Coup de filet de la DIC : 23 Nigérians arrêtés pour activités cybercriminelles
lundi 14 juillet 2008
La Division des investigations criminelles (Dic) vient de frapper fort en arrêtant 23 Nigérians suspectés de se livrer à des activités délictuelles sur l’internet. Ils évoluaient aux Parcelles assainies et à Diamalaye. Ces Nigérians sont tombés après un travail de longue haleine abattu par les policiers.
Les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) ont fait un grand coup en ramenant dans leurs filets 23 ressortissants nigérians suspectés de se livrer à des activités cybercriminelles au Sénégal et à travers le monde. Arrêtés dans la nuit du 6 au 7 juillet, les suspects seront déférés aujourd’hui, à l’issue de leur garde à vue de 48 heures qui avait été reconduite. Surveillés pendant longtemps par les policiers, les Nigérians arrêtés sont tous en situation irrégulière au Sénégal. Ils évoluaient aux Parcelles assainies (Unités 3 et 5) et à Diamalaye. A en croire nos sources, cette activité était érigée en profession et les mis en cause n’avaient pas lésiné sur les moyens pour atteindre leur but. Le chef de la bande évoluant aux Parcelles assainies avait tout simplement pris en location deux maisons consacrées exclusivement à cette activité délictuelle. Selon toujours nos sources, ses compatriotes travaillaient comme ses employés et avaient comme unique activité de dénicher de potentielles victimes en surfant sur le net.
Le modus operandi consistait à entrer en contact avec des cibles un peu partout dans le monde, grâce à l’internet, puis de leur faire miroiter des fortunes. Dès fois, ce sont des mails annonçant le jackpot à des loteries américaines. Le courrier est accompagné du drapeau du pays de l’Oncle Sam pour mieux frapper dans le mille. Parmi les stratagèmes dont font recours les délinquants du net, il y a le coup du riche héritier ressortissant d’un pays en crise et dont le père décédé est souvent présenté comme dignitaire d’un ancien régime. On fait croire au contact que le défunt avait planqué de son vivant une immense fortune dans une banque étrangère. Promesse était faite d’un partage alléchant du butin au cas où le pigeon acceptait de coopérer activement pour faciliter le retrait de l’argent en se livrant à des formalités souvent très onéreuses. Des documents de cabinets fictifs d’avocats ou de notaires établis à Dakar étaient envoyés pour rassurer. Les timbres fiscaux du Sénégal, les certificats d’identification signés par de soi-disant avocats ou notaires étaient tous faux. Evidemment, comme tout piège, l’issue était amère pour le malheureux qui mordait à l’hameçon en envoyant de l’argent par virement.
Mbaye Bercy, le faux Sénégalais
Selon nos sources, certains des Nigérians arrêtés se faisaient passer pour des femmes et envoyaient par internet à leurs correspondants des photos de belles nymphes. La plupart des victimes des Nigérians interpellés sont des ressortissants occidentaux, nous apprend-on. L’une d’elles établie au Canada avait même envoyé par virement bancaire 2000 euros. La Dic, qui suivait de très près cette opération d’arnaque, dut intervenir en demandant à la banque établie à Dakar de bloquer l’opération. Le suspect nigérian de cette opération qui a failli réussir se faisait passer pour un Sénégalais du nom de... Mbaye Bercy. Interpol a été contacté pour aviser le propriétaire de l’argent qui a failli grossir les rangs des victimes.
Car, à en croire nos sources, de nombreuses plaintes provenant d’un peu partout à travers le monde ont été déposées. D’autres pourraient affluer ces prochains jours avec l’arrestation de ces Nigérians dont certains se présentaient à leurs pigeons comme des Sénégalais. Ce qui porte un lourd préjudice moral à notre pays, se plaint notre source. Puisque certaines victimes étrangères, qui croyaient avoir été roulées dans la farine par des Sénégalais se plaignaient au niveau de nos représentations diplomatiques.
Malick Ciss
(Source : Le Soleil, 14 juillet 2008)