Bitilokho Ndiaye : « Nous comptons former 100 filles dans les TIC dans chaque région »
lundi 13 mai 2013
La Journée internationale des jeunes filles dans les Tic a été célébrée le 25 avril dernier à Dakar. La conseillère technique chargée des questions de Genre au ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Bitilokho Ndiaye, tire le bilan de cette deuxième édition.
Quel bilan tirez-vous de la Journée internationale des filles dans les Tic ?
« Cette Journée avait pour objectif majeur d’encourager les filles à embrasser les carrières dans les technologies de l’information et de la communication. Des taux ont démontré qu’il y avait peu de femmes dans ce secteur.
L’idée est de permettre à ces jeunes filles d’évoluer et de s’autonomiser à travers les technologies de l’information et de la communication.
Pour cette deuxième édition qui a enregistré la participation de 800 filles, nous avions eu un programme large et varié. Nous avons plutôt eu une semaine nationale dédiée aux filles dans les Tic.
Cela a débuté par le concours « Jiggen ci Tic » où 150 étudiants des différentes universités du Sénégal ont participé et présenté des projets innovants dans le secteur des Tic. Il y a eu 54 projets qui ont été présentés et 4 ont été primés.
Les équipes « Wallu jiggen » de l’Ecole supérieure polytechnique de Dakar, « Usi Forum » de l’Université Assane Seck de Ziguinchor et « Baol Tech » de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis se sont imposées respectivement.
Il y a eu, dans ce concours, plusieurs applications liées à la santé maternelle, aux questions de développement durable, à la sécurité routière et aux questions relatives à l’organisation des femmes. D’habitude, nous n’avons pas dans le secteur des Tic des questions relatives au genre.
Pour l’essentiel, nous avons également organisé des journées « Portes ouvertes, » notamment à l’Agence de l’informatique de l’Etat, à Neuro Tech, à la Direction de traitement de l’Information du ministère de l’Economie, au British Council où il y a eu une exposition sur les femmes leaders des Tic, et un portrait a été fait à cette occasion sur Fatim Sèye Sylla, une des pionnières dans le secteur des Tic. Des élèves ont aussi été formés sur les applications mobiles.
A l’occasion de la Journée du 25 avril, plusieurs problématiques ont été exprimées concernant la formation des filles dans les Techniques de l’information et de la communication. Mais aussi de la place des femmes dans les Tic.
Nous avons reçu près de 1.200 participants à ces différentes manifestations. Parmi lesquels, il faut compter 800 filles venues des 8 régions et 15 conférenciers ».
Avec le concours « Jiggen ci Tic », comment comptez-vous accompagner les lauréates ?
« Au moment du concours, nous avons formé les filles sur la communication, le management et le marketing.
Au total, il y a eu 7 sections techniques pour renforcer les capacités des filles et les aider à être, plus tard, des chefs d’entreprise.
Pour le premier prix, nous avons donné une somme de 3 millions de FCfa, mais également une formation offerte par Microsoft . Pour le deuxième prix, il a été octroyé 2 millions de FCfa.
Quant à la troisième équipe primée, elle a reçu la somme d’un million de FCfa. Les deux premières équipes primées ont eu à bénéficier, chacune, d’un ordinateur offert par l’Agence de l’informatique de l’Etat. »
Quelles sont les perspectives pour la troisième édition ?
« Nous allons organiser, l’année prochaine, la troisième édition. Nous essaierons de décentraliser la journée car au moment des panels, les participants en ont fait la demande.
C’est une question qu’on va étudier en profondeur. S’il y a une opportunité de le faire, on le fera en allant vers une région du pays.
Aussi, comme autres perspectives, nous voulons présenter, l’année prochaine, les filles qui ont eu, cette année, des projets innovants avec des résultats probants et montrer qu’elles ont eu effectivement à créer des entreprises dans le secteur des Tic.
Il faut également rappeler qu’il y a, au sein du ministère, le Projet Genre et Tic. Les actions majeures de ce projet est de former, chaque année, 100 jeunes filles et promouvoir l’entreprenariat féminin en faisant de telle sorte qu’il y ait des petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes.
Nous voulons également favoriser l’accès à l’ordinateur en subventionnant des ordinateurs à bas prix afin que les femmes puissent en disposer et avoir accès aux formations de communication.
Nous avons également un vaste programme de sensibilisation en direction des décideurs du secteur privé et public pour les aider à intégrer la dimension genre et faire en sorte qu’il y ait plus de femmes dans les entreprises des Tic.
Nous allons démarrer, cette année, les programmes de formation, en partenariat avec l’Université Gaston Berger qui va former, pour la région de Saint-Louis, 100 filles.
Pour Dakar, l’Ecole supérieure multinationale de télécommunications, (Esmt), va également former 100 jeunes filles.
Nous sommes en train de chercher, avec d’autres partenaires, pour faire le maillage de toutes les régions du Sénégal pour qu’au moins, nous puissions former, dans chaque région, 100 jeunes filles ».
Maguette G. Diédhiou et Oumar Diouf
(Source : Le Soleil, 13 mai 2013)