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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2008 > Avril > Cessation de la SONATEL : L’Etat vendange 1000 milliards

Cessation de la SONATEL : L’Etat vendange 1000 milliards

jeudi 17 avril 2008

Désengagement de l’Etat

L’Etat du Sénégal sollicite depuis le 3 février 2008 un cabinet d’assistance pour la cession de ses 28% de parts restants dans le capital de la « Société nationale des télécommunications » (Sonatel). Les cadres de la boîte s’interrogent sur « la rationalité » de la démarche des pouvoirs publics qui veulent renoncer ainsi à 1000 milliards de Fcfa au moins d’ici seulement 10 ans en ne gagnant aujourd’hui que 500 milliards de Fcfa. Et même si la boîte profite actuellement plus au capital « étranger » qu’au Sénégal, ils disent ne point comprendre le désir exprimé de se priver du moteur le plus performant de la croissance économique du pays. Plus de 12,5% des recettes budgétaires nationales. Pour quel autre gain ? Au profit de qui ? Pourquoi tout simplement veut-on déposséder l’enfant de huit ans d’aujourd’hui de 500 milliards à sa majorité électorale ? De tout cela, ils invitent l’Etat à débattre publiquement et contradictoirement pour convaincre l’opinion du bien fondé d’une cession de ses parts.

Subrepticement glissé, un vague petit point 8, dans une sollicitation globale en date du 3 février dernier du ministère de l’Economie et des finances allant d’une quête de fournitures de bureau à des travaux de réfection et de construction de locaux en passant par des différentes autres requêtes, la demande d’un cabinet d’assistance pour la cession de la Sonatel. Pourtant il s’agit de l’opérateur national de télécommunications qui surfe sur la vague du succès depuis sa création en 1985. Une société qui a l’objectif affiché et affirmé de devenir le premier du secteur en Afrique de l’Ouest avec un chiffre d’Affaires en 2007 consolidé de 471 milliards de Fcfa.

Enfantée en 1985 des flancs de la société nationale des Postes et télécommunication (Ptt), la Sonatel est devenue très tôt une entreprise compétitive. À la veille de sa privatisation, en juillet 1997, elle disposait déjà d’un des meilleurs réseaux d’Afrique subsaharienne, par son niveau de numérisation et le nombre de lignes par habitant. Depuis, elle n’a cessé de progresser, de gagner des parts de marché dans la sous-région. Présente au Mali, en Guinée Conakry et en Guinée-Bissau, elle ambitionne de mailler le continent si son « partenaire stratégique lui laisse longue vie et les coudées franches » bien évidemment. Certains cadres de la société s’interrogent en effet de la concurrence que France Télécom lui a livré au Niger au point de lui ravir le marché. Mais passons et c’est certainement de bonne guerre.

Ce qui semble moins l’être pour le Sénégal, c’est ce qui apparaît comme un désir affiché du gouvernement de renoncer même à sa « minorité » de blocage dans le capital de la société en se cherchant depuis le 3 février dernier cabinet consultant pour vendre ses 28% de parts. Pourquoi l’Etat veut se retirer du capital de la Sonatel et quels sont les objectifs de ce retrait ? Quelles pourraient être les conséquences ? Entre autres questionnements, voilà ce qui taraude l’estomac noué des cadres de la boîte depuis qu’ils ont été mis au parfum. Dans un mémorandum conçu le 8 février dernier et adressé à l’ensemble des autorités du pays, le président de la République en tête, « sobrement » avec un souci marqué d’aller droit au but, l’amicale des cadres qui regroupe 80% des « têtes pensantes », soit 300 membres sur les 400 employés par la société, a fait part de son inquiétude et de ses interrogations. Elle veut comprendre pourquoi le Sénégal compromettrait-il toute possibilité de concrétiser sa stratégie de croissance accélérée en renonçant ainsi à la Sonatel.

