Une commission technique composée de 30 experts des partis politiques de l’opposition, du pouvoir, de la société civile, du ministère de l’Intérieur, de la Cena et de la société concessionnaire vont se charger de l’audit du fichier électoral. Dès le jeudi 23 novembre prochain, ladite commission sera à pied d’œuvre. La décision émane de la rencontre d’hier, vendredi 17 novembre, entre le ministre de l’Intérieur et les partis politiques.
Un accord a été trouvé entre le ministère de l’Intérieur et les partis politiques légalement constitués pour l’audit du fichier électoral. Une commission technique composée d’experts de l’opposition (10), de la majorité (10), de la société civile (3), de la Commission électorale nationale autonome (Cena) (3), du ministère de l’Intérieur (3) et de la société concessionnaire (1) a été mise sur pied hier, vendredi 17 novembre, lors d’une rencontre qui a eu lieu au ministère de l’Intérieur. Ces experts vont se retrouver le jeudi 23 novembre prochain pour déterminer les termes de référence, le chronogramme, le délai et les moyens techniques nécessaires pour l’audit du fichier électoral. Le directeur de la Daf(Direction de l’automatisation des fichiers) va fixer le début des vérifications et du contrôle approfondi de la base de données des élections de février 2007. Le plénipotentiaire de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) et secrétaire général des cadres de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Mor Dieng, a été le premier à faire la proposition avant d’être appuyé par le directeur de la Daf, Habib Fall. Le représentant de la Cpa est revenu sur l’ancienne méthode de désignation, mais aussi d’exécution de l’audit du fichier pour faire savoir que la solution ne peut sortir de cette rencontre. « Les experts doivent se retirer pour réfléchir sur une méthode de travail, les conditions et la durée de réalisation », a souligné Mor Dieng. Répondant au ministre de l’Intérieur à propos de la communication des résultats de l’audit, il a demandé « que la confiance soit mise en avant et qu’on n’essaye pas d’imposer un axe de communication ». Le responsable des cadres de l’Afp d’ajouter : « à la fin de l’audit, il faudra éditer et sortir une liste sur laquelle on sera tous d’accord pour aller aux élections ».
L’intervention du directeur de la Daf, Habib Fall a permis de trancher le débat. Après avoir relativisé l’audit et demandé aux uns et aux autres de ramener les choses à leur juste proportion, il a demandé que les partis politiques désignent des experts qui se réunissent et élaborent des termes de référence. « Il nous faudra déterminer le moyen matériel, les branchements nécessaires et faire des tests possibles. On devrait à l’issue de cette réunion fixer une date précise à laquelle les experts vont se retrouver pour élaborer les termes de référence », a déclaré Habib Fall. Le directeur de la Daf, lui, a tenu à préciser que le fichier est en cours de construction et que l’audit ne pourra se faire qu’après consolidation du fichier. La consolidation de la base de données des élections va se faire à la fin de la période contentieuse qui est prévue du 23 novembre au 22 décembre 2006. Il a, par ailleurs fait savoir aux représentants de partis politiques qu’au niveau de la Daf, ils effectuent régulièrement des audits pour parfaire le fichier et éliminer les anomalies qui y sont détectées.
Après cet éclairage du technicien du ministère de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom a, à cet effet, proposé une commission technique composée de 30 experts. Il a ajouté qu’avec les moyens techniques dont ils disposent, l’audit peut se faire en 72 h mais c’est aux experts d’arrêter l’agenda de travail.
Ce consensus a été trouvé à la suite d’un long échange parfois entaché de passe d’armes entre plénipotentiaires de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) et les représentants de la Cap 21.
Ibrahima Lissa FAYE
(Source : Sud Quotidien, 18 novembre 2006)