OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2005 > Ce que cachent les bénéfices colossaux de Sonatel

Ce que cachent les bénéfices colossaux de Sonatel

mardi 10 mai 2005

Fidèle à sa tradition et conformément aux dispositions comptables régissant les sociétés cotées en bourse, la Sonatel est encore revenue à la charge le 29 avril 2005 à vingt quatre heures de l’expiration du délai qui lui est imparti à cet effet et fixé au 30 avril de chaque année pour sacrifier à son exercice favori, la publication du bilan de l’année écoulée 2004. Cette année encore, l’opinion n’a point été surprise car, déjà bien habituée aux chiffres colossaux de notre société phare. Nous vous en gratifions un peu, bien que la presse l’ait déjà si bien relayée, sans y apporter l’œil critique qu’on attendait pourtant d’elle. En terme de bénéfices, voyez ce qui est tombé dans la gibecière de la Sonatel, rien que pour ces trois dernières années : en 2002 : 46,48 milliards de francs ; en 2003 : 56,142 milliards soit une hausse de 20,8 % et tenez vous bien en 2004, ce chiffre a presque doublé car il est de 76,3 milliards soit une hausse de 37,5 % par rapport à 2003. Et le chiffre d’affaire quant à lui, il caracole à 252,263 milliards pour l’exercice 2004.

L’objet de notre propos n’est point de remettre en cause les chiffres, encore moins mettre en doute la bonne gestion de cette boite qui, quoi qu’on puisse dire, fait la fierté de nombre de nos compatriotes du fait qu’elle constitue l’une des rares sociétés pour ne pas dire la seule à ne jamais être éclaboussée par un scandale de détournement financier, ou de successions perpétuelles de directeurs généraux à sa tête. Les agents aussi, depuis le cap de la privatisation passé, on n’a noté aucun mouvement d’humeur de leur part, ce qui conforte l’existence de bonnes conditions de travail du personnel. Néanmoins, nous souhaitons attirer l’attention de l’opinion et surtout celle des autorités sur de nombreux dysfonctionnements qui, si l’on y prend garde, risquent de jeter le discrédit sur ce joyau mais aussi toucher du doigt les sentiers urgents sur lesquels la clientèle attend des réactions diligentes de la Sonatel : d’abord il convient de rappeler que la Sonatel est depuis une société anonyme à participation publique minoritaire, en langage élémentaire, son capitale est détenu en majorité par France Télécom. Mais là n’est pas le problème, le hic c’est que la Sonatel est liée à France Télécom par une convention léonine qui fait que cette dernière prélève 20 % de l’accroissement du résultat d’exploitation ce qui porte sur plusieurs milliards.

Et Me Wade, en bon économiste depuis son accession au pouvoir, ferme les yeux sur cette injustice. En général, des sociétés comme Sonatel font beaucoup de rétention de bénéfices qui sont comptabilisés dans les provisions, ce qui réduit considérablement l’impôt sur les sociétés qui est de 35 % du bénéfice à payer à l’Etat. Dans ce même sillage, l’Etat doit revoir les redevances des concessions de services publics en mettant d’une part une partie fixe et une partie variable à calculer sur le résultat d’exploitation, ceci permettrait à l’Etat de rattraper ce qu’il a perdu dans le cadre de la convention léonine avec Fcr (France Câble Radio) à défaut d’y revenir. L’Etat étant le plus gros client de la Sonatel, pourquoi ne négocie-t-il pas ses propres tarifs ? (C’est de la livraison à soi-même soumise à la Tva) ; cela se justifie amplement d’autant plus qu’à chaque session parlementaire portant sur le budget, on entend les complaintes du ministre des Finances sur l’énormité des factures téléphoniques que l’Etat doit honorer. Finalement, le seul recours est de mettre sous gescompte les services de l’Etat. Mais nous pensons aussi qu’une société comme la Sonatel doit faire l’objet de contrôle fiscal approfondi mené par la Direction générale des Impôts qui se fera assister par des experts comptables qui maîtrisent parfaitement cette société et son environnement.

Contrôle pouvant s’effectuer au moins tous les deux ans. Mais nous suggérons aussi que l’Etat doit vérifier si bel et bien la Sonatel s’acquitte du paiement de sa Tva sur ses propres consommations téléphoniques. Et si après vérification, l’Etat constate que tel n’est pas le cas ; il doit sévir car cela signifie que des milliards lui sont passés sous le nez et ceci sera un préjudice à réparer.

S’il faut se féliciter de la création de l’Adpme, il faut aussi dire que les sociétés concessionnaires de services publics doivent servir de moteur de développement aux Pme et Pmi locales mais malheureusement les plus grands bénéficiaires sont les grandes entreprises étrangères ; signalons à ce sujet que même l’annuaire téléphonique de la Sonatel a été réalisé par ces étrangers au détriment de nos imprimeries de la place.

