Contenus des radios communautaires : Simba Africa, une agence pourvoyeuse de contenus
lundi 23 juin 2003
Le combat pour de meilleurs contenus des radios communautaires est mené concomitamment avec celui de réduction de la fracture numérique entre le Nord et le Sud. Dans ce sens, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires zone Afrique annonce, par le biais de sa directrice régionale Mme Michelle Ntab, la mise en place d’une Agence d’information des radios communautaires dénommée Simbani Africa. Le paysage médiatique africain va s’enrichir d’une nouvelle agence d’information des radios communautaires.
C’est ce qu’a révélé mardi dernier, Mme Michelle Ndiaye Ntab directrice du bureau régionale de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires zone Afrique (AMARC/Afrique). Interrogée à la fin de la rencontre entre bailleurs de fonds et participants au colloque panafricain sur les opportunités du numérique en Afrique - cas des Centres multimédias communautaires tenu à Dakar du 12 au 15 juin derniers au Bureau régional de l’Unesco à Dakar, elle a indiqué que ce serait la première agence pour les radios communautaires s’appelle Simbani Africa. Simbani signifie « communication » en langue shona de la Zambie.
Selon la directrice régionale d’Amarc/Afrique, ce projet est né à la suite d’un constat : « il y a très souvent peu de contenus générés par les radios communautaires ». Elle ajoute que, « c’est toujours des contenus qui proviennent des organes d’information au niveau national ». À ses dires, le projet consiste à avoir des correspondants, eux-mêmes des radiodiffuseurs communautaires, qui vont aller sur le terrain recueillir de l’information au niveau local et l’envoyer à l’agence, dont les locaux se trouvent au siège de l’Amarc à Johannesburg, une association visant à développer la radio communautaire sur le continent ainsi qu’elle mène une campagne pour une bonne législation de ces radios. L’agence se charge de mettre les envois sous le format adapté, et de les renvoyer aux radiodiffuseurs communautaires pour qu’eux-mêmes retrouvent l’information initiale, mais sous différentes perspectives à diffuser dans les langues nationales.
En toile de fond du projet de création de cette agence, il y a le problème de la production des contenus que Mme Michelle Ndiaye Ntab estime être « l’un des talons d’Achille des radios communautaires ». « On leur reproche très souvent de ne diffuser que de la musique et peu d’informations, alors qu’elles sont là pour diffuser de l’information utile aux populations », a-t-elle poursuivi. Pour contourner, par ailleurs, les difficultés liées aux langues officielles, l’Amarc, selon toujours, la directrice du bureau régional de l’Association, pense à la formation des radiodiffuseurs communautaires, à la compréhension, puis à la transformation et diffusion de l’information dans les langues nationales. « C’est cela le combat qu’il faut mener : former les gens à pouvoir réécrire des scriptes radio en utilisant les langues nationales et locales », a-t-elle affirmé.
Le coût du projet de l’Amarc qui compte près de 330 radios affiliées (ainsi que des organisations de droit de l’Homme et des organisations qui défendent le droit à la communication) est estimé à 40 millions FCFA qui vont servir à la mise en place de l’agence, à la création d’un centre de formation et un studio de production. Le troisième volet à prendre en charge est l’équipement des radios communautaires en matériel numérique pour leur accès à Internet, car elles devront envoyer les informations par le web.
M. L. BADJI
(Source : Le Soleil 23 juin 2003)