Une locomotive en plein régime

Le Sénégal a amorcé un léger frémissement économique en 2007 avec un taux de croissance de 4,8% presque de 5%. Une situation qui est nettement meilleure que celle de 2006 où le même taux a peiné pour atteindre les 3%. Cette embellie, il la doit en partie au secteur des services, notamment à la Sonatel et aux Btp a constaté la première revue du programme sans décaissement portant Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) du Fonds monétaire international (Fmi) qui a séjourné au Sénégal jusqu’au 9 avril dernier. La boîte de Cheikh Tidiane Mbaye contribue pour près de 6% à la croissance du Produit intérieur brut (Pib). Elle génère près de 12% des recettes fiscales et participe pour près de 12,5% aux recettes budgétaires de l’Etat et représente plus de 8% des exportations du Sénégal.

En vérité, la Sonatel bien que profitant encore plus au capital étranger, est depuis quelques années maintenant l’un des rares moteurs qui tirent l’économie nationale, d’autant plus que les Industries chimiques du Sénégal (Ics), la Pêche, le Tourisme entre autres secteurs et activités battent de l’aile s’ils ne sont tout bonnement à l’agonie. La boîte a versé cumulativement plus de 100 milliards de Fcfa de dividendes ces cinq dernières années. Elle a investi plus de 85 milliards de Fcfa ce qui représente quelque 9,5% de tous les investissements privés réalisés dans la période considérée. Que dire des effets induis ? Sinon que 60 milliards de Fcfa ont été versés à 966 Pme-Pmi sénégalaises. Il est vrai, confient certains cadres que ce chiffre est bien moindre à celui qui est « alloué » aux entreprises étrangères, mais il pourrait être beaucoup plus important si et seulement si, le gouvernement avait au sein du conseil d’administration un réel projet d’avenir et marquait sa préférence et son souci de valoriser l’expertise locale. Des pays émergents comme la Chine et l’Inde pour ne citer qu’eux, l’ont bien compris.

La couverture de téléphonie rurale est passée de 3000 villages à 13.500 bourgs, soit la quasi-totalité des villages du pays. La société envisage de parfaire la couverture du territoire national cette année. Elle a apporté un soutien cumulé, sur 3 ans de 2,5 milliards de Fcfa à l’éducation nationale et à la santé. Pourquoi l’enfant de huit ans d’aujourd’hui devrait-il renoncer à 500 milliards dans 10 ans ?

Qu’est-ce qui explique donc que l’on veuille céder ses parts d’une entreprise qui distribue plus de 100 milliards de dividendes, en pleine croissance (18%) de progression ? Pour les cadres de la société, « le statut de la Sonatel dépasse largement celui d’une entreprise commerciale à but exclusivement lucratif ». Selon eux, « il s’agit en vérité du statut de locomotive stratégique de développement économique et sociétal national ».

Même si le commun des Sénégalais n’est point indifférent à l’encontre des « faramineux » bénéfices qu’affiche annuellement la société et s’en interroge, il n’en demeure pas moins qu’il est inquiétant de voir l’Etat vouloir brader ses parts de la société. Cela d’autant plus que selon plusieurs cadres interrogés, « il est possible de tirer plus ou moins 500 milliards de Fcfa de la vente aujourd’hui des 28% de parts, qui, ne l’oublions pas, ont rapporté cette année 28 milliards de dividendes à l’Etat, au rythme de la croissance actuelle de la société au bout de 10 ans seulement, on renoncera ainsi à 1000 milliards de Fcfa de subsides ». Ils ajoutent, « un enfant âgé de 8 ans aujourd’hui se privera ainsi de 500 milliards quand il aura l’âge électoral ». Pourquoi, s’interrogent-ils. Certainement pour de la « liquidité qui semble faire défaut les temps qui courent ». Toujours est-il que les cadres de la société veulent de tout ça débattre publiquement et contradictoirement. « Dans un simple élan patriotique ». 1000 milliards, c’est presque le budget annuel du pays.

Madior Fall

(Source : Sud Quotidien, 17 avril 2008)

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