Pour clore notre propos, nous disons que les clients de la Sonatel admettent difficilement le fait que cette dernière puisse engranger autant de milliards de bénéfices alors que de nombreux dysfonctionnement affectent régulièrement son réseau. Tout le monde se rappelle cette fin et début d’année désastreuse que la Sonatel a fait subir à ses clients en se lançant, de manière hasardeuse dirait-on, dans une vaste opération de promotion de cartes prépayées et de nouveaux numéraux d’abonnement. Figurez-vous que selon leurs propres chiffres, donnés d’ailleurs en son temps par le directeur de la Sonatel-Mobile, la société commercialisait 15 000 cartes par mois et à cette période ils ont osé mettre sur le marché 175 000 cartes sans s’assurer de la capacité du réseau à faire face à une telle nouvelle demande. Le même phénomène s’est reproduit lors du Magal de Touba, peut être à des degrés moindres et la délégation de l’Oci a fait les frais de ces désagréments. Concernant la téléphonie rurale, même si la Sonatel a fait des progrès, il faut reconnaître qu’il en reste encore.

Enfin nous disons aux autorités de la Sonatel que, faire des bénéfices est une bonne chose mais satisfaire la clientèle par des prestations de qualité et à des coûts beaucoup plus accessibles en est une autre et c’est à cela qu’ils doivent s’atteler pour ce qui est des questions fiscales, nous y reviendrons avec des avis qui lèveront davantage un coin du voile.

Bara GAYE
Etudiant en 2nd cycle de communication
e-mail : baragaye72@yahoo.fr

(Source : Wal Fadjri, 10 mai 2005)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2064/2228 Régulation des télécoms
  • 175/2228 Télécentres/Cybercentres
  • 1542/2228 Economie numérique
  • 833/2228 Politique nationale
  • 2228/2228 Fintech
  • 252/2228 Noms de domaine
  • 815/2228 Produits et services
  • 694/2228 Faits divers/Contentieux
  • 370/2228 Nouveau site web
  • 2145/2228 Infrastructures
  • 792/2228 TIC pour l’éducation
  • 100/2228 Recherche
  • 121/2228 Projet
  • 1393/2228 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 862/2228 Sonatel/Orange
  • 775/2228 Licences de télécommunications
  • 132/2228 Sudatel/Expresso
  • 467/2228 Régulation des médias
  • 599/2228 Applications
  • 494/2228 Mouvements sociaux
  • 776/2228 Données personnelles
  • 63/2228 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2228 Mouvement consumériste
  • 179/2228 Médias
  • 322/2228 Appels internationaux entrants
  • 693/2228 Formation
  • 48/2228 Logiciel libre
  • 842/2228 Politiques africaines
  • 407/2228 Fiscalité
  • 83/2228 Art et culture
  • 284/2228 Genre
  • 705/2228 Point de vue
  • 485/2228 Commerce électronique
  • 707/2228 Manifestation
  • 156/2228 Presse en ligne
  • 63/2228 Piratage
  • 102/2228 Téléservices
  • 420/2228 Biométrie/Identité numérique
  • 151/2228 Environnement/Santé
  • 155/2228 Législation/Réglementation
  • 167/2228 Gouvernance
  • 820/2228 Portrait/Entretien
  • 72/2228 Radio
  • 337/2228 TIC pour la santé
  • 133/2228 Propriété intellectuelle
  • 29/2228 Langues/Localisation
  • 510/2228 Médias/Réseaux sociaux
  • 918/2228 Téléphonie
  • 95/2228 Désengagement de l’Etat
  • 485/2228 Internet
  • 57/2228 Collectivités locales
  • 188/2228 Dédouanement électronique
  • 498/2228 Usages et comportements
  • 512/2228 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2228 Audiovisuel
  • 1354/2228 Transformation digitale
  • 192/2228 Affaire Global Voice
  • 75/2228 Géomatique/Géolocalisation
  • 148/2228 Service universel
  • 331/2228 Sentel/Tigo
  • 87/2228 Vie politique
  • 726/2228 Distinction/Nomination
  • 17/2228 Handicapés
  • 337/2228 Enseignement à distance
  • 319/2228 Contenus numériques
  • 294/2228 Gestion de l’ARTP
  • 89/2228 Radios communautaires
  • 801/2228 Qualité de service
  • 212/2228 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2228 SMSI
  • 224/2228 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1273/2228 Innovation/Entreprenariat
  • 658/2228 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2228 Internet des objets
  • 86/2228 Free Sénégal
  • 163/2228 Intelligence artificielle
  • 100/2228 Editorial
  • 20/2228 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous