pas explorer la piste numérique ? Mais, dans pareil cas de figure, l’État sénégalais disposera-t-il des ressources financières suffisantes pour le déploiement d’une telle mesure ? Et, des moyens techniques ainsi que de la ressource humaine nécessaire ? Quid du contrôle de flux quasi incontrôlable des populations ? Le cadre juridique existant est-il favorable à cette « intrusion » dans la vie privée ? Autant de questions qui restent entières…

Le mobile tracking nouvelle arme contre le covid-19 ?

Tout d’abord revenons-en au concept de traçage téléphonique ou mobile tracking qui est une technique de géolocalisation permettant de repérer et de positionner une personne ou un objet sur un plan ou une carte à l’aide de ses coordonnées personnelles. De 1960, période de balbutiement du Global System positionning (GPS), aux années 1990 qui ont vu l’avènement des réseaux de téléphonie mobile qui permettaient une géolocalisation par GSM de toute personne munie d’un portable et présente dans les zones couvertes par le réseau, il y’a eu de sacrés progrès. En l’espèce, il s’agira de recourir au système d’appairage Bluetooth pour activer le système de traçage de proximité qui se veut simple et fiable tout en préservant les données personnelles recueillies et traitées en temps réel.

L’application « StopCovid » déjà en gestion en France…

Dans le contexte actuel, ces systèmes qui étaient quelque peu l’apanage des forces armées, voire des services de renseignements secrets, qui ont fini d’en faire une redoutable arme silencieuse, sont en passe d’être programmés pour traquer le covid-19. Comme annoncé ci-dessus, à l’instar de la France qui étudie sérieusement cette possibilité de prévention et de riposte (Le traçage mobile ou Backtracking), le Sénégal (377 cas positifs, 5 décès) serait bien inspiré de se pencher pendant qu’il est temps, sur la pertinence ou pas dudit système. Après tout, aucune piste ne devrait être écartée sans une étude minutieuse et approfondie.

Les défenseurs des libertés individuelles et des données personnelles réticents…

En effet, fortement touché par la pandémie (152.8940 cas positifs pour plus de 20.000 morts à la date du 20 avril) le pays de Marianne, a lancé son application dénommée « StopCovid. » Une plateforme numérique qui, grâce à la fonctionnalité Bluetooth intégrée dans les téléphones portables permettrait de suivre à la trace les personnes infectées et fichées. Et, éventuellement de pister en temps réel et de prévenir au besoin, par une notification, les sujets qui pourraient entrer en contact avec les « Covidées. » D’après le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O : « Le Bluetooth permet que ce soit totalement anonyme tout en mesurant bien les distances [entre les utilisateurs]. C’est quelque chose qui est disponible sur quasiment tous les téléphones portables, et surtout qui ne géolocalise pas les personnes : ça ne retracera pas vos déplacements. » Toujours est-il que cette assurance est encore loin d’avoir convaincu les défenseurs des droits humains qui voit là une intrusion dans la vie privée donc un large accès à leurs données personnelles.

Les cas d’école : La Chine, la Corée du Sud, l’Allemagne et Cie ont fait du traçage téléphonique leur « Traitement numérique »

Il y’a des pays qui ont très tôt senti la piste numérique pour l’intégrer dans leur dispositif de riposte anti-covid19. Parmi eux figurent en bonne place beaucoup de pays du continent asiatique dont, la Chine d’où est partie l’épidémie, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan, l’Allemagne, Israël, la Pologne… Les pays asiatiques ont prouvé que le traçage numérique de la population, via la géolocalisation des téléphones mobiles, permet de diminuer voire d’endiguer la propagation du virus et de réduire, par voie de conséquence, le nombre de morts.

En France, comme en Allemagne ou aux États-Unis d’ailleurs, on se concentre sur le développement d’une application semblable à « Trace Together », utilisée à Singapour. Selon, le site futura-sciences.com parcouru par dakaractu, c’est le Bluetooth qui est au cœur du système d’identification des malades et des contaminés potentiels. On le sait, la portée du Bluetooth est de quelques mètres, et lorsqu’il est activé sur les téléphones, il permet de « voir » les autres téléphones, ou tout autre appareil connecté, autour de soi.

