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Accueil > Ressources > Points de vue > 2007 > Chronique d’une libéralisation : Le paysage audiovisuel sénégalais (PAS)

Chronique d’une libéralisation : Le paysage audiovisuel sénégalais (PAS)

lundi 12 novembre 2007

Il ya quelques années, nous avons connu la démocratisation de la bande FM qui s’est, il faut le dire, bien déroulée sous le régime socialiste, donnant naissance au chapelet de stations que nous trouvons aujourd’hui sur la bande à modulation de fréquences. Il reste cependant à optimiser la gestion du spectre de fréquences afin de permettre aux auditeurs une meilleure réception. Dès lors, pouvons nous espérer une même démocratisation du secteur de l’audiovisuel dans les années à venir ? En effet, en moins d’un an, le paysage audiovisuel sénégalais s’est enrichi de nouveaux acteurs, chose qui nous ravit car ayant toujours réclamé la libéralisation de ce secteur fonctionnant sous le monopole de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS) depuis plusieurs années .

D’abord ce fut la RTS2S qui fit son apparition, avant de se voir rebaptisée 2STV surement pour se détacher complètement de toute parenté avec notre bonne vielle RTS nationale. Elle est née d’un partenariat entre la RTS et le groupe Origines S.A de El hadj Ibrahima Ndiaye et c’est à la fin du projet pilote que la RTS2S fut rebaptisée 2STV. La fréquence qui lui a été allouée est la 487 MHZ, canal 23 et elle se définit comme étant une chaine culturelle mais aussi commerciale. L’essentiel de sa programmation tourne autour de la culture en générale

Après la 2STV, la troisième bande de fréquence allouée l’a été à Canal info (175.5 Mhz, canal 5) qui est une structure codirigée par Vieux Aïdara et Cheikh Tidiane Ndiaye qui fut l’animateur et producteur (via sa maison de production, SudProd) de la très appréciée émission « Raconte un peu » sur la RTS. Cette chaine, qui se targue d’être la première chaine d’information en continu en Afrique (information à vérifier), est spécialisée dans la diffusion d’informations en tous genres, nationales comme internationales. Elle a hérité de la bande de fréquence qu’utilisait Canal +Horizons pour son signal hertzien après son passage au « tout satellite » (175.5 Mhz, canal 5). Les dirigeants de cette chaine font beaucoup d’efforts afin qu’elle réponde aux standards internationaux en copiant, il faut bien le dire, les concepts des plateaux de journal télévisé de certaines chaines d’informations occidentales (Itélé, France24, etc.) avec une baie vitrée laissant entrevoir une activité en arrière plan. Certes, ce n’est pas une mauvaise chose mais il faut essayer d’être créatif pour ne pas donner une sensation de déjà vu aux téléspectateurs. La nature de leurs programmes est assez diversifiée allant des dépêches à la culture en passant par le sport, les sciences, et la politique pour ne citer que ceux là. L’apparente stabilité de Canal info a été récemment perturbée par des divergences de point de vue entre les deux cofondateurs qui s’ont été dévoilées sur la place public après la sortie dans la presse de Cheikh Tidiane Ndiaye qui mettait en doute l’honnêteté de Vieux Aïdara, Directeur général de la chaîne, sa gestion et ses présumées relations avec le Président de la république. Cheikh Tidiane Ndiaye réagissait a une conférence de presse faite par le Directeur général de Canal info, Vieux Aïdara lui même, faisant état du vol d’images auquel s’adonnait les chaînes concurrentes au moment où Canal Info avait un contrat d’acquisition de fils d’infos via Reuters . Une fois débarrassée de cette « guerre » des chefs, Canal Info sera bien placée pour prétendre occuper la place de chaîne leader dans le domaine de la diffusion de l’information en continu. Le seul bémol à noter concernant cette chaîne est le caractère binaire de la langue de diffusion de l’information qui se fit en français ou wolof. Il serait préférable d’introduire petit à petit les différentes langues nationales ne serait ce que par respect de la diversité linguistique et culturelle. Notons aussi la rareté de la publicité sur cette chaîne, ce qui nous amène à nous poser des questions sur son modèle économique sachant que la publicité représente la principale source de financement des chaînes de télévision.

Après Canal Info, est apparue Radio Dunya Vision (RDV), une filiale du groupe Excaf Télécom dirigé par Ben Bass Diagne. Elle se définit comme étant une chaîne généraliste à vocation commerciale et l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) lui a alloué la fréquence 210.25 MHZ correspondant au canal 10. Elle émet 24H/24 et présente une programmation assez variée touchant presque à tout, mais dominée par la diffusion d’œuvres cinématographiques (films, concerts, dramatiques, etc). Cependant, on note une certaine légèreté en ce qui concerne l’agencement des émissions, il n’est pas rare de voir une interruption brutale d’un programme pour mettre de la publicité, ou de voir le générique de fin d’un film tout simplement zappé. De plus, il existe des doutes sérieux sur l’origine et la réalité même de droits de diffusion de certains films et séries télé. Si l’on prend l’exemple du film « Steppin » de Sylvain White sorti en salle en France le 16 mai 2007, il a été diffusé par RDV durant l’été, chose qui n’est normalement impossible si la chronologie des médias est respectée. En effet, cette chronologie se définit ainsi : après la sortie en salle d’un film, l’œuvre sort en DVD, VOD ou Pay Per View six mois plus tard et elle passe sur la chaîne qui la coproduite un an après la sortie en salle et ne peut passer sur une autre chaîne de télévision qu’au moins deux ans après la sortie en salle de cinéma. En résumé, RDV ne pouvait pas légalement acquérir les droits de diffusion de « Steppin » et pourtant elle a diffusé le film. Ceci ne constitue d’ailleurs pas un cas isolé et en vérifiant chaque œuvre diffusée, il ne serait pas surprenant de trouver d’autres cas similaires. Il faut souligner que RDV n’est pas la seule adepte de cette pratique et ces derniers temps, elle a tout fait pour se conformer à une pseudo règlementation en acquérant des droits de diffusion via des intermediares qui ne sont référencés nulle part. Ainsi, RDV prétend avoir acheté les droits de diffusion de la saison 2 de « Prison Break », une série télé américaine en 22 épisodes, en même temps que la chaîne française M6 (filiale du grand groupe allemand, Bertelsmann) qui a déboursé une fortune pour en avoir l’exclusivité en France. RDV a-t-elle les moyens de s’offrir cette série en même temps que M6 ? Nous vous laissons juge de la réponse.....

