Congo-Kinshasa/Coupure d’internet : Les entreprises de télécommunication se plaignent du déficit des recettes
vendredi 30 décembre 2016
Les tenanciers de maisons de communication, Cybercafés voire, les opérateurs GSM, au nombre desquels, Orange-Tigo, Vodacom, Airtel et Africel, ont enregistré une perte immense des recettes durant les 11 jours de blocage d’internet et des réseaux sociaux : Facebook, WhatsApp, Imo, Twiter et Instagram dès l’aube de 19 décembre dernier.
C’est devenu pratiquement une habitude. Le gouvernement, par le biais de l’organe technique ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo) a pris gout d’agir de la sorte en coupant l’internet et les réseaux sociaux pour empêcher la population à s’échanger d’images et vidéos des scènes macabres d’affrontements que l’on voit souvent en spectacle entre forces de l’ordre et la population. La levée de mesure d’interdiction de l’internet est intervenue, le mercredi 28 décembre 2016.
Une telle mesure a produit de nombreuses conséquences économiques néfastes surtout pour les fournisseurs d’accès à l’internet mais aussi, les autres opérateurs économiques qui s’en servent afin d’échanger des données financiers avec leurs partenaires dans le cadre des affaires à travers la RDC et l’étranger.
Jugé d’antisocial et de privation de droits à l’information, l’acte a été condamné par plusieurs Organisations Non Gouvernementales (ONG). Cette Coalition droits pour tous, une plateforme réunissant des ONG, avait adressé, à cet effet, un mémo à l’endroit des opérateurs de téléphonie mobile présents sur le marché congolais en comparant l’accès à l’internet aux droits humains vitaux, à l’instar de l’accès à l’eau potable qu’il ne faut pas priver à quiconque.
D’après ces organisations, « la perturbation de l’accès à l’internet a le même impact négatif qu’interrompre de la fourniture de l’électricité ou de l’eau potable à la population civile, acte condamné en droit international humanitaire ». Malgré leur appel aux opérateurs du secteur de télécommunication à ne pas avaliser cette mesure considérée de « violation du droit d’accès à l’internet », celui-ci n’a eu aucun effet. Ceux pour qui, l’appel a été destiné ont simplement cédé à la pression. L’illégalité de l’injonction a été dénoncée par cette même plateforme d’ONG. L’on a noté dans ceci, la volonté manifeste de perturber les échanges d’information sur les protestations politiques liées à l’après 19 décembre 2016.
Sans protection
La population est doublement secouée dans son vécu quotidien. Elle fait pertinemment face à des caprices de tous ordres lui imposés par le gouvernement ou les opérateurs de télécoms eux-mêmes. Quand ces opérateurs de téléphonie mobile avaient décidé unilatéralement d’augmenter soudainement le coût de l’internet, la population fut abandonnée à son triste sort sans que personne ne puisse plaider sa cause y compris le gouvernement. Bien au contraire, ce dernier et les opérateurs de télécom se renvoyaient la responsabilité de la dégénérescence.
Eugène Khonde
(Source : La Prospérité, 30 décembre 2016)