À Singapour, cette application permet ainsi à une personne de savoir si elle a croisé une personne contaminée, le tout de manière anonyme. C’est même rétroactif : si une personne est testée positive a posteriori, les gens qui l’avaient croisée il y a quelques jours sont prévenus, et invités à rester chez eux ou à effectuer un test. Les données sont ensuite effacées au bout de 21 jours, précise la même source.

Un contrôle quasi impossible du flux des populations au Sénégal… Un risque élevé de non adhésion sociale…

Toutefois, il est évident que les contextes diffèrent d’un pays à un autre voire d’un continent à un autre. Par ailleurs, la propagation de la pandémie et la virulence même du covid-19 varient selon les régions géographiques. Tout cela pour dire que l’application d’un système de traçage de proximité au Sénégal notamment dans les zones à risque telles que la banlieue dakaroise (Médina, Pikine, Guédiawaye, Ouakam, Keur Massar, Yeumbeul) ou au niveau des autres localités touchées (Touba, Louga, Goudiry, Ziguinchor) risque de se heurter à plusieurs barrières. D’abord sur le plan social, réussir à sensibiliser et impliquer les populations sur les potentiels avantages de ce mobile tracking, relèverait d’un miracle.

Quid des tests massifs ciblés ?

À cela s’ajoute un flux des populations difficilement contrôlable. Il n’est pas rare de voir un ou plusieurs individus se rendre dans plusieurs localités (parfois à risque), dans une même journée. Le tout sans forcément respecter les gestes barrières. Dans ce cas, en quoi est-ce que le traçage de proximité serait-il un bon moyen de prévention ? Ne faudrait-il pas revenir aux fondamentaux et à plus de responsabilité individuelle puis collective ? L’on est même tenté de préconiser les tests massifs ciblés à la place.
En réalité, cette mesure telle que souhaitée par bon nombre de nos virologues et autres spécialistes Sénégalais, permettrait de retenir entre les mailles du filets les cas communautaires qui hantent notre sommeil (Déjà 42 cas communautaires sur les 377 cas déclarés depuis le 2 mars.)

Si l’on sait que l’application et le respect des mesures sanitaires de base (Les gestes barrières, le respect du couvre-feu, la distanciation sociale, le port du masque) laissent encore à désirer. Une mesure supplémentaire quand bien-même d’ordre numérique, risque d’être freinée par un manque d’adhésion sociale. Et, d’autre part par la fracture numérique, tout le monde ne dispose pas forcément d’un Smartphone. Au-delà de Dakar, il existe un Sénégal des profondeurs qui est aussi vulnérable face à la pandémie…

Le cadre juridique est-il propice à cet accès aux données personnelles ? Un traçage de proximité à quel prix ?

La commission de protection des données personnelles (CDP), dirigée par Awa Ndiaye, est interpellée. Dans l’éventualité où l’État du Sénégal aurait besoin d’accéder librement ou sur « autorisation », aux données des sénégalais, le cadre légal le permettrait-il ? Ce qui est effectif, c’est que depuis le 15 janvier 2008, une loi a été adoptée par le Sénat, portant sur la protection des données à caractère personnel. Mieux, l’article 1 de ladite loi stipule : « (…) Elle garantit que tout traitement sous quelque forme que ce soit, respecte les libertés et droits fondamentaux des personnes physiques ; elle prend également en compte les prérogatives de l’Etat. » L’article 2 va plus loin et précise :« Toute collecte, tout traitement, toute transmission, tout stockage et toute utilisation des données à caractère personnel par une personne physique, par l’Etat, les collectivités locales… »

Autrement dit, il existe bel bien un cadre qui encadre le domaine en question. Et, protège jalousement les données privées. Reste à savoir si des mesures exceptionnelles pourraient être déclinées dans cette situation d’état d’urgence prolongée jusqu’au 4 mai. Dans ce cas, quel sera la réaction populaire ? Si l’on sait que la loi d’habilitation récemment votée à l’assemblée nationale, pour donner trois mois de pleins pouvoirs au président Sall, ne fait pas l’unanimité…

En outre combien coûterait l’application en question ? Qui se chargera de son pilotage et du suivi à temps réel ? Les fonds force covid-19 seront-ils suffisants ? Autant d’interrogations qui nous pousse à revoir la pertinence d’une telle solution en ce moment où le Sénègal est au bord du confinement total.