Enfin, tout dernièrement, Walf TV est arrivée sur l’hertzien après plusieurs mois de diffusion via le satellite. Cette chaîne fait partie du groupe de communication Wal Fadjri fondé et dirigé par Sidy Lamine Niasse et l’ARTP lui a attribué la fréquence 535.25 Mhz correspondant au canal 29. Walf TV se différencie des autres chaînes car ayant optée pour une démarche assez particulière en ayant des programmes radios (Walf1, 2, 3) et télé communs. Elle procède à des décrochages lui permettant de diffuser des œuvres audiovisuelles aux heures de non synchronisation avec les programmes radio. Sa programmation est aussi diversifiée que celles des autres chaînes commerciales, bien qu’étant toujours en gestation, avec l’apparition de nouvelles émissions animées principalement par de jeunes journalistes issues des filiales du groupe. Lors de son lancement et jusqu’à présent, la communication du groupe a beaucoup insisté sur la qualité du matériel acquis et sur l’importance de l’investissement consenti par l’entité qu’est Wal Fadjri. Walf TV a été l’un des deux protagonistes du premier litige entre deux acteurs de ce marché naissant dans le conflit l’a opposé à RDV a propos de la diffusion de la saison 2 de « Prison Break ». A notre humble avis, aucune de ces deux chaînes ne détient les droits officiels de diffusion de cette série, mais étant donné que dans l’illégalité celui qui détient un contrat papier semble plus défendable que l’autre, la justice a tranché en faveur de RDV et a sommé Walf TV d’arrêter la diffusion tout en l’obligeant à verser à RDV 1 million de FCFA pour chaque épisode diffusé. Walf TV a décidé de faire appel en continuant la diffusion de cette série et il s’agit donc d’une affaire à suivre. Mise à part cet épisode, Walf TV semble avoir de nombreux atouts en sa possession pour devenir une des chaînes de télé majeures du paysage audiovisuel sénégalais (PAS).

Toutes ces nouvelles chaînes de télé, rencontrent souvent nombre de soucis techniques (déphasage entre le son et l’image, niveau de son faible, etc.), mais ces désagréments sont à mettre à l’actif de la jeunesse de leurs expériences dans ce domaine et il faut espérer que la qualité de service ira en s’améliorant. Nous n’avons pas parlé de la fréquence attribuée à Africable ni des deux fréquences de la RTS car ne constituant pas vraiment une nouveauté. Cela étant, la régulation de ce secteur devra s’étendre aux chaînes diffusées sur l’hertzien et basées hors du territoire national (Africable) ainsi qu’aux acteurs du MMDS (Excaf Télécom et Delta TV) et du satellite (Canalsatellite) car faisant partie intégrante du PAS. Soulignons aussi la possible arrivée dans le secteur de grands groupes de communication qui y ont leur place tels Sud communications de Babacar Touré, le Groupe Futurs médias de Youssou Ndour ou encore un groupe comme Avenir communication de Madiambal Diagne qui pourrait vouloir disposer d’une chaîne de télévision après avoir créé son quotidien, son hebdo et sa radio, histoire de boucler la boucle.

Tout secteur d’activité en développement doit s’appuyer sur un cadre juridique garantissant une croissance viable et une libre concurrence entre ses acteurs. L’organe qui est chargé de réguler ce secteur est cependant peu actif et sous équipé pour jouer correctement son rôle. Nous estimons que les pouvoirs et les moyens du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) doivent suivre la croissance observée, en ce moment, dans le secteur de l’audiovisuel. En effet, beaucoup de points reste à définir ou à redéfinir, à l’exemple de la publicité (durée d’un écran publicitaire, nombre de minutes de publicité par heure, obligation de jingle de début et de fin, réglementation du parrainage). De même, un dispositif de surveillance permettant la surveillance 24h/24 des obligations contenues dans les cahiers des charges et conventions signés au moment de l’attribution de la fréquence devrait être mis en place. Pour cela, il faudra bien sûr des moyens financiers comme humains, une formation adéquate du personnel du CNRA, des innovations sur le plan législatif et surtout une réelle volonté du pouvoir politique.

Amadou Makhtar Fall
Spécialiste en règlementation des communications électroniques et de l’audiovisuel
– Amadoumakhtar.fall@gmail.com

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