Une potentielle source de stigmatisation des personnes « sous surveillance » ?

Enfin, la perception même de la maladie à covid-19 par les Sénégalais, poserait un sérieux problème. Lors de son message face à la nation, le 3 avril dernier, à la veille des 60 ans d’indépendance du Sénégal, le président Macky Sall avait insisté sur le fait que le coronavirus n’était pas du tout une maladie de la honte. Autrement dit, la plupart des Sénégalais associent quasi systématiquement la maladie à une sorte d’infamie qui ferait de toute personne testée positive, un pestiféré ! Ainsi, le fait de rendre public certaines zones à risque ou de donner des indices sur les cas positifs et ou les contacts suivis, risqueraient de les exposer aux préjugés et à la stigmatisation…

(Source : Dakar Actu, 21 avril 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2050/2204 Régulation des télécoms
  • 173/2204 Télécentres/Cybercentres
  • 1555/2204 Economie numérique
  • 806/2204 Politique nationale
  • 2204/2204 Fintech
  • 265/2204 Noms de domaine
  • 816/2204 Produits et services
  • 692/2204 Faits divers/Contentieux
  • 360/2204 Nouveau site web
  • 2152/2204 Infrastructures
  • 789/2204 TIC pour l’éducation
  • 90/2204 Recherche
  • 121/2204 Projet
  • 1418/2204 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 866/2204 Sonatel/Orange
  • 773/2204 Licences de télécommunications
  • 132/2204 Sudatel/Expresso
  • 461/2204 Régulation des médias
  • 599/2204 Applications
  • 494/2204 Mouvements sociaux
  • 769/2204 Données personnelles
  • 60/2204 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2204 Mouvement consumériste
  • 180/2204 Médias
  • 321/2204 Appels internationaux entrants
  • 691/2204 Formation
  • 45/2204 Logiciel libre
  • 861/2204 Politiques africaines
  • 411/2204 Fiscalité
  • 83/2204 Art et culture
  • 284/2204 Genre
  • 713/2204 Point de vue
  • 480/2204 Commerce électronique
  • 696/2204 Manifestation
  • 156/2204 Presse en ligne
  • 62/2204 Piratage
  • 102/2204 Téléservices
  • 440/2204 Biométrie/Identité numérique
  • 153/2204 Environnement/Santé
  • 156/2204 Législation/Réglementation
  • 167/2204 Gouvernance
  • 837/2204 Portrait/Entretien
  • 72/2204 Radio
  • 338/2204 TIC pour la santé
  • 133/2204 Propriété intellectuelle
  • 29/2204 Langues/Localisation
  • 502/2204 Médias/Réseaux sociaux
  • 934/2204 Téléphonie
  • 96/2204 Désengagement de l’Etat
  • 485/2204 Internet
  • 57/2204 Collectivités locales
  • 188/2204 Dédouanement électronique
  • 500/2204 Usages et comportements
  • 511/2204 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2204 Audiovisuel
  • 1361/2204 Transformation digitale
  • 191/2204 Affaire Global Voice
  • 75/2204 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2204 Service universel
  • 330/2204 Sentel/Tigo
  • 87/2204 Vie politique
  • 728/2204 Distinction/Nomination
  • 17/2204 Handicapés
  • 337/2204 Enseignement à distance
  • 320/2204 Contenus numériques
  • 293/2204 Gestion de l’ARTP
  • 89/2204 Radios communautaires
  • 804/2204 Qualité de service
  • 212/2204 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2204 SMSI
  • 225/2204 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1281/2204 Innovation/Entreprenariat
  • 652/2204 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2204 Internet des objets
  • 85/2204 Free Sénégal
  • 199/2204 Intelligence artificielle
  • 97/2204 Editorial
  • 8/2